Source: FelixArchief no. 1968#581
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encore un membre de cette « Stock Company » qui groupe, dans son école de perfectionnement pour vedettes, un grand nombre des. meilleurs stars des deux sexes, d’Amérique. Miss Helen Ferguson naquit en un beau jour de Printemps, il y a vingt ans et quelques mois, à Decatur, dans l’Illinois. Dirons-nous que l’enfant grandit en grâce, intelligence et beauté, — ce sont vérités qui se vérifient au premier regard porté sur nos photos; et quant aux qualités d’émotivité, de mimique et de naturel de Miss Ferguson, le simple rappel des films tournés par cette artiste suffirait pour l’évoquer à nouveau.
A peine âgée de seize ans, notre entreprenante demoiselle parvient à faire son entrée au « Blackton-Pictures », et sôn ambition la porte à chercher bientôt fortune auprès d’autres firmes éditrices; elle tourne tour à tour à la Metro, chez Goldwyn, et chaque changement de maison signifie pour elle une amélioration de situation. Enfin, elle aborde à la « Paramount », à lacompagnie des Lasky et des Zukor que Miss Helen Ferguson assura son premier triomphe personnel; ce fut au cours d'une production de Cecil B. de Mille, Miss Luier Bett, que fut consacré le talent de la belle artiste. Et dès lors, les rôles de premier plan furent souvent offerts à notre vedette, dont la magistrale création dans The Call of the North, aux côtés de Jack Holt, est encore présente à la mémoire de tout cinéphile.
Que dire encore de la carrière déjà très fournie de la jeune étoile, si ce n'est qu'au cours de tous ses films — dont rémunération serait oiseuse et monotone — son talent n’a fait que s’affirmer davantage, et qu’aujour-d’hui elle soutient la comparaison avec celui des plus grandes stars de Californie 1 A moïns que quelques détails sur la complexion physique de
quelle elle promet de rester fidèle, autant par gratitude que par sympathie pour le personnel des directeurs, administrateurs et artistes. Cette reconnaissance s'explique: n'est-ce pas sous les auspices de la grande
notre étoile, soient de nature à intéresser nos lecteurs et lectrices. Sachez, dans ce cas, belles amies, que Miss Ferguson est haute de cinq pieds trois pouces et pèse cent cinquante livres (anglaises). Sa chevelure longue et soyeuse — Miss Ferguson se sacrifie par un genre « garçonne » — s'épand en vagues châtain cuivré; elle a les yeux marron foncé, les plus impressionnants du monde...
ÉCHOS ET NOUVELLES
Le film International
est dans sa conception un non-sens. D’abord impossible à réaliser matériellement, car international, cela englobe aussi bien les Anglais que les Américains, les Espagnols, les Russes, les Japonais et les Arabes. Et puis on ne peut s’en approcher à cét internationalisme tant vanté, qu’en ôtant à la bande son caractère propre, c'çst-à-dire ce qui fait sa saveur. A l’écran, bien plus que le fond, la forme importe. Et c'est celle-ci qu’on veut édulcorer! Nous avons déjà assez du fade internationalisme cuisinier des palaces... Epargnons le cinéma!
Le retour de Charles Ray sur la scène dans " Premier amour — Le grand artiste du cinéma Charles .Ray vient de rentrer au théâtre pour interpréter le poème très connu de James Thitcomb Riley The Girl I Loved. Charles Ray avait déjà mis ce poème à l’écran sous le titre de Premier amour et c’est l'immense succès de son film qui vient de le décider à l’interpréter sur la scène. Premier amour est distribué en Europe par les soins de United Artists.
Cinéma et Vivisection. — Voici encore une très intéressante application du Cinéma. Lu ces jours-ci dans le Journal, de Paris:
« M. Desvaux vient de signaler au président du Conseil municipal la proposition de M. Henri Lau-
Miss Helen Ferguson dans deux de ses meilleures créations: a gauche, aux côtés de Rosa R o sa v o ta et Otta Ledner, dans Cœurs affamés.
En dessous, dans le même film, avec son " leading mon „ Bryant Washburn.
