Bron: FelixArchief nr. 1968#387
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THÉODORE ROBERTS INTIME.
Le vieil acteur de Paramount a un faible pour les travaux de jardinage et pour l’élevage; il se livre à ses occupations favorites dans l’immense jardin entourant sa villa.
chonnant un cigare auquel il fait prendre les directions les plus bizarres, parallèles aux rides si variables de son masque mobile, selon les expressions du visage que nécessite l’action; on pourrait dire, sans forcer trop la note, que la position du cigare entre les lèvres de Roberts, est la synthèse de ses jeux de physionomie.
Mais ne vais-je point lasser mon docile lecteur, plus habitué à s’intéresser à de jeunes et délicieuses étoiles? et ma gracieuse lectrice, plus inclinée à se documenter u sujet de séduisants jeunes premiers, en leur présentant ce jour, comme vedette de première page, un homme déjà âgé, et dont j’ai commencé, en quelque sorte, à vanter le penchant pour le tabac, avant que de m’arrêter à ses qualités plus purement scéniques?
Peut-être, mais alors, la faute en sera à l’auteur de ces lignes, et nullement à l’artiste même dont ce court article entretient nos cinéphiles.
Roberts, en effet, n’est plus jeune; mais il a derrière lui un labeur théâtral de plus de trente ans, et un travail de studio de près de deux lustres.
Faites le compte, à peu près, et vous le trouverez encore très vert. C’est qu’il se retrempe, entre deux prises de vues.
au sein de la nature, où ses muscles retrouvent leur élasticité, où son caractère satisfait trouve des distractions dans les travaux de jardinage. Mais cet homme jovial et de commerce agréable sait travailler au studio, avec conscience, avec une intelligente ardeur; et je vous assure, quoi qu'on en puisse croire, que cet excellent artiste ne compte que’fort peu sur l’aide de son éternel cigare, pour obtenir des’effets réussis, qui feront • rire le spectateur. Ne disait-il pas un jour à un reporter, venu pour l’interviewer:
« Ce qu’il faut pour exprimer la vérité d'un caractère, ce n’est pas le maquillage de 'la v peau, c'est la préparation intérieure. La vraie condition pour rendre le caractère d’un personnage, c’est d’en éprouver les qualités et les défauts. C’est un état mental beaucoup plus que physique. Il faut être intimement le personnage qu’on représente, et ne pas se contenter de le paraître extérieurement. »
Paroles dignes d'un grand artiste I Roberts en est un d’ailleurs. Les films Paramount nous ont montré plus qu’on ne le saurait dire, l'art consommé avec lequel il remplit les rôles que lui confie le maître Cecil B. de Mille.
Théodore Roberts, remarquable interprète d’écran, nous
Théodore Roberts au studio Lasky, à Hollywood, attendant le moment d’entrer dans le " champ „ du “ caméra On remarque au deuxième plan une lampe à arc; celles-ci sont les plus usitées dans les scènes de plein air, par les jours assez sombres.
montre que point n’est besoin d’avoir le visage poupon ou efféminé, ni de ne compter que vingt ans, pour réussir dans le benjamin des arts, et en cela il sert d’exemple et de leçon à pas mal d’artistes en herbe d'Amérique et d’ailleurs, dont presque tout le talent réside dans leur jeunesse éphémère...
MARNIX.
Du home au studio, du studio à l'écran.
Voici la charmante villa, le home où notre vedette vient se délasser entre deux prises de vues. Le médaillon de droite nous montre Roberts s'entretenant avec le boy-cireur, du studio Lasky; celui de gauche reproduit une expression de physionomie — 1? surprise — dans Le Fruit défendu.
LE NEZ DE CYRANO
Export Film se dit en mesure d’annoncer que « Cyrano de Bergerac » dont TU. C. I. a tourné les premiers cadres, il y a un an, sera définitivement achevé en janvier 1924 ou 1925.
