Source: FelixArchief no. 1968#833
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Prohibition
Accoutumés au luxe, les Warriner se trouvent lout à coup en de grandes difficultés financières. Bientôt ce sera la banqueroute. Benedict, un contrebandier qui, depuis la loi de prohibition, s’est enrichi en vendant des alcools frelatés, imagine, pour tromper la police, de présenter ces nocifs produits sous le couvert d’une étiquette française, et il usurpe effrontément le titre du comte de Latreille, Mais, pour donner créance à sa fausse identité, il lui manque un haut patronage. Mis au courant du péril financier que court Warriner, Bénédict, fait alors proposer une somme importante et un gros salaire à ce dernier, s’il consent à devenir son associé et à lui servir de parrain. Warriner, tout d’abord, refuse. Mais, sollicité par sa femme et redoutant la misère pour sa fille Angela, qu’il adore, il accepte enfin ce honteux marché. Dès lors toute la famille est désaxée: Angela court les bars-dancings en compagnie de Reggie van Alstyne, un jeune milliardaire, dont le « désœuvrement » est la seule « occupation », et cela pour le plus grand désespoir de Carl Graham, un ami d’enfance d’Angela, et qui l’aime.
Un soir, une descente de police est faite dans l’un des cabarets appartenant au pseudo-comte de Latreille et à Warriner. Les deux associés sont arrêtés pour infraction à la loi de prohibition et Angela, qui se trouvait dans ledit établissement, le serait également, si elle n’était sauvée de cette honte par Carl Graham.
Morale: Si lu loi de prohibition 11'avait pas mis le peuple américain dans l’obligation de consommer clandestinement, il est probable que d’infâmes contrebandiers n-’auraient pas eu 1 idée de s’enrichir en-l’intoxiquant avec des alcools frelatés et qu’il aurait continué de boire notre sain et généreux vin de France qui ne fit jamais du mal à personne... au contraire
PROGRAMME du 15 au 19 FÉVRIER
Le Calife de Bagdad
Ouvertüre
A. Boieldieu
PATHE - REVUE
En Trombe
Comédie interprétée par TOM MIX
Canjonetta....B Godard
PROHIBITION
Drame interprété par CLARA BOW et FORREST STANLEY
Pendant la Pause
Récita J pour Orgue
PROGRAMMA van 15 tot 19 FEBRUARI
1 De Calife van Bagdad
Openingstuk
A. Boieldieu
cATHE - REVUE
3 “Pijlsnel
Tooneelspel' vertolkt door TOM MIX
DRANKVERBOD
Drankverbod
Drama vertolkt door CLARA BOW en FORREST STANLEY
Tijdens de Poos
Récitaal voor Orgel
Semaine prochaine
MM. HENRI BAUDIN — P. BLANCHAR ET JEAN D’YD Melles GINETTE MADDIE ET JEANNE HELBING
dans le grand succès
L’ARRIVISTE”
LUPINO LEANE
dans
UNE PARTIE DE PLAISIR
De Warriner s staan voor een onvermijdelijk bankroet. Die hachelijke toestand zal uitgebaat worden door een zekere Benedict, een smokkelaar die sinds hel drankverbod zich verrijkt heeft door vervalschte alkool te verkoopen en om de aandacht der politie af te weren, onder een Fransche etiket. Hiervoor misbruikt hij den naam van Graaf de Latreille, daar hij echter moet kunnen rekenen op een gekende en hoogstaande personaliteit' om zijn crediet te versterken, stelt hij Warriner voor, tegen een aanzienlijke som, zijn vennoot te worden.
Alhoewel deze eerst kategorisch weigert, zal hij ook op aandringen zijner vrouw en om zijn verafgode dochter Angela de armoede te besparen, den schandelijken koop aangaan. Het gezin wordt voortaan geheel ontwricht. Angela loopt de bar-dancings af in gezelschap van Reggie van Alstyne, een jonge miljardair, voor wie dat de eenige « bezigheid » is. Carl Graham, een vriend uit Angela’s kinderjaren, die haar liefheeft en door haar bemind wordt is er wanhopig om.
Zekeren avond doet de politie een inval in een der drankhuizen loebelioorend aan Benedict en Warriner. Beide worden aangehouden voor inbreuk op het drankverbod en Angela, die zich ook in hetzelfde lokaal bevond, zou eveneens worden opgeleid, zoo ze niet van die schande werd gered door Carl Graham.
Besluit: Indien een dwaze wet het Amerikaan-sche volk niet had verplicht in hel geheim te drinken, dan zouden geen gewetenlooze smokkelaars zich hebben kunnen verrijken, daarbij het volk vergiftigend door de ondenkbaarste brouwsels vervangend nu de zuiverste wijn en de onschadelijkste likeuren.
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En haut de Montmartre, dans un bijou de salon bleu-vert très modern style, où tombent les rayons rougeâtres d'un pla fonnier vaste, en pagode, m'attend une appari ion ravissante et remuante.