A droite, dans l'ovale, nous voyons la sémillante artiste dans un de ses derniers rôles à la " Pof remount „. V
gier, chef des travaux à la Sorbonne, relative au remplacement de .la vivisection pratiquée dans les écoles par des expériences faites une seule fois et reproduites par le cinéma. Si ce procédé, comme l’estime M. Henri Laugier, doit donner de bons résultats scientifiques, il est à généraliser, car il épargnerait la mort affreuse de nombreux animaux. Mais il faut trouver l'argent nécessaire au « filmage » des quelques dizaines d’expériences classiques nécessaires pour les études médicales ou vétérinaires; M. Desvaux estime que le Conseil municipal pourrait s’intéresser à cette réalisation »
Notre distingué confrère Verhylle, de Y Ecran, qui a lancé l’idée, il y a une .douzaine d’années déjà, constate avec une satisfaction compréhensible que lui et d’autres n’auront pas répandu leur encre en pure perte, qu’ils n’auront pas semé en vain et que le grain a quand même germé en bonne terre.
Réjouissons-nous avec tous les amis des animaux, et avec les vrais philantropes.
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! Visite aux Usines Gaumont i
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M. Léon Gaumont, qui pilota les congressistes à travers les vastes établissements dont il a la direction.
Il nous fut donc donné, au cours des journées; du dernier C.ongrès International des Directeurs de Cinémas, de visi_ ter les vastes installations d’une des plus anciennes maisons d’édition française; celle que dirige avec un constant souci de perfectionnement, M. Léon Gaumont.
C’est lui-même qui nous reçût à l’arrivée, à la des« cente des auto-cars bondés où la presque totalité des délégués étrangers avaient pris place. M. Gaumont, l’inventeur du film parlant et d’un procédé de cinématographie en couleurs, — est l’homme le plus simple, le plus affable qui se puisse imaginer. Lui-même sera notre cicerone dans cet immense dédale, où salaborent depuis vingt ans les merveilleuses fresques animées portant la marque de la grande firme française. Et d’abord, un « haut-parleur » est actionné à notre intention, rendant en un écho multiplié le son de la voix humaine; et c’est par la haute et claire voix de ce porte-voix perfectionné que nous apprenons quelle extension ont pris les Etablissements Gaumont au cours des cinq derniers lustres: en 1896, M. Gaumont s’installait avec douze aides sur 200 m2 d’étendue, et disposait d’une force motrice de 5 HP. Aujourd'hui, 25,000 m2 sont couverts par les usines, qui emploient près d’un millier d'ouvriers, techniciens ét employés, et disposent d’une force motrice de
Encore sous l'impression de ces chiffres éloquents, nous voici conduits par M. Léon Gaumont à travers les vastes installations qu’il dirige. Notre cicerone nous mène d’abord dans le vaste hall vitré, subdivisé en couloirs et « intérieurs »; ceux-ci sont constitués par des décors de vestibule, de salon, de boudoir, etc. Dans l’un de ces décors M'“« Germaine Dulac, l’habile réalisatrice de La Cigarette, tourne avec quelques acteurs, des scènes de Gossetie, une production que la Société des Ciné-Romans qui verra sous peu l’écran en Bel« gique. .
— Avez-vous encore d’autres travaux en cours
pour le moment? demandons-nous à M. L.Gaumont.
— Oui, nous répond notre cicérone. En ce qui concerne nos Etablissements, nous avons en chantier actuellement un ciné-roman de M. Feuillade dont le titre n’est pas encore définitivement choisi et dont une partie a été exécutée à notre studio dé" Paris et l’autre se trouve en cours d’exécution à notre studio de Nice.
Tandis que M. Gaumont parie, nous voici arrivés devant le grand et prestigieux décor servant aux grandes mises en scène: un escalier monumental,, reliant le plein pied à une magnifique galerie, en forme le fond. Au centre, des corbeilles de fleurs; à sénestre, des colonnades, puis des gradins, des portières; enfin descendant de haut plafond, des lustres de cristal lançant mille feux.