Un incident comique aurait marqué, selon notre
confrère, la lente évolution du film. Retour de Paris pour tourner quelques nouvelles scènes, l'acteur français Magnier a eu la douloureuse surprise de constater que le faux nez qu'il avait fait fabriquer, avec minutie scrupuleuse, pour le rôle de Cyrano, avait pourri dans une des caves du 'studio de la “ Cines „.
Vif émoi et commande d’un nouveau nez qui ne retardera que de quatre mois la reprise de Cyrano de Bergerac.
Le grand Gascon serait mort d’ennui s’il avait connu les lenteurs romaines. En effet.
L'INCINÉRATEUR, AU STUDIO " LASKY „ A HOLLYWOOD.
On y brûle tous les décors et accessoires qui, ayant servi, ne sauraient plus convenir pour d'autres pioductions. On se rend compte, en effet, de l'encombrement qui régnerait dans ces vastes studios, si Ton ne se débarrassait immédiatement de tout ce qui n'a plus de raison d'ètre. Cet incinérateur brûle nuit et jour, nous affirme notre correspondant d’Amérique.
Le décor est également chose très importante dans la mise en scène.
Voici comment on le construit:
Dès que les plans des décors ont été approuvés par le « Director », des copies en sont remises au peintre-décorateur. Celui-ci fera tout d’abord construire « le châssis » par le chef charpentier et son équipe.
Si le décor nécessite des ornements d'architecture, colonne, sculptures, ou autres, les instructions sont alors données au chef sculpteur du studio qui, en artiste de grand talent, exécute aussi bien la tête de Pershing que celle d’Abraham Lincoln ou la sculpture d'un temple romain que celle d’un palace moderne. Notez que ce travail s’exécute de façon très rapide, car le mot d’ordre au studio et ses dépendances est: « Time is money ».
Lorsque la charpente du décor est prête, elle est
MAGASIN DE DÉCORS AUX STUDIOS DE LA " FAMOUS PLAYERS » A HOLLYWOOD.
On y voit des charpentiers mettant la dernière main à des panneaux 'destinés è des décors.
A gauche; Un metteur en scène et le chef décorateur travaillant à une « maquette »
de décor.
A droite: Le département de sculpture aux studios « Paramount », à Hollywood.
livrée aux peintres qui la décorent de tentures ou plus, généralement de papiers peints.
Le décor terminé est « planté » à l’endroit du studio indiqué par le « réalisateur ».
Durant le montage des « feuilles », les décorateurs de l’ameublement et les accessoiristes ont préparé les meubles, lustres, coussins, fleurs et les accessoires réclamés par le metteur en scène.
Tout ce travail se fait en un temps relativement court, il faut compter 48 heures de besogne.
Tout est prêt. Le « Director » réalise sa « bande » et, aussitôt son travail achevé, il en informe le chef machiniste, qui donne ordre à son équipe de démonter. Les intérieurs sont démolis et les matériaux pouvant être employés à nouveau remis en place au « magasin ». Tout ce qui ne peut plus
servir dans d’autres productions est transporté à « l’incinérateur », qui brûle continuellèment.
Il est à remarquer que ceci se passe dans les studios américains. En France, ce genre de sport ne peut se pratiquer et pour cause 1
Ajoutons que les décors sont en bois très léger ou bien encore en carton-pierre et non en toile comme bien des gens se l’imaginent.
Henry-A. PARYS.
Tristes vérités, en première page de l'œuvre.
Mais où le barbarisme sévit, écrit M. Henri Simoni, où le solécisme triomphe, où toutes les règles de la plus élémentaire syntaxe sont battues en brèche, c’est dans la traduction des notices de films étrangers, de films comiques en particulier. On dirait que le vœu des scribouillards maléfiques — spécialisés dans le « sous-titre » — soit de nous détourner à jamais des productions d'outre-Atlantique et d’ailleurs. Là, leur ignorance se donne libre carrière. Sous couleur d’esprit, ils commettent, en outre, toutes les grossièretés de langage que l’on puisse concevoir: déformation volontaire des
noms propres, jeux de mots stupides, sous-entendus graveleux. Ils ne nous épargnent aucune faute de grammaire ni de goût. Et l’on se demande à qui certaines firmes confient le soin de rédiger les notes explicatives de l’écran I Ne comprennent-elles donc pas quelle tare indélébile elles attachent aux productions cinématographiques, le tort qu’elles portent au regard de l’étranger et quelle irritation en peuvent éprouver les amis les plus fidèles de l’art muet?