Ginette Maddie...
J’allais lui demander:
— Vous êtes la petite sœur de l’étoile?
Mais elle prend la peine de me dire que c’est elle-même l’artiste de cinéma.
Par quel miracle, Madame, paraissez-vous avoir seize ans, avec ces cheveux bruns, un peu fous, ce regard sage d’yeux immenses, ces cils en rideau opaque, cette petite bouche rouge, qui retourne imperceptiblement la lèvre?
Je commence:
— Vos beaux cheveux sombres...
— Pardon, Monsieur, j’étais blonde comme les blés b onds,
quand je jouais au Michel.
— C’est vrai, vous venez du théâtre —Où me vinrent trouver les conseils de Levesque. Vous savez bien, le comique...
Au long nez.
Parfaitement.
— Ses conseils furent bons?
— Excellents! C’est avec lui qu’à Nice, dans la série de Serpentins, sous l’œil de Nalpas, j’ai affronté les feux du sunlight. Hélas! on me fait jouer maintenant des filles tristes. Je pleure, et je n’ai pas du tout envie de pleurer.
— Vous vous êtes taillé en peu de temps une bien jolie pjace.
Ginette secoue d ’un geste ga-
Notre vedette dan* Il ne faut pas jouer avec le feu.
Ginette dans les Héritiers de l’oncle James avec Auguste et Coco.
La scène de la veillée, dans l’Ornière avec Ginette Maddie (à gauche) et Gabriel de Gravonne (à droite).
min sa tête fine.
— Que je ne mérite pas... Non, que je ne mérite pas... Dans chaque film où Ton me fête, moi, je me trouve affreuse, horrible, nerveuse, incohérente, épileptique.
— C’est la vérité... Ah 1 Monsieur, si, comme en Amérique, on pouvait voir son film le lendemain, que de choses on demanderait à changer. Mais nous le voyons un mois, six mois plus tard... Nous le voyons à la présentation. Plus rien à faire...
— Vous êtes injuste pour vous-même.
Je veux être sévère, car j’ai l’ambition d’arriver à faire beaucoup mieux
— Vousavez déjà un beau bagage.
— Avec Hugon, vous avez tourné le Diamant Noir, de Jean Aicard
C’estalors que Mercanton m’a engagé pour Sarati le Terrible et les Jardins de Murcie.
Jolis souvenirs d’Algérie et d’Espagne.
— Avec un peu de nostalgie, surtout quand il fait le temps d aujourd’hui.
— Ensuite?
Ginette Maddie est modeste. Elle me vante des artistes, me dit son admiration pour Gaby Morlay, C’est avec peine que je la reconduis vers sa propre personnalité si charmante.
— Oui... Je fus d’un film en épisodes, Vindi'-ta; \'T-nendation, dont s’occupait le pauvre Delluc. Après la Gi-tanella, je retourne à Hugon pour /’Arriviste, à Nalpas pour Il ne faut pas jouer avec le feu .. Je viens de tourner Cœur de
Ginette Maddie dan
‘Diamant Noir
Gueux avec Maurice d e Féraudy. E n janvier, j’ai eu l’orgueilleuse satisfaction de me voir sur l’écran en compagnie du grand Si-gnoret.dans l’Ornière.
— Et maintenant?
— Je fais mes malles.
— Pour les pays de soleil?
— Hélas! non... Pour Berlin, avec Mathot.
Elle semble décidée à ne plus rien dire. Je la presse.
— Vous avez bien un rêve... un idéal, au moins momentané...
Les grands yeux s’animent.
— Un rêve?... Oui... Yamilé sous les cèdres... Le Liban. L’enlèvernent, l’amour... Mais ce n’est qu’un rêve
— Si mon souhait pouvait quelque chose...
Et la conversation, que Ginette entraîne bien vite loin de Ginette, dévie vers le cinéma, vers l’art.
— Ce qui nous fait défaut, dit-elle, c’est l’argent et le fini de la photographie. Si nous avions Fart du cliché, comme nous laisserions loin, très loin, les bandes yankees!...
— Que vous trouver les plus belles?
— Que je, trouve belles, surtout bien prises.
— IV y en a donc que vous admirez davantage?
— Oui, me dit- elle sans hésiter. Les films suédois.
Ceux-là, pour mon goût, sont les plus poignants, les plus humains, les mieux réussis surtout au point de vue de l’objectif... et de l’usine...
Cette préférence avouée de Ginette Maddie est faite pour vous plaire: çomme elle nous aimons ces légendes de Selma Lagerlof ou de Hjalmar Bergman, mis à l’écran avec un art consommé par Sjostrom ou Stiller, mais qui n’eurent pas l’heur de plaire à certains nombres de directeurs de cinés. Or, le public, souvent, partage plutôt les goûts de notre vedette...
Quelque* •cène* de V Ornière avec Ginette Maddie
De haut en bat:
Dan» leur bouge nvanl le crime.