Quittant ce riche intérieur, nous voici, gravissant escaliers, traversant des couloirs enchevêtrés, arrivés dans les vastes magasins d’accessoires. Rien d’imprévu comme le bizarre assemblage qui frappe nos regards; des meubles de tous styles, de toute forme, de tout usage, voisinent avec des armes et des armures; de lourds candélabres, plus loin des frontons sculptés, des.verreries, une série de masques japonais, une invraisemblable collection de choses à laquelle semblent avoir participé tous les peuples et tous les temps. Il n’est pas jusqu’à des Gobelins ou plutôt de grossières copies de ces tapis muraux, qui ne viennent jeter le coloris atténué de leurs tons dans cette arche immense et bizarre.
Mais voici les ateliers où se confectionnent, d’après originaux, les chablons devant servir à la confection des affiches de lancement pour film; ces minces plaques de zinc servent à l’impression, qui a lieu dans les établissements Gaumont même.
Voici en effet les presses à imprimer en pleine action, imprimant successivement jusqu’à sept couleurs sur une même épreuve.
Puis nous repassons dans un département complémentaire aux studios proprement dit: celui des cartonnages et de la déco-
M™» Germaine Dulac, qui achève . ces jours-ci Gossette dans les Studios Gaumont.
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ration, où sont peints et repeints les décors, où se travaillent les fûts de colonne et toute pièce d’architecture ou d'ameublement devant concourrir à former les milieux situant l’action des films.
Et encore sous l'imprèssion de l’activité déployée par les ouvriers et artisans des vastes usines, voilà qu’une nouvelle surprise nous est réservée. M. Léon Gaumont nous a mené dans la petite salle de projection, et nous annonce que quelques films parlants vont être déroulés devant nous.
Sans alourdir sa courte digression d’arides détails techniques, l'inventeur que dès l'avant guerre son procédé était en en voie de réalisation, et que ces dernières années furent principalement employées par lui et ses collaborateurs à obtenir des amplificateurs pei mettant .de ne pas placer, pendant les prises de vues, le phonographe trop près de l'appareil cinématographique.
Aujourd’hui — comme nous nous en rendons compte, devant la vision et audition de la bande humoristique de Buch, d’un morceau de chant et d’une courte allocution prononcée par un industriel américain — la perfection de l’enregistrement est telle que l'ouïe et la vue sont illusionnées par la concordance; l’esprit ne recherche plus d’où vient ja voix: machinalement il lui semble que c’est bien l'image qui l’émet et les deux impiessions de la vue et de l'audition se complètent l’une l’autre, même si le phonographe n'est pas rigoureusement tout auprès de l’écran.
M. Léon Gaumont, trop modeste en ce qui concerne l'emploi de sa merveilleuse invention, ne considère le cinéma parlant que comme un adjuvant, un/n//ne'ro dans le programme d’une séance cinématographique. 11 va sans dire cependant qu’une interrogation telle peut avoir des conséquences incalculables, non seulement en ce qui concerne les spectacles de récréation, mais encore pour de qui est du don d’ubiquité dont sembleraient
L’atelier des décorateurs aux Usines Gaumont, à Paris.
Le prestigieux décor pour grandes mises en scène aux Etablissements Gaumont.
doués les orateurs, les artistes de théâtre, et tous ceux dont le rôle est de se faire voir et entendre du plus grand nombre possible d’auditeurrs.
Il ne nous est cependant pas possible, aujourd’hui, de reporter notre pensée sur les conséquences inappréciables du procédé de synchronisation Gaumont, pas plus que sur la cinématographie en couleurs naturelles d’après la méthode trichrome. Nous entretiendrons nos leçteurs à ce sujet au cours d’une prochaine causerie car le temps presse et le flot des visiteurs nous porte dans les autres divers départements de la vaste entreprise. Ici les chambres de réserve où les films sont classés par genre, titre et support, prêts à la / livraison; ailleurs, la salle de vérification où une ' cinquantaine de jeunes femmes bobinent et débobinent les bandes, coupent, collent et retouchent pour écarter toute défectuosité; enfin le titrage, l’étude de la publicité à faire, la salle d'expédition, celle d’accès aux clients, et bien d'autres réduits, bureaux ou vastes salles où un personnel assorti concourt, chacun dans la mesure de ses capacités, à produire, améliorer, mettre en valeur et faire vendre les belles productions d’une des plus grandes et plus anciennes maisons d'édition de France et d’ailleurs.