Il y a là, nous le répétons, un geste i mm ldi al à accomplir. Un geste simple, mais essentiel. Il fact que, désormais, les notices de l'écran soient écrites en français et que la rédaction n’en soit point abandonnée au hasard, souvent perfide. L’avenir du film français y est, en grande partie, intéressé.
». est des âmes d’élite qui, leur amour et leur affection une fois donnés, ne sauraient se départir de la voie du devoir qu'elles se sont tracée: c’est sur ce thème qu’a brodé Madame Elaine Stern, qui écrivit le roman dont Celle qu'on oublie est l’adaptation cinégraphique.
. Une autre pensée domine l'intrigue: celle de la part que peut avoir l’enfant, chair de la chair de deux époux, pour réunir ceux-ci à nouveau quand un vent de tempête a balayé chez l’un d’eux la voix de la conscience. Cette dernière donnée semble usée à force d’usage .• l’auteur de l’œuvre que nous décrivons a su lui prêter une force nouvelle, par une présentation captivante et habile.
Voici d ailleurs le récit, tel qu’il se défoule à l’écran:
Suzy Graham vit heureuse avec son mari Robert, riche financier de Brooklyn. L’ami de la maison est George Barnett, l’ami de Suzy, l'ambitieuse divorcée Hélène Gibson. Malgré l’attachement que Robert témoigne à sa femme, jil tombe dans les filets que lui tend l’irrésistible Helen, et bientôt Suzy ne peut plus douter de son infortune. George, pris de pitié pour cette âme abandonnée, est déterminé à mettre tout en œuvre pour réunir les deux époux; il compte peser sur Robert en lui faisant part qu’il sera bientôt père, mais Suzy ne veut devoir qu’à elle-même — et non à l’affection paternelle naissante — le mérite de reconquérir son mari... Pourtant, les jours ont passé. Suzy, installée chez une tante de Barnett, donne le jour à un fils, tandis que Robert installe sa conquête dans la demeure même où fut conçu l'enfant qui vient de naître, et dont il ignore encore l’existence.
Quelques mois après, la situation de Robert Graham est sérieusement compromise par les folles dépenses d’Helen. Il a emprunté de fortes sommes à son banquier, Mac Kay, et il ne sait pas que son principal créancier est George Barnett, qui n’a pas abandonné l’idée de réconcilier le ménage désuni et qui cherche un moyen d’ouvrir les yeux de son ami.
Le jour même où Graham donne une grande soirée dans sa villa « Beau Site », il est à la veille de la catastrophe. Il doit payer le lendemain une somme considérable et il n'a plus de crédit. Il espère toutefois que Barnett le sauvera!
Suzy a choisi cette fête pour se rendre compte du bonheur de celui qu'elle n’a jamais cessé d’aimer malgré sa trahison.
Robert a imploré l’aide de Barnett, mais celui-ci se montre inflexible; il reproche à son ami sa conduite indigne, le blâme d’avoir abandonné la femme la plus
CELLE OU7ON OUBLIE
avec Miss
KING
parfaite, pour satisfaire un caprice. Graham, en rentrant chez lui, est désespéré... devant Helen, il avoue sa détresse... il sera poursuivi comme un voleur. Tout à coup ses yeux rencontrent les magnifiques parures de diamant qu’il a données à la jeune femme et il la supplie de lui prêter tous les bijoux, toutes les valeurs qu’il lui a offerts... le temps de rétablir sa situation, Helen refuse catégoriquement et se sauve pour préparer son départ. Mais Suzy a tout entendu... elle veut sauver son mari et, toujours magnanime, elle lui apporte, dans un coffret, tout ce qu’elle possède, en lui affirmant que c’est Helen qui le lui a remis. Robert court remercier celle qui le sauve... et la trouve prête à la fuite, rangea--} ses joyaux et ses titres. Il comprend l’admirable sacrifice de Suzy, mais il ne veut pas l’accepter. Que lui importe l’argent, désormais? ses yeux se sont ouverts; il a perdu une épouse admirable et il a fait son malheur et le sien.