L’héroïne devient gigolette.
En Alsace, quand son père lui annonce son prochain départ pour Paris.
Madeleine se met femme de chambre chez une jeune comtesse élégante.
mT7
Edouard de KEYSER.
C’est fait, la réalisation d'un des points du programme du Syndicat français est chose terminée: la Maison de Retraite du Cinéma existe dans une demeure historique du plus pur fin XVII"
A 8 kilomètres de Paris, le château. d’Orly dresse sa façade au milieu de vastes terrains de culture offrant toutes les garanties de bon air désirable pour l'établissement d’une maison de retraite.
La flore et la faune contribuent, par leur diversité, à donner le coup d’œil le plus charmant dans le parc bien dessiné, qu’une rivière factice, alimentée par une source captée et canalisée, sillonne; de petits ponts de bois en relient les deux rives complétant un ensemble décoratif, au milieu duquel se dresse le bâtiment principal qui garde toute sa valeur ceinturé de vastes pelouses.
Ce château et son domaine, construit et dessiné par la famille Lefebvre d’Ormesson, furent achetés ensuite par le fameux marquis de Bouillé. Vendus à la Révolution comme biens nationaux, ils passèrent de mains en mains, pour arriver... dans les nôtres, et puisque tout cela est à nous maintenant, faisons le tour du propriétaire, je fais office de porte-clefs.
D’abord, le sous-sol, où l’installation des fourneaux est suffisamment importante pour préparer des repas pour plus de cent couverts, des caves à vins, à combustible, et
nixxiorz de, r*eds*cude du. eMuésrixx,
Au deuxième étage.
Dix chambres avec lingerie, et vous penchant par une fenêtre, vous apercevrez dans un angle du parc une construction neuve à l’usage d’orangerie. De l’autre côté, en dehors de la partie principale, les communs comprenant les habitations pour les serviteurs, les magasins de fourrage, les écuries, etc.
li est beau, à notre siècle d’égoïsme et de matérialisme, de voir des chefs d’industrie ajouter à leurs multiples préoccupations le souci d’une semblable fondation.
Grâce à MM. Lumière, Pathé, Gaumont, Aubert, l’œuvre fondée par M. Brézillon est appelée à matérialiser rapidement la plus délicate des pensées altruistes; nous souhaitons qu’elle soit puissamment secondée par la grande industrie du cinéma.
Cet asile riant, confortable et champêtre, promet aux Retraités un séjour paisible et consolant; que nos étoiles
vieillissent sans crainte du premier cheveu blanc, que tous ceux à qui la fortune n’a point souri, aillent en paix.
Si leurs forces les trahissent, leurs amis ont pensé à eux...
Désormais, ceux qui ont animé de leur jeu savant et expressif, les drames et les comédies de l’écran, et donné sans compter talent et jeunesse, pour plaire aux grands enfants que
En haut: Le Château d’Orly.
A gauche: Une chambre i coucher avec salle de bain.; à droite: Le bureau du Docteur.
l’installation de deux chaudières pour le' chauffage central...
Suivez le guide!
Au rez-de-chaussée.
Après un vestibule d’entrée, nous trouvons deux salles à manger, un grand et un petit salon, une bibliothèque, une salle de billard, une salle d’hydrothérapie.
Au Premier étage.
Huit chambres à coucher donnant toutes sur le parc.
nous sommes, trouveront à moins de deux lieues de Paris, le repos bien gagné après une carrière féconde, el utile.
L’heureuse influence de M. Brézillon, l'homme de tant d’excellentes initiatives, " a donc cette fois encore réussi à mettre à exécution un projet, dont la réalisation est saluée, non seulement par les intéressés eux-mêmes, mais par tous ceux qui entendent qu’on soutienne par toutes mesures possibles, le cinéma français et ses vaillants artisans.
Philibertc de FLAUGERGUES.
LEURS PROJETS
UN GRAND METTEUR EN SCÈNE
Roger LION
Joindre un metteur en scène de cinéma est chose beaucoup plus difficile qu’on ne le pense: on a souvent plus de chances avec les artistes qui, entre deux films, prennent un peu de repos. Le metteur en scène, surtout quand il se double d’un auteur et d’un auteur à succès, ne prend jamais de vacances. Aujourd’hui en Italie, demain à Londres, dans un mois aux pays Scandinaves, il représente pour ceux qui désirent l’interviewer une manière de feu follet insaisissable et désespérant.
Aussi, avec quel empressement ai-je profité du court entretien qu’entre deux voyages, M. Roger Lion a bien voulu m’accorder pour les lecteurs de Ciné-evue.
Roger Lion, qui remporta un si légitime succès il y a trois ans avec L'Eternel Féminin et dont nous avons applaudi encore récemment la dernière oeuvre si émouvante J'ai tué! ne s’endort guère sur ses lauriers.