Cette journée de visite aux établissements Gaumont, — elle fut pour les cinéphiles que nous sommes, une leçon et un régal! MARNIX.
Mary Plckford scénariste.
Mary Pickford a aidé à la composition du scénario du nouveau film que Jack Pickford tourne en ce moment, La Vallée du Loup. La plupart des scènes de ce film ont été tournées dans des contrées tout à fait désertes ayant pour cadre les montagnes sauvages du far-west californien. L’histoire relate avec un réalisme poignant dans ses maints détails la vie primitive et parfois dramatique des montagnards.
Ce que
nous verrons
sur l’écran
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II y a quelques mois déjà, nous promettions à nos lecteurs, de fixer leur attention sur quelques productions, vedettes et institutions d’Italie. Et n’avôns nous pas tenu parole? Après celle de Soava Gallone, nous avons donné une biographie détaillée de Pina Menichelli; puis, le film Le Ravin de la Mort nous fournit l’occasion de vanter les mérites de Lucio Albertini, artiste dont les prouesses d’équilibre et
de sport sont célèbres, et dont l’interprétation à l’écran, s'affirme chèque jour meilleure.
Aujourd’hui, un concours heureux de circonstances, nous permet de donner quelques pages exclusivement consacrées à un film dont la belle Italia Almirante est la protagoniste. L'Ombre fut fixée à l’écran, d’après un scénario tiré de l'œuvre écrite de Darius Niccodemi. Une des plus actives
entreprises cinématographique de la péninsule — la Alba-Film.
mené à bien cette tâche, en s'assurant la collaboration de quelques artistes de tout premier plan, parmi lesquels la sculturale Almirante, remplissant à la perfection le difficile rôle de la jeune femme paralysée; puis. Mesdemoiselles Litiana Ardea et Rita d’Harcourt et Messieurs Albert Colla, Victor Pieri et Dominico Marverti, tenant les rôles de Hélène, maîtresse du mari, de l'infirmière, de Gerard Tregnier, de Mutel et du docteur. Une photo claire et très bien venue nous offre le régal de vues choisies avec soin, autant en ce qui concerne les pleins-air, que les intérieurs. Et maintenant, retraçons à grands traits l’intrigue de l’action.
Berthe avait épousé, à la fleur de l’âge, le peintre Gerard. Etait-ils heureux? L’artiste avait du talent, il s'imposerait certainement, et dans cet espoir travaillait avec ardeur, encore que sa vie s'écoulait sans soucis ni heurts. N’avait-il pas pour épouse, une femme jolie, agréable, tolérante et... riche. L'avenir leur souriait, et Berthe buvait à longs traits les joies de l’existance familliale heureuse, et cela malgré les critiques risibles de ce vieux grognon de parrain, au demeurant le meilleur homme du monde. Pourtant une ombre obnubilait par moments le front des époux; ils auraient tant aimé qu'un petit chérubin vint égayer leur gite, et la nature sembait devoir à jamais leur refuser ce droit.
Pourtant leur vie s'écoulait harmonieuse et sans entraves» jusqu’au jour où une catastrophe vint faire sombrer ce bonheur qui semblait à l’abri de toute calamité.
lin matin, Berthe toute à la bienfaisante agitation du sport, s’apprêtait à saisir sa raquette, lorsqu’elle retomba comme figée dans les bras de son mari. Un banc s’offrait, elle s’y assit, mais la paralysie qui l’avait saisie ne fit qu’empirer, et dès lors l’usage de ses membres lui fut impossible. Tel un mannequin, dont seuls les yeux visaient, elle resta étendue sur un divan, pendant toutes les heures de la journée, et cette situation horrible perdura pendant des jours, des mois, des années.
Se rend-on compte de la désolation du mari, durant cette période; et de la muette douleur de cette femme, hier adulée et heureuse, aujourd’hui comme muée en statue...
Gerard Tregnier tâcha d’abord de conserver quelque espoir, mais avec le temps il dut se rendre compte que jamais sa compagne ne lui serait rendue; et bientôt, quoiqu’il ne cessait de prodiguer à Berthe ses encouragements, et l’assurant de son indéfectible attachement, — un sentiment de pitié fit place à l’amour qu’il avait éprouvé pour sa femme.