Quelques jours plus tard, Helen s’en est allée vers d’autres aventures et Robert Graham, ayant tout liquidé... pauvre et malheureux, va commencer une nouvelle vie, mais avant de partir pour l’inconnu, il veut obtenir le pardon de celle qu’il offensa si cruellement.
Alors, Suzy montre son fils à Robert en ajoutant: « C’est à lui que tu demanderas ton pardon! »
Robert Graham ne quittera plus sa femme et son enfant... il puisera dans leur amour la force et le courage de refaire sa vie, pour assurer leur bonheur!
Le scénario qu’on vient de lire n’offre pfoint ces inutiles complications qui viennent h ors de propos faire perdre au spectateur la marche des événements, l’idée maîtresse qui donna naissance à l’œuvre. Et le récit a été merveilleusement rendu à l’écran, grâce à un découpage habile des scènes, à une mise en scène réussie, à une impeccable photo. L'interprétation enfin, ne souffre point de critique; elle fut confiée à Miss Mollie King, dans le rôle principal de Celle qu’on oublie, aux côtés de laquelle évoluent Lucy Cox, une Helen Gibson ravissante, MM. Edwaîd Langford (Robert Graham) et Frank Mills (George Barnett) tenant leurs rôles avec une conscience et un art consommé.
Celle qu’on oublie, film Harry, qui verra sous peu l’écran à Bruxelles, est une des belles œuvres cinégraphiques de la saison.
MARNIX.
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ooooooooo
Au pied du mur
Que les nombreuses jeunes filles qui aspirent à devenir de grandes vedettes méditent -cette petite histoire.
C’était à Epinay, notre excellent collaborateur et ami Pierre Reiss as« sistait, en compagnie de sa sœur, à une prise de vues de Y Idée de Françoise.
Le metteur en scène, Robert Saidreau, pensant qu'elle n'était pas l’exception à la règle, et qu’elle serait heureuse de tourner, le lui proposa, à brûle-pourpoint.
Seulement le rôle conooooooooo
sistait à silhouetter une cuisinière de campagne au nez rouge, au chignon ridicule, à l’air ahuri, ce qui n’était pas pour flatter une jolie femme.
Elle n’hésita pas cependant, et quelques minutes après, elle réapparaissait complètement méconnaissable.
Sa modestie fut récompensée, car neV’*-on pas qu'un mette«»,n scène bien connu vient de l'eçgager pour tourner un rôle beaucoup plus flatteur et qui mettra en valeur tout le charme et la grâce que nous lui connaissons.
(Lurqière).
Les photos illustrant cette page se rapportent à l'article Celle gu on oublie, pp. 8 et 9.
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Sous ce titre. Export Film publie des données originales, signées de sa collaboratrice Amélie de Beaulieu, et que celle-ci puisa auprès de personnalités bien placées pour donner leur avis en la matière: Mlle Liliane Meyran et M. Jacques Worth, le célèbre couturier parisien.
Nous reproduisons, pour ïédification de nos lecteurs, ces deux interviews que nous nous sommes plu à compléter de quelq ues photos:
Liliane Meyran, récemment rentrée d’Italie, fut ma victime. Voici ce qu’elle me dit:
« — La mode à l’écran? Mon avis? Mais il est simple. Le meilleur costume et le plus photogénique lorsqu’une femme est bien faite, c’est encore l’absence absolue de costume. »
— Vous n'y pensez pas?
« — Mais oui! Quel costumier génial oserait concurrencer ce parfait mouleur qu’est la nature? Quelle robe plus idéale que celle de notre mère Eve, lorsqu'elle est de bonne facture? Quelle première eût pu doter Bettv Blythe dans La Glorieuse Reine de Saba d'un déshabillé plus à succès que celui très complet qui lui valut tant d’admirateurs?