Bien que fort pressé par le temps, il a bien voulu me dire une part de ses projets et me donner en quelques lignes la trame de son nouveau film:
Depuis longtemps m’explique-t-il, avec cette aimable simplicité des véritables artistes, “ j’étais tourmenté par le sujet que je suis en train de mettre au jour. Je quitte Paris jusqu’au 20 janvier pour aller tourner les extérieurs de mon nouveau film La Clé de Voûte. Ses intérieurs seront pris à Paris dans le courant de février et je vous les communiquerai aussitôt. „ J’ajouterai que ce film sera joué par la belle artiste Gina Palerme, MM. Matuchian, Georges Colin et Mlle Gil-Glary. Une partie se passe à Grasse, chez un riche fabricant de parfums et l’autre ici même dans
milieu d’artistes. Ce film
En voici à peu près le scénario: Pour s’étayer
mutuellement durant les longues années de la vie qu’ils ont à passer en commun, l’homme et la femme ont besoin de voir leur union, pour rester durable, cimentée par l’enfant.
Gina Palerme, héroïne du film, sera la femme pau -vre, victime des lois sociales, qui protègent si mal la fille séduite.
Cette courte donnée sera longuement décrite aux lecteurs de “Ciné-Revue,, dans un prochain article où ils trouveront en même temps des illustrations du film.
Voyant que Roger Lion préfère attendre encore un peu pour que la surprise soit plus compléte, je lui demande son avis sur le fonctionnement actuel des oeuvres de cinéma. Il me répond:• “ En qualité de secrétaire général de la' société des auteurs de films, je lutte, pour une plus grande antonomie du metteur en scène et pour l'établissement du droit d'auteur au cinéma, Anoest une oeuvre à
thèse.
Un coin du parc l’hiver d’Orly ( Voir p, 5).
Roger Lion.
malie bizarre et inqualifiable; seuls, parmi les travailleurs de la pensée, les auteurs de films ne touchent pas de droits d’auteurs. Une entente internationale serait nécessaire pour que cette industrie devienne réellement un art. Il nous manque également la protection des pouvoirs publics qui du moins, en France, n’ont pas encore compris l’importance du cinéma, agent merveilleux de propagande, arme à double tranchant dangereuse ou bienfaisante suivant les mains qui l’exploitent.
Le cinéma n’a jamais été considéré chez nous que comme un amusement, sorte d’excellente vache à lait qui fait entrer des millions dans les caisses du Trésor; quant à faire un effort pour la diffusion des arts, des sciences de la pensée française il n’y faut point songer... je dis mieux: “ J’estime qu’il faudrait une sorte de ministère, tout au moins un office national de cinéma s’occupant du cinéma à l’école, de l’instruction scientifique et de notre propagande nationale à l’étranger.,, Et M. Roger Lion ajoute: “ J’ai beaucoup de projets. Parviendrai-je à les réaliser tous, je le souhaite. Ce que je voudrais surtout c’est faire entendre au public qui l’ignore, comme à ceux qui mieux placés que lui hésitent pourtant à le reconnaître, la place considérable que le cinéma est destiné à jouer dans un avenir prochain. Si l’on sait l’utiliser, cette force peut avoir une portée que nul ne soupçonne. On ne saurait trop le répéter. „
Et sur’ la promesse de me donner bientôt de nouveaux détails, M. Roger Lion me quitte pour reprendre le train qui va le ramener à Grasse où ses artistes l’attendent.
Jehan d’IVRAY.
11/ I IkAiliy
DE LA NUIT
11 était vraiment un héros. 11 faisait figure d’aventures, exécutant d’heureux ctyps de mains, roman se dressaient toujours une belle exilée, un à Borolsky, et aussi une petite Poppy tenant un role de tendresse...
Au dehors, la tempête croissait avec la nuit Lord Ed ward songeait.
11 re pas sait dans son esprit les événements survenus depuis la soirée. C’était à la fois prodigieux
et merveilleux, à la façon des antiques sorcelleries des grimoires latins. La jeune femme russe d’une si grande beauté qu’il s’en était toqué tout de suite, l’arrivée de Borolsky qu’il avait eu toutes les peines du monde à éconduire, la réunion sous son toit de ces prétendus acheteur du manoir qui ne formaient qu’une bande avec les deux premiers personnages, venus tous pour enlever un trésor qu’il ignorait lui-même quelques instants auparavant et que leur insistance lui avait fait découvrir dans la cachette du manoir, tout cela exaltait
de boucanier imaginant une suite et parmis les personnages de son vilain „ ressemblant étonnamment
son imagination. Il était vraiment un. héros. Il faisait figure d’aventurier.
N’ayant pu avertir la police, parce que les fils du téléphone étaient coupés, il avait résolu de veiller, par crainte d’un retour offensif des bandits.
Il était là, près du foyer, poursuivant dans son esprit le rêve commencé. D’où venait ce trésor fabuleux? Quel ancêtre l’avait caché là, si bien caché que des générations s’étaient succédées dans ce château sans jamais découvrir le moindre indice de ces richesses?