C’est qu’aussi, cette vie anormale lui pesait. Et puis, une autre prenait la place de la paralytique, dans son coeur. C’était cette jolie et un peu libertine Hélène, qui déjà lors de son mariage avait
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dû faire taire sa jalousie: elle aimait en secret Gerard, et ce fut par dépit qu’elle s'unit à M. Préville, qui lui était totalement indifférent. Ce mariage ne fut point heureux, et bientôt le divorce vint rémédier à l’incompatibilité d’humeur des ‘Conjoints.
Maintenant Hélène retrouvait Gerard, libre ou presque. Ils s’aimèrent, et à côté de la chambre de la malade, fondèrent un foyer. Elle fut sa maîtresse, puisque la belle paralytique empêchait tout hymen. Mais elle, du moins, consacra par la venue d’un bébé, le nouveau bonheur du jeune peintre.
Pourtant, il semblait bien que la longue crise d’immobilité que traversait Berthe, ne serait pas éternelle. D’abord, il semblait que tout espoir doit être abandonné, mais bientôt des signes précurseurs firent entrevoir aux médecins la possibilité d'une guérison. La jeune épouse cependant, avait tenu à ce que le docteur ne fissent pas entrevoir à Gérard, un rétablissement possible. Dans son esprit, ce serait pour son mari une récompense unique, que celle de tout son être, qu’elle prodiguerait après six années d’attente et de fidélité.
Le jour où enfin Berthe recouvra l’usage de ses nerfs, elle était seule; elle se leva, soignant avec un soin particulier sa toilette, puis se dirigeait vers l’atelier de son mari. Il semblait désert, ci- et là des toiles nouvelles, et surtout beaucoup de portraits d’enfants, reproduisant toujours les traits d’un même petit modèle: des études sans doute, pensat-elle. Et pourtant, à des riens, il lui sembla que quelque chose d’horrible allait survenir, anéantir sa joie. Mais non, voici Gerard qui pénètre dans son studio, et reste frappé de stupeur à la vue, de sa femme. Oui, il s'informe de sa santé, s’étonne, mais sa voix trahit plus le désarroi que le bonheur. Et, pressé de questions par Berthe, oui, il avoue quelle orientation nouvelle il a donné à sa vie....
Tout le rêve caressé si longtemps par l'épouse, s’anéantit donc! Mais du moins, jure-t-elle de reconquérir son bonheur perdu. La rivale doit quitter ces lieux, et lâcher sa trop facile proie.
— Papa l a crié une voix d’enfant. C'est le garçonnet,.assoupi dans un fauteuil, que les éclats de voix ont éveillé et qui cherche auprès de son père, quelque protection contre cette femme inconnue...
Allons, Hélène a gagné son procès; cet enfant s’est fait par sa seule apparition, l’avocat de sa mère. Berthe cède, et souhaite seulement qu’une nouvelle crise de paralysie la jette à jamais sur sa couche. Mais pourtant, cet accès de désespoir est de courte durée. Qu’apprend-elle? Hélène, l’insouciante amoureuse fut infidèle à Gérard! Est-elle digne de lui, cette femme capricieuse et frivole. Non, — et Berthe parvint enfin à rebâtir son bonheur sur les cendres du passé.
Elle sera la mère du petit, et son mari et elle refonderont un foyer, uni comme autrefois.
Telle est, esquissée à grande traits l’action de ce drame, d’un indi'cible intérêt, et d’une moralité parfaite.
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Ce qxie noms verrons sur l’écran
Voilà semaines et semaines que ce mot bizarre, frappant comme un reproche, se présentait dans tous les coins libres — dits « pavés » — des magazines de ciné français, irritant la curiosité du lecteur. Renseignement pris; il s’agissait du titre d’un film, ou du nom du personnage principal; et nous avons admiré cette sagace mode de publicité inspirée des modes américaines.