Et quelles plus belles couleurs? Et quelles plus vivantes mouvances? Voyez Nazimova. Elle joue presque toujours nue. Voyez les danseuses. Les voiles les plus légers sont leurs plus harmonieux atours.
Sans compter la réelle économie qui découlerait de cette simplification de la mode à l’écran... et ailleurs. La voilà bien la solution à la crise du cinéma et des < stars » aussi.
Mais la censure est là et die est la meilleure ennemie des paradoxes. Eh bien, puisqu’il faut s'habiller pour l'écran comme pour la ville, voici quelles sont mes préférences:
Pour la robe d’après-midi et du soir la forme classique réservant la pureté de la ligne, robe légèrement drapée, et longue; voire même à traîne. Avez-vous vu plus beau que Francesca Bertini dans ses robes qui la moulent et font d’elle une véritable statue?
Pour le soir également, les lamés, les étoffes perlées, dont le brillant donne un joli reflet chatoyant à l’écran.
Pour la promenade, les plein airs, toute la fantaisie que vous rêverez, en tulle; du flou, si joli dans le vent et au travers duquel filtre la lumière! Quelques dentelles, surtout des rubans pour donner à la silhouette, cette légèreté, ce vague, cette auréole qui nous font semblables à des formes immatérielles, et nous donnent des allures de nymphes éthérées.
Betty Blythe, dont le déshabillé obtir* tant de succès dans La Glorieuse Reine de Saba.
Je suis ennemie du chapeau; petit et sans bords, il durcit les traits; grand, il projette sur le visage une ombre regrettable. Les seuls acceptables sont encore les grands chapeaux de mousseline ou de dentelles qui laissent voir sur le visage tous les reflets des passions.
Quant à la couleur, il faut chercher les teintes qui donnent à l’écran des contrastes de noir et blanc.
Enfin, si mon idéal de la mode à l’écran vous a semblé un peu brutal, tout à l’heure, laissez-moi conclure sur ma préférence. Les films que je préfère tourner sont ceux qui se jouent en costumes d’époques. »
M. Jacques Worth formule contre le septième Art les mêmes critiques qu'ont déjà indiquées plusieurs de ses confrères; car, dit-il, le cinéma ne respecte rien, pas plus la mode en elle-même (les films paraissent au public alors que la mode a vécu) que la couleur, le tissu et le relief.
Une robe présentée à la main n’est pas jolie, sur le mannequin de bois, elle est laide, elle ne prend tout sa valeur que sur le mannequin vivant et sur la
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personne qui la fait valoir; et cependant cette robe a pour elle, forme, tissu, teintes et garnitures.
Au cinéma, la forme? N’en parlons plus.
Le tissu? On brode des voiles de semis de diamants, et les deux pans d’une robe, ainsi brodés, pèsent un kilogf A l'écran, cette broderie de diamants donne bien un effet, mais qu’est cela à côté du réel, si riche, et où l'on sent le travail des doigts de fée qui l’ont composé?
La couleur? Elle est une psychologie pour la ville, elle est grise et sans reflet à l'écran I
La garniture? Que deviennent les effets de transparents de différents torts sur les tuniques?
Que reste-t-il d’une broderie de métal, de
lin, de coton; que reste-t-il d’une dentelle? Un dessin linéaire; mais le relief, la raison d’être de cette garniture qui a été amoureusement recherchée pour composer l’ensemble de ville 1 Tout a disparu dans une reproduction froide et sans vie. Sans vie, j’ai bien dit. Tenez, le cinéma me fait l'effet d’unes très jolie femme, à la' carnation idéale, au sourire divin, de laquelle émanent la joie, l’amour... mais qui serait morte! De cette beauté splendide il subsiste une forme immobile qui rappelle difficilement le souvenir. C’est un peu cela le cinéma, en tant que robes bien entendu. Donnez-nous le cinéma en couleurs naturelles, et vous n’aurez pas de plus fervents admirateurs que nous. Amélie de BEAULIEU.
Miss Francilla Bellington, dont les toilettes et la parure assurent autant le succès que son talent très personnel.
ooooooooooooooo
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Echo londonien.