C’était sans doute quelque pirate, écumeur des mers du Levant, aux temps héroïques des anciennes guerres et des conquêtes. Lui-même, lord Edward, imaginait une suite d’aventures. Il commandait une frégate rapide et légère, armée de quelques canons, qui battait tous les records de vitesse et dont l’équipage se composait de marins audacieux, prêts à tout pour le plaisir de leur capitaine. Il visitait les mers de l’Inde, exécutait d’heureux coups de main sur les côtes et dans les lies, entassait,à fond de cale l’or de toutes les Gol-condes et revenait jouir du repos dans le vieux domaine des Cornouailles.
Poppy et la tante Dorothy jouaient leur rôle dans cette pièce, un tout petit rôle de tendresse que lord Edward ne manquait jamais de plaisanter.
Parmi les autres personnages se dressaient la belle exilée russe, tantôt princesse hindoue enfermée dans un palais somptueux dont le seuil était gardé par des tigres vivants; le fameux capitaine l’aimait, tuait ses gardiens, l’enlevait comme une proie; tantôt reine d’une île paradisiaque, elle organisait des réjouissances, danses et festins, qui se prolongeaient pendant des semaines et dont les héros étaient le brave marin et son
( Suile)
Il chargea son valet de les mener dans une aile du château où ils pourraient passer la nuit, remettant au lendemain les affaires.
Ils étaient de nouveau seuls devant la cheminée où dansaient les flammes. Ils
ntendirent le uit des portes qu’on fermait avec violence, puis le silence reprit possession du domaine, la tempête recommença son ronron monotone.
Les deux jeunes gens se sourirent.
Des cris dans l’antichambre, une querelle subite avec des pi étinements brefs.
— J’en trerai, hurlait une voix
rauque.
— Borolsky! gémit la jeune femme.
Lord Ed ward ouvrit une porte, poussa dansl’om-
(*e de la chambre a compagne frémissante.
Il était temps. Le Bolchévique entrait le revolver au poing, réclamant la dame
équipage; tantôt encore, elle passait prisonnière aux mains d’un prince cruel qui avait la figure de Borolsky, dans un bateau rapide comme le vent et qui fuyait sur la mer bleue pendant des jours et des jours.
Ainsi lord Edward mêlait à son rêve les personnages qui avaient troublé sa nuit, l’exilée russe, l’espion de la Tcheka, leç acheteurs étrangers, la jolie Poppy même, distribuant à chacun son. rôle selon l’aspect entrevu ou peut-être simplement selon les caprices d’une imagination débridée.
Des cris agitaient la nuit.
Etait-ce le rêve qui se déroulait encore?
Etait-ce un retour offensif des voleurs?
Le jeune homme secoua sa somnolence, En vérité les voleurs revenaient derrière Borolsky et . la visiteuse au teint pâle. La lutte reprit.
— Livrez-nous le trésor, criaient les bandits.
— Venez le prendre, répliquait Edward.
Et de ferrailler sans répit.
Soudain une sonnerie de réveil-matin carillonna dans la chambre voisine. Le jeune lord feignant de croire que c’était l’appel du téléphone s’élança à l’appareil, colla son oreille au cornet, et détendit en un sourire les traits de son visage.
— La police! s’exclama-t il
— La police? répéta comme un écho le chef de la bande, la police? Filons.
La ruse avait réussi.
Les malfaiteurs détalèrent, se bousculant dans le vaste escalier, rentrèrent dans la nuit d’où ils étaient venus. v
La tempête s’apaisait au dehors.
Le calme reprenait aussi possession des âmes.
— Oh! Edward, disait doucement la gentillle Poppy qui s’était mêlée au combat pour défendre son cousin, que pensez-vous de cette nuit pleine d’agitation et de périls? N’avez-vous pas été au comble de vos vœux par la surprise des aventures et par le déploiement de vos qualités de sang-froid et de bravoure?
— Oui, Poppy, sans doute.
— N’avez-vous pas tenu un instant dans vos bras cette femme étrangement belle, aux yeux de flamme, aux cheveux de nuit?
Jl gauche: Scène d’aventure» dans lequel Edward jouait le beau rôle et (en dessous) Nuit mouvementée au château.
Au milieu: Edward et son amie fidèle Poppy.sedésaltéraient entre deux équipées, et (en dessous) La police, les modernes aventuriers, la princesse russe. Poppy, sa tante et Edward lui-même, acteurs du drame.,
A droite: L’aventurier Edward, ne comptant que sur sa bonne épée, et sur son page Poppy, pour défendre la belle captive.
En dessous: Le moderne paladin tenant en respect et Borolsky et même l’excellent policier accouru.