Bitvu est d'ailleurs une excellente production, à laquelle participent d’excellents éléments: Wallace
D'autre part; Mischka Vleck, percepteur des finances, pariote humain et clairvoyant, et qui, alors qu’il était secrétaire du prince Markoff, s'était follement épris d’Annia, fille de ce dernier, sauve la jeune princesse et la cache en son domicile.
Cependant Bavu a besoin d'une licence de mariage pour s’unir à Olga et de quatre passeports pour franchir la frontière. Il se rend donc chez Mischka Vleck, qui, seul, a le droit de délivrer ces papiers, et là il aperçoit, séchant près du poêle, les souliers de satin de la princesse; il en induit aussitôt que son camarade Mischka est le sauveur d’Annia, et que la princesse est cachée en son appartement. Venu d’abord en humble solliciteur, il parle maintenant en maître! Il exige que les passeports et la licence lui soient remis sans delai. Pour ne pas perdre celle qu’il aime plus que la vie, Mischka consent à les lui remettre.
Illettré jusqu’au point de ne pouvoir signer son nom, Bavu a fait agréer comme sceau du Comité sa bague-cachet. Or, cette bague, il l’a remise à
Beery, Estelle Taylor, Forrest Stanley, Sylvia Breamer et Joseph Swickord. Le rôle principal, digne d’être tenu par un Lon Chaney, est merveilleusement rendu; voici au cours de quelle action Wallace Beery et les autres interprètes font montre de leurs excellentes qualités:
Un maréchal-ferrant, un ille-tré, chef du Comité exécutif, profite de la période chaotique qui suivit la misérable fin du meilleur des Romanov, pour s’emparer du trésor des Markoff. Il cherche ensuite à s’enfuir avec sa fiancée Olga.
Michka et Annia.
Olga; et elle lui manque, actuellement, pour en apposer l'empreinte sur les papiers et les rendre valables: le vojlà donc contraint à l'aller chercher.
Pendant l'absence'de Bavu, Mischka Vleck bâtit un plan, dont il fait part à Annia, qui consiste à s'emparer du cachet, puis à profiter de l'ignorance, de l'impéritie du rustre, pour substituer, sur les passeports et sur la licence, le nom de la princesse et le sien à ceux de Bavu et d’Olga. C'est en cette intention que tous deux se., rendent chèz Bavu; mais là leurs projets sont déjoués par la jalouse et astucieuse Olga.
Bavu a construit un caveau secret, en lequel il a enfermé le trésor dérobé au prince Markoff, — caveau qu’il doit murer jusqu'au jour où, la tourmente passée, il pourra venir reprendre les joyaux.
Comme Mischka a dis- . paru subrepticement,
Bavu le soupçonne de s’être caché dans cette pièce secrète; alors, pour se venger d’avoir été berné par son camarade, il ordonne d'en murer la porte; et cela malgré les supplications de Annia, qui croit, elle aussi, que son cher Mischka s'est réfugié dans ce caveau-
Quelques instants après, pendant que Bavu et ses domestiques préparent leur fuite, Annia fait une brèche dans le mur fraîchement édifié; mais Bavu, revenant inopinément, l’empêche
d’achever son travail, —
. „„„„ Des centaines de dimgers
non pas toutefois sans cependant à la fin, le
qu’une lutte s'engage
entre elle et lui, lutte en laquelle Annia serait inévitablement vaincue si Mischka n’arrivait. — Après un due! au sabre, dont Mischka sort vainqueur, là princesse et son protecteur aperçoivent, au moment de quitter la demeure de Bavu, un bras inerte qui pend à la brèche faite par Annia au mur du caveau, et dont la main porte, au petit doigt, le sceau du Comité. Ils s’emparent du précieux cachet et s’enfuient, pendant que Bavu, horrifié, meurt d’avoir tué involontairement le seul être qu'il ait jamais aimé.
Et à l’aube, quand Annia et Mischka arrivent en Roumanie, d'une princesse et d’un plébéien, le dieu de l'amour a fait deux amants. X.
Nouvelles cinématographiques
De la politique au cinéma. —- Sam de Grasse, qui était un politicien américain a changé de théâtre, si la politique est une aussi vilaine comédie qu'en France. Il a abandonné la lutte pour se retirer dans le cadre doré des studios, quittant ainsi un, théâtre pour un autre. La vie n'est-elle pas une comédie qui se joue dans tous les domaines?