Londres a eu, il y a quelques jours, un spectacle inattendu. M. Maurice Tourneur avait transformé Trafalgar Square — la place de la Concorde londonienne — en un véritable studio cinématographiquè. De minuit à l’aube, l’immense square fut illuminé par vingt lampes à arcs énormes, éclairant les prises de vues de certaines scènes du Chrétien, le célèbre roman de Sir Hall Caine, que M. Tourneur est en train de tourner pour la Goldwyn Compagnie.
Les scènes exécutées à Trafalgar Square sont celles où le héros, qui est un clergyman, essaye de disperser une foule orageuse qui s’est assemblée sur la place et qui, excitée par quelques meneurs, se refuse
Mlle Pauline Pô.
Nous extrayons A’Export Film cette jolie photo et sa légende:
Reine des Provinces de France et premier prix de beauté du Concours du Journal, Mlle Pauline Pô vient de tourner un film Prix de Beauté dont le scénario fut spécialement écrit pour elle par notre confrère Maurice de Brunoff et mis en scène par René Carrère, le peintre bien connu.
La Reine des Provinces de France s’apprête ces jours-ci, à partir pour la Corse où elle interprétera Corsica, film épisodique écrit par Madame Vanina Casalonga.
d’entendre l’apôtre et le délogeant de la colonne Nelson, du haut de laquelle il harangue, se saisit de lui pour le chasser de Londres. Des milliers de figurants avaient été engagés pour constituer cette foule qui était divisée en petits groupes de vingt-cinq personnes ayant chacun leur chef. M. Tourneur a travaillé toute la nuit avec une activité fébrile et quoiqu’il fit mauvais temps et qu’il fût lui-même trempé par la pluie, il a fait tourner la scène quatre fois avant d’être satisfait. Quand à M. Richard Dix, interprétant le rôle de clergyman, il a vu l’aube venir avec grand plaisir, car la foule avait pris son rôle tellement à cœur, qu’il craignait de se tirer de là complètement lynché.
Export Film.
LE MOBILIER AU CINÉMA
Un extrait du Moniteur de l'Ameublement.
Nous avons lu avec intérêt, dans la rubrique Choses vues. Choses lues, les deux articulets qu'on va lire, et qui ont trait à la façon de meubler les théâtres de prises de vues.
Le mobilier au cinéma
Nous avons tous admiré les ameublements somptueux de certains salons au cinéma et — tout en l'admirant — critiqué l’invraisemblance luxueuse de certains intérieurs américains, vastes comme des halls de palace hôtel... ou comme des studios. Cette question du mobilier au cinéma a son importance, le moindre détail du décor, dans un film, devant contribuer à l’impression d’ensemble voulue par le réalisateur.
Malgré les collections complètes de mobiliers que possèdent les grands studios, ceux-ci sont obligés de louer des ameublements rares, qui ne font pas partie des gardes-meubles privés de la compagnie, et souvent aussi, ils sont forcés de faire exécuter des pièces spéciales par les menuisiers-ébénistes de la maison ou des fabricants spéciaux (intérieurs reconstitués d'après documents archéologiques, etc.).
Mais bien des studios commettent l’erreur de louer continuellement les mobiliers dont ils ont besoin — et de les louer à prix d’or — de sorte que le prix de quelques locations équivaut à peu près à la somme que la compagnie aurait déboursée pour acheter le mobilier ferme, et le mettre dans la collection du garde-meubles pour les usages futurs.
Nous souhaitons à notre nouveau studio, à Mache-len-lez-Vilvorde, de faire l’acquisition d’une belle collection de mobilier, que nos fabricants leur exécuteront à des conditions favorables, et à des prix qui ne dépasseront pas trois ou quatre locations successives. Les finances du studio, aussi bien que notre industrie du meuble, s’en trouveront bien.
Meubles et objets d'art
Les peintres des studios parviennent parfois à donner à une toile l'aspect d’un meuble réel, grâce aux artifices étudiés d’après les lois de la photogénie. C’est pourquoi, à côté des ateliers de charpente, de menuiserie et de modelage, attenants aux studios, on trouve aussi un atelier de peinture complètement équipé.