Silencieuse maintenant, son bon regard clair fixé sur la physionomie du jeune homme, elle écoutait radieuse: elle suivait sur le masque mobile des traits expressifs la pensée secrète qui venait de naître au cœur d’Edward. Il continuait:
— J’étais fou, Poppy. J’étais avide d’aventures extraordinaires et d’amours uniques. Et tandis que je courais ainsi vers un monde introuvable, j’allais passer sans retour possible à côté du bonheur simple, d’une âme droite, d’un cœur clair,
11 se penchait vers elle.
— Poppy, j’ai fait cette nuit une découverte, la plus belle découverte, non pas le trésor que mon ancêtre a déposé dans sa cachette, non, un trésor plus beau, plus riche, plus grand, un cœur de femme. Est-il'vrai. Poppy, que j’aie fait cette découverte? Esc-il vrai que je suis désormais le plus riche parmi les riches, si ce cœur se donne à moi, avec tout le bonheur qu’il apporte?
Elle ne répondit pas d’abord. Des larmes perlaient à ses cils. Puis un seul mot tomba de ses lèvres frémissantes.
— Vrai, Edward!
Et le baiser scella la promesse de bonheur.
Jean BLAISE.
Le jeune homme caressait doucement la belle chevelure cendrée de sa
cousine.
Il souriait.
On eût dit qu’une pensée nouvelle entrait en lui pour éclairer son cœur jusqu’ici plongé dans les ombres du mystère.
' — Aux cheveux de nuit! reprit-il. Elle était une femme de la nuit, venue d’on ne sait quels ténèbres, apportant avec elle un charme d’un autre monde, elle m’a séduit un moment. Poppy, je le crois, je le sens, elle m’a ensorcelé par des attraits artificieux dont mon imagination accroissait encore le pouvoir.
Poppy considérait son cousin.
FOUR LIÏÏDEPEÏÏDATÏCE
Des huées couvrirent la voix de Sir Henri Montague qui prétendait continuer de parler. On l’appela « Tory... patricide...; Si bien que, ne pouvnt supporter cette attaque unanime, il quitta la salle. En même temps que lui, Nancy et Charles, scandalisés de l’accueil qu'on faisait à leur père, abandonnaient les tribunes et Nathan Holden qui, près de l'escalier, jetait des acclamations vers George Washington, vit soudain auprès de lui, Nancy... Nancy bien fâchée, et qui tordait entre ses mains son petit mouchoir de dentelles. Alors, il oublia tout. Ses vivats. George Washington, la liberté même, il n’y avait plus la que son amour. Il regarda Nancy, elle ne le voyait pas et elle laissa tomber son mouchoir. 11 le lui ramassa et elle le reconnut. Nancy eut l’impression que le soleil venait .subitement d'envahir la salle des séances et elle n’entendait plus les discours et les cris que comme des bruits confus. Ses yeux éaient fixés sur le visage de Nathan et s'y arrêtaient avec complaisance. Et puis, elle eut conscience que ce n’était point digne à elle de paraître si émue et elle se reprit avec une petite moue dédaigneuse. Nathan lui tendit son mouchoir et murmura, timidement, ce qui ne pouvait s'expliquer que par le tourment de son cœur car, d’ordinaire, il n’était rien moins que timide. / — Miss Montague, il me tarde d’implorer votre par r don... je vous ai envoyé des vers... et je crains de vous avoir froissée. Elle le toisa comme une grande lady et ainsi qu’on lui avait commandé qu'elle fît, et répliqua assez sèchement: — Cependant, ils ne manquent pas de charme. Le ton en disait plus que les paroles et Nathan se laissa emporter p-.r la ioie. N’eût été la noblesse du lieu et la gravité de la discussion, il se fût précipité aux pieds de Nancy et eût baisé le bas de sa robe; mais il se souvint qu'il avait, un message à remplir. Le président l’appelait depuis quelques minutes et il n’avait point entendu. Enfin, il eut le vague sentiment qu’on avait besoin de lui. Il prit la main de Nancy et la porta à ses lèvres, puis il courut vers la salle. On lui remit le message de sympa-pathie que l’Etat de Virginie envoyait au Massachussetts. en souhaitant qu’il n y eût bientôt plus de Virginie ni de Mas-sach"ssets. mais simplement des Etats Unis d’Amérique. Le sort était maintenant décidé. Les colonies acceptaient la lutte, cela allait être la guerre et le même enthousiasme enfiévrait les cerveaux. La séance était terminée. George Washington sortait entouré de ses amis, qui formaient déjà sa première garde. Quand il fut dans le hall, il aperçut Sir Henri qui le regardait avec tristesse. Le vieux seigneur se sentait affreusement chagrin et douloureusement frappé. 