Mbnte Carlo. — Le prince de Monaco a autorisé le metteur en scène de la Goldwyn Cosmopolitan, à tourner des intérieurs dans les parcs splendides de son palais. Blasco Ibanez, le grand romancier espagnol, dont on adaptait l’œuvre Les Ennemis de la femme, assistait à la prise de vues et s’est déclaré enchanté de la façon dont le gouvernement avait reçu les artistes américains. Le film qui est maintenant à la veille d’être présenté à Paris, a connu le grand succès à New-York.
• Pearl White à Ëpinay. — Pearl White
tourne en ce moment
à Bpinay sous la di» |
rection de M. Bréguet,
le metteur en scène
d’Eclair.
Des références. —
D. Baker, un metteur en
scène de Culver-City
(Californie) demandait à
un journaliste ce qu’il
menacent les jeûnes gens; entendait par références, sort leur est favorable. v c
Celuici lui répondit que
les preuves de capacité de travail constituaient
des références, tout comme d’ailleurs les preuves
d'honnêteté.
— Alors cela va bien, répondit Baker, j'en suis au nonante-sixième film que je tourne depuis que je suis dans le métier.
Nonante-six? On juge de la valeur d’un tel élément.
Caprices. — Miss Bush est une des interprètes qui brille particulièrement dans le Rendez-vous, de Marshall Neilan. Elle destinait sa vie au théâtre, auquel elle renonça bien trite. Elle ne se plut pas pMs au vaudeville. En fin de compte, elle fit du ciné. Maintenant elle se déclare heureuse, et aime, après son art, le cheval, la danse et le golf.
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ROYAL - ZOOLOGIE CINEMA
AO P. VS
Ce film particulièrement intéressant a divisé en six étapes (|ui «ont les suivantes:
1. La Capitale de la Birmanie. — C’est une grande ville cosmopolite de 3oo.ooo habitants où à chaque pas la civilisation européenne heurte l’Orient, sans jamais se mélanger.
2. Les Eléphants au Travail. — Les parchyder-mes préhistoriques sont devenus les collaborateurs précieux de l’homme moderne. Le cornac, perché sur leur cou, leur parle, les excite par la pression de ses talons. Le docile animal, en s'aidant de sa trompe, de ses défenses, de ses pieds, pousse, déplace, porte les plus formidables troncs d’arbres et les range en bon ordre.
B. — BASSE-BIRMANIE.
î. Promc. — Prome fut naguère la capitale d’un grand royaume, mais ne compte plus que 3o.ooo habitants. De magnifiques pagodes sont les derniers vestiges du glorieux passé. Nous y assistons h des danses birmanes très typiques.
a. L'iraouaddy. — Ce fleuve, dont les eaux jaunes entrent en crue chaque été, est l’artère maîtresse du pays et. la voie de communication la plus importante, malgré le réseau de chemins do fer. Le traditionnel bateau birman, à la poupe surélevée et sculptée, y croise le navire moderne et les radeaux interminables de bois de teck qui descendent des forêts du Nord vers les chantiers de Rangoun.
3. La Vie des Villageois Birmans. — C’est la vie ancestrale dans les villages entourés d’une barrière solide dont les portes sont fermées chaque soir.
C. — LA HAUTE-BIRMANIE.
1. Mandalay. — La dernière capitale des rois birmans (fondée en 1807-1860) et surtout remarquable par son splendide et immense palais.
2. Les mines de Mogok. — Renommées pour ses rubis étincelants et exploitées depuis cinq siècles par des indigènes.
D. — LE PAYS DES PAGODES.
Les pagodes sont innombrables. La Pagode Swee Dagon est la plus belle et la plus sainte de l’Indo-Chine. Idle domine de loin le paysage et dresse fièrement sa coupole dorée de 98 m. au-dessus d’un mamelon qui commande la ville.
La Pagode d'Arakan, le temple de l’Eléphant Blanc (une des incarnations de Bouddha) sont d’une extraordinaire richesse d'ornementation.