Citons ici l’intéressant passage que M. Coustet consacre à ce sujet dans son volume Le Cinéma (Bibliothèque des merveilles). « Aussi les grands studios sont-ils flanqués d’immenses magasins d'accessoires, étranges capharnaüms où viennent s’entasser les collections les plus hétéroclites. De.s meubles de tous les styles, des ustensiles de ménage, des armures, des livres, des instruments de musique, des appareils de physique, des cornues de chimiste, des tentures, des harnais, des outils pour tous les métiers: on se demande ce qui pourrait bien manquer dans ce prodigieux bric-à-brac, et pourtant, à chaque nouvelle pièce qui se monte, il faut faire de nouvelles acquisitions, et cette dépendance de l’atelier-théâtre prend une importance indéfiniment accrue — sans compter une foule d'objets que l’on se contente de louer. »
Une vue pittoresque nu studio Eiko, où tournent actuellement Mlle Marquisette L. Bosky, avec l’acteur Decarli, et sous la direction du metteur en scène Conrad Wiene. L'arrière-plan montre un ameublement de salon, devant lequel évoluent les interprètes; il est heureux que les échelles et échalîaudages de droite ne soient pas dans " le champ „ de l’opérateur.
Les extrêmes se touchent
Baby Peggy, la plus jeune étoile de l’Universal, s'est trouvée dernièrement face à face avec Jack Dempsey, champion de boxe des poids lourds, et ne manqua pas de lui lancer un défi, que celui-ci accepta aussitôt. Présentation faite, voici notre jeune étoile qui prend une pose de boxe et dit au champion: «Jack Dempsey, attend encore quelques années et tu verras ce qui t'arrivera; moi Baby Peggy je te mettrai knock-out en moins d’un round. Un coup dans l’estomac et un sur le nez, et me voilà, championne du monde.
Donc ne soyez pas étonné,si d'ici quelques années, vous voyez Jack Dempsey perdre son titre en faveur de Baby Peggy.
Mot de la fin
L’étoile, dans un grand état d’exaltation, se précipite chez l'éditeur. Elle brandit un manuscrit.
— Alors, vous croyez que je vais tourner
cela?
— Pourquoi pas?
— Que je vais m’introduire en costume de bain chez un homme, le tuer à coups de revolver et me sauver par les gouttières?
— Absolument.
— Eh bien, cela prouve une chose.
— Laquelle?
— C’est que vous n’avez pas lu le manuscrit où il n’y a rien du tout de tout cela.
L’histoire se passe naturellement en Amérique. En Europe, pour qu’elle eût du sel, il faudrait que les éditeurs fissent tourner autre chose que des romans tombés dans lq domaine.
Nouvelles cinématographiques de partout
FRANCE
Record.
La vitesse, en matière de reportage cinématographique, est un des facteurs essentiels du succès. Il semble dans ce sens que Pathé-Consortium-Cinéma ait battu tous les records. En effet, le match de boxe Carpentier-Kid Lewis, filmé à Londres dans la nuit du 11 au 12 mai, passait le 13 à Paris et le 15 au Maroc. Le mariage du roi Alexandre de Serbie avec la princesse Marie de Roumanie, filmé à Belgrade le 8 juin, passait, à Paris le 10 juin, en matinée.
Il est, bon d’ajouter que l’avion entre également en jeu. dans dé telles circonstances.
Cyrano américain! Cyrano italien!
On prête à Douglas Fairbanks l’intention de tourner « Cyrano de Bergerac », d’après l’œuvre d'Edmond Rostand, adaptée par notre confrère Robert Florey.
Douglas sera certainement un Cyrano étin-
JACKIE COOGAN
Des mauvais plaisants se sont amusés, ces jours derniers, à annoncer la mort du délicieux Jackie Coogan. Mais on vient de présenter avec un immense succès à New-York son dernier film Trouble et déjà le gosse prodigieux s’est remis au travail...
Ceux qui ont prédit qu’il ne ferait rien de bon sans Chariot se sont trompés.