11 aimait George Washington et il soufffrait de se voir séparé de lui dans cette lutte où ils ne s’enrôlaient pas sous le même drapeau. Et ce fut Sir Henri qui alla vers le colonel. — Au revoir. George, dit-il. Quoique nous suivions des voies différentes, je prie Dieu qu'il nous conserve notre vieille amitié. Le colonel lui serra la main, longuement, puis il la tendit à Nancy, puis à Charles, et il dit au fils de son ami. En dessous: Veuillez pardonner mon zèle, mon Général! Au-dessus: Nancy ressent pour Buttler une vive sympathie. — lis sont en effet très hardis, monsieur... Mais alors elle vit Nathan pâlir et sur le point de perdre contenance, e: vivement elle se hâta d’ajouter sur un ton beaucoup plus doux: ( — Faites votre devoir selon'votre conscience. Charles Montague, dans son costume de cour tout pavoisé de rubans, semblait un assez piètre cavalier, mais Washington n’ignorait pas que sous cette, apparence frivole, un noble cœur battait. 11 l’avait apprécié en maintes circonstances. Et Charles, qui n’osait dire qu’il lui fallait bien se dévouer au parti des siens, se posa soudain sur la poitrine de son vieil ami et le pressa dans ses bras. Quant à Nancy, elle jetait à droite et à gauche des •.egards furtifs. Elle espérait peut-être voir encore une fois Nathan Holden, mais il y avait longtemps que le jeune homme s’en allait au galop sur la route de Boston. 111 Sir Henri Montague avait un frère, Ashley Montague qui, lui, ne vivait pas en Virginie, mais faisait fruc- Au-dessus: Les Montague prenaient un appartement à la taverne Buckmann. A droite: Si vous tenez que je lise vos vers, ne prenez pas les armes Ji droite: Pour disperser les sorciers, elle venait suspendre à sa fenêtre une boule de verre bleu. tifier un vaste domaine aux environs de New-York. Ashley Montague était, lui aussi, un fervent défenseur du roi George et, dès le début de cette lutte, il avait pris franchement parti contre les patriotes. Mais il ne vivait pas comme son frère Henri une existence de seigneur inoccupé, et il fréquentait volontiers ses inférieurs. L égalité qui peu à peu s’imposait sur la terre américaine, commençait à pénétrer son esprit. C’est ainsi qu’Ashley Montague avait comme compagnon favori le vieux cordonnier Jacob Hiers et qu’il faisait avec lui de nombreuses parties d'échecs pendant l’hiver. Jacob Hiers était un homme fort commun qui se recommandait à l’attention de ses semblables par une poltronnerie inguérissable et par un physique absolument déconcertant. Il était long, maigre et marchait avec de telles précautions qu il semblait toujours que le sol dut s’effondrer sous ses pas. Depuis qu’entre New-York et Boston le bruit des fusils qu’oû armait troublait la sérénité des champs, Jacob Hiers ne vivait plus. Au début, il avait espéré que tout cela se calmerait et que la paix féconde reviendrait vite, mais maintenant, chaque fois qu’il sortait du domaine d’Ashley Montague, le vieux cordonnier ne rencontrait que des recrues en armes et n’entendait que des commandements militaires. Un jour qu’il débouchait d’un petit chemin bordé de saules, il se trouva subitement en face d’un peloton de volontaires qui braquaient leurs fusils dans sa direction. Les fusils n’étaient point chargés, mais Jacob ne s’en doutait pas. Tout frémissant d’une terreur affreuse, il rentra chez lui et devant sa porte, le chaudronnier Sedgrass lui apprit que les Indiens venaient d'apparaître dans la région. Le cordonnier ne perdit pas une seconde à discuter le cas; il bondit dans sa chambre, en gouffra dans un porte-manteau ses objets les plus chers et courut faire ses adieux à Ashley Montague. Le gentilhomme le vit paraître avec surprise. Il lui demanda: — Eh bien, Jacob, qu'y a-t-il?... Un voyage? Jacob Hiers tremblait encore. Il avait de la peine à s’exprimer. — Je, bégaya-t-il, je... en vérité, ça sent le scalp par ici... Les Indiens... les fusils... on a failli me tuer tout à l’heure... J’ai entendu siffler les balles à mes oreilles... mon cœur ne peut supporter cela... Je pars pour le Sud, pour le Sud tranquille, sir. Ç’est de la prudence... Devriez faire comme moi... Ashley Montague accueillit avec colère cette suggestion. — Vous êtes un couard, Jacob, voilà ce que vous êtes, entendez-vous? — Oui, sir, répliqua Jacob en prenant son sac. — Le plus ignoble des poltrons... — Oui, sir. — Et vous ne méritez pas de vivre... — Non, sir... mais au revoir, je pars pour Lexington. contre le Ro Il partit et Ashley Montague haussa les épaules. Il savait bien que les Indiens étaient dans la région, mais ils étaient conduits par son ami, le capitaine Butler, qui, envoyé du Roi auprès des Mohicans, les avait décidé à prendre cause contre les rebelles. Le capitaine Butler, de l’armée royale britannique qui enrôlait les Indiens au nom du roi George pour les jeter contre les rebelles d’Amérique, était un soldat énergique, mais cruel. Il avait résolu de se porter aux plus grandes extrémités pour vaincre la rébellion. Il savait que les Indiens se battaient sans humanité, avec une sauvagerie féroce, et il se sentait à l’aise parmi eux.