Si la Birmanie est le pays des pagodes, on y trouve aussi des monastères par centaines. Les bonzes, à la tête rasée et la longue robe jaune, ne vivent que de charité.
E. — LE CAMP DES ELEPHANTS.
Le pays, loin des chemins de fer el des bateaux è vapeur, est couvert d’une végétation luxuriante. Le travail des éléphants sur les chantiers de bois dure 8 mois par an; ensuite éléphants et cornacs
PROGRAMME DU 9 AU 13 DÉCEMBRE PROGRAMMA van 9 tot 13 DECEMBER
1. Faust .
Marelle
Ch. Gounod
2. te Château de „Blois”
s. Vers le port dattaeî
comique en 2 parlies
4. La Coleta
Huguet
Le Fils prodigue
comédie mondaine en 2 paît es 2me film des Elégances Parisiennes
6. Sang Viennois .
Valse
Strauss
lu Pays îles Papte et îles HfyM
voyage cinégraphique en 6 étapes
1. Faust....Ch. Gounod
Marsch
2. Hét Kasteel van ..Blois’
( aar de haven
klucht in 2 deelen 4. La Coleta....Huguet
s. De Verloren Zoon
Tooneelspel in 2 deelen 2me film der Elégances Parisiennes
6. Wiener bloed....SlraUSS
Wals
In Hfl html tli‘r PiigoAi’ii en diTOlirantfii
Kinematografische reis in 6 tochten
SEMAINE PROCHAINE
Les Egarées
drame moderne int( rété pa{ OUISE GLAUM
Semaine de Noël
Premières représentations en Belgique de
La Légende de Sœur Béatrix
Légende dramatique composée et réalisée par J. DE BARONCELLI et interprétée par Sandra Milowanoff, Eric Barclay, et Suzanne Bianchetti. Adaptation musicale pour CHŒUR-MIXTE, ORGUE et GRAND ORCHESTRE
vont se refaire pendant!\ mois dans un «camp de repos ».
F. — UN PEUPLE LACUSTRE DANS LES ETATS SHANS.
Ce «ont les indigènes qui vivent exclusivement sur le lac Inle, dans des villages aux maisons bâties sur hauts pilotis, entourées de jardins flottants.
Ce petit peuple lacustre possède naturelieinenl des bateliers et des pêcheurs extraordinairement habiles; ils sont célèbres dans la région pour les régates qu’ils organisent lors des grandes fêtes.
In lin liinil lier l’aplni rn lier
1. De Hoojdstad van Birmanie. — Het is een Il Kosmopolitische grootstad van 3oo.ooo inwoners
waar hij eiken stap de Europeesche beschaving de Oostersclie raakt, zonder zich echter te versmelten.
2. D‘e Olifanten aan den arbeid. — Beter dan welke moderne machine is het werk van den
olifant. Deze, met een cornac op z’n hals gezeten, die hem toespreekt, hem met een stokje de juiste richting aangeeft, hem vleit en zelden steekt of slaat, is een onvermoeibaar werker.
B. — BENEDEN-BTRMANIË.
1. Proma. — Deze plaats van slechts circa 3o.ooo inwoners, was vóór vele eeuwen de hoofdstad van een groot Rijk. Gelijk in de minste stad van dit land zijn er heerlijke pagoden, clie de oude evolutie vereeuwigen.
2. De Iraouaddy. — Deze rivier met het gele water is de slagader van gansch het land en de beste verbindingsweg, niettegenstaande de moderne spoorwegen.
3. Het leven in de Birmaansche dorpen. — Het is het voorouderlijk leven in de dorpen waarrond een sterke omheining loopt, wier poorten iederen avond worden gesloten.
i. Mandalay: laatste hoofdstad van Birmanië’s vorsten (gesticht in 1857-1860) en waar een prachtig en reusachtig paleis oprijst.
3. De Mijnen van Mogok. — Robijnen vindt men er en 5 eeuwen lang ontginden de inboorlingen dien rijkdom.
D. — HET LAND DER PAGODEN.
De eene pagode volgt op de andere, in gelijke en toch zoo diverse schoonheid.
De Twee Dagon Pagode is een der mooiste en de heiligste van Indo-China. Van ver beheerscht zij het landschap en teekent op den