«celant et on pourra comparer avec intérêt le Cyrano américain et le Cyrano italien.
Mais à quand le Cyrano français? demande le chroniqueur de la Cinématographie Française », auquel nous empruntons cet écho.
Une nouvelle utilisation dn cinématographe.
Le principe de cette nouvelle invention, appelée «Ciné-Cible », consiste à donner au tir au fusil de chasse, au pistolet ou à la carabine l’attrait du tir réel, en substituant au matériel de ciblerie et au carton employé dans les stands ordinaires des objectifs projetés sur un écran métallique par un appareil cinématographique.
TIn dispositif électrique spécial, qui fait l’ob-J du brevet Mousseaux, a pour effet d’immobiliser instantanément l’image projetée sur l’écran dans la position où elle se trouve au moment où fa balle tirée atteint un point quelconque de cet écran.
Grâce à l’utilisation du tube correcteur qui fait partie également de la série des brevets Mousseaux, le tir peut être exécuté avec n’importe quelle arme. Il suffit, en effet, de l'introduire dans le canon de cellé-ci. Le tireur peut donc utiliser son propre fusil de chasse, s’il lç juge à propos. Le point atteint par la balle représente le centre de la gerbe que formerait une charge de plomb.
Après avoir tiré, on constate le résultat obtenu et la projection est remise en marche jusqu’à ce qu’un autre coup de fusil détermine un nouvel arrêt.
Le tireur éprouve ainsi des impressions qui se rapprochent de celles que lui procure la chasse en plein air.
Cette attraction, d’un tout nouveau genre, a inévitablement sa place marquée dans les villes d’eau et les stations balnéaires. Elle est le complément des moyens de distraction déjà réunis dans ces endroits.
(« La Cinématographie française. »)
Pour tout ce qui concerne l’Administration, la Rédaction, la Publicité de Ciné-Revue, s'adresser à l'éditeur, M. J. Meu-wissen, '10-12, rue Charles Decoster, Bruxelles. Tel. 31678.
~ — SITUATION D'AVENIR
L'Argus de la Presse (42 ans d’existence) peut, sans qu’il soit besoin de quitter sa résidence, indiquer des situations de réel avenir à toutes les personnes instruites. Retraités civils et militaires. Prêtres, Instituteurs, Secrétaires de Mairie, Médecins, Sages-Femmes, Notaires, Avoués, Huissiers, Clercs, etc., etc., peuvent largement accroître leurs revenus.
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L'Argus de la Presse publie une nouvelle Edition de « Nomenclature des journaux en langue française, paraissant dans le monde entier». C’est un travail méthodique et patient, qui contient plus de 5,000 noms de périodiques, en même temps qu’il rend hommage à la Presse Française.
(Communiqué)
Frimes à nos lectrices
Un accord avec la Maison J. FELIX, éditeurs de journaux de mode, nous permet de faire à nos lectrices l'agréable \ . surprise suivante: Dès ce jour, les patrons découpés, en grandeur d'exécution, des modèles paraissant sur notre-' /O Paae de la femme pourront être obtenus, dans des conditions extraordinaires de bon marché. Au lieu de débourser Je 3 h 5 francs pour obtenir le patron d’un modèle, nos lectrices pourront dès à présent obtenir un patron soit de blouse, de jupe, de robe, de manteau ou de tailleur, au prix modique de Un franc (tout frais compris). Il Q leur suffira à cet effet de mettre sous enveloppe à l’adresse de M. J. FELIX, rue Thomas Vlnçotte. 18; _ \ 'ó' I) le bon triangulaire figurant au bas et à gauche de notre Page de la femme; 2) le numéro du modèle dont \ > on désire recevoir le patron découpé; 3) le nom et l’adresse de la destinataire; 4) Un franc en mandat
ou timbres-postes.
t, Nous ne doutons pas que nos lectrices né tiennent à profiter, nombreuses, de ces avantages, et nous . (y nous proposons d'en offrir bientôt d’autres également intéressants à tous ceux qui aiment et lisent \ / assidûment Ciné-Revue, La Direction.