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Il ne resla que quelques jours près cl’Ashley Montague, car il avait hâte de se rendre à Boston où se tenait l’état-major du général Gage, commandant général des forces britanniques.
Son arrivée fut sensationnelle. Quand on 1 annonça dans lé salon où le général Gage tenait son conseil de guerre, il y eut un mouvement. On savait qu il était parti attiser les vieilles haines indiennes et l’on se demandait s'il avait réussi.
Il entra avec assurance et, tout droit, s'approcha du général Gage.
— Je viens vous assurer, dit-il, de la loyauté des guerriers des six nations.
Il y eut aussitôt une explosion d’enthousiasme. On acclama Butler et le général Gage lui dit:
— Le Roi vous fait ses compliments.
Alors Butler parla de la guerre, proposa de foncer dans les rebelles, de les tailler en pièces; mais il se heurta à l’humanité du général, qui voulait d’abord essayer la diplomatie.
— Allons donc, s’écria Butler, la potence, la baïonnette et le masscre, voilà la diplomatie à employer avec ces drôles.
Mais comprenant qu'il était allé un peu loin dans son emportement, il ajouta:
— Veuillez me pardonner mon zèle, général.
Butler fut le héros de cette petite cour militaire. On
vit en lui le sauveur du loyalisme, on ne douta pas qu’il vainquit l’insurrection et il se laissa fêter.
Il n’y avait d’ailleurs point que des soldats à 1 état-major. C’était en réalité une petite cour fort bien com-'posée et dès que le colonel Butler se répandit dans les salons, il vit que bien des jolies ladies avaient les yeux sur lui. C’était un amateur du beau sexe et il était sensible à la grâce féminine.
Or, comme il bavardait avec quelques officiers, .il interrompit soudain la conversation, et son regard plongea dans la foule. Il semblait un chien qui vient de flairer le gibier.
Et montrant une figure éloignée, il demanda!
—- Cette jeune fille,., n’est-ce pas la fille de Henri Montague? Je l’ai vue autrefois, chez son oncle Ashley.
Le colonel Butler ne se trompait pas. Nancy était là en compagnie de son père et de son frère.
Après la séance de l’Assemblée provinciale, où il
avait été bafoué par les patriotes, Henri Montague
s’était hâté de quitter la Virginie avec sa fille pour
gagner le Nord et organiser la lutte.
Il était tout droit venu au quartier général du général Gage, où il avait été fort bien accueilli et c’était là
que Nancy venait de retrouver le colonel Butler. '
Elle le connaissait déjà Chez Ashley Montague,
Butler fréquentait assidûment. Trois ou quatre fois déjà il avait rencontré Nancy et, dès la première visite, il avait ressenti pour la jeune fille une admiration violente.
Il la désirait ardemment et 1 eût volontiers épousée, mais à ce moment les événements n’avaient pas rît ore fait de lui un personnage important de l’armée s,f? n-nique, et il n’avait osé parler de son amour.
Maintenant, les conditions n’étaient plus les mêmes. La mission que Butler avait menée à bien lui donnait une autorité qui le plaçait au premier plan des défenseurs de l’Angleterre. Il te voyait loué, admiré, envié et cela augmentait son audace.
Il s’approcha de Nancy et Nancy elle-même fut touchée de cette faveur. Elle reconnut le capitaine. Emue d'apprendre qu’il était prêt à donner sa vie pour son 'roi, elle ressentit pour lui une vive sympathie.
Oh! ce n'était point de l'amour, mais elle était honorée et flattée de le voir s’intéresser à elle et la distinguer parmi les jeunes et jolies femmes qui venaient au quartier général.
Dans cette armée de l’ancien régime, on aimait la galanterie et la conversation, et Nancy recherchait volontiers le capitaine Butler, car el}e entendait dire autour d’elle, « que le plus brave avait trouvé la plus jolie », et ces mots-là étaient doux à son cœur.
Les événements s’aggravaient. Dans toutes les villes américaines on prenait les armes et les jeunes gens formaient des compagnies qui, sous la direction de quelque vétéran, s’exerçaient au maniement du fusil.
Chaque jour, des nouvelles menaçantes parva" nt au quartier général du général Gage.
Les plus mauvaises venaient de Lexington, une petite ville, presque un village, dont les habitants semblaient enragés de patriotisme.
Henri Montague proposa d’y partir. Aveuglé par sa dévotion au Roi, le seigneur virginien se flattait de ramener le calme par des paroles loyales. Il croyait
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eiif à une mutinerie, il ne voyait pas l’immense désir d’inuependance qui animait ce peuple.
Il partit e, le 18 avril 1775, les Montague — le père, Nancy et Charles — arrivaient à Lexington et prenaient un appartement à la taverne Buckman. Ils ne se doutaient guère alors qu’un désastre imminent allait pour toujours changer le cours paisible de leur existence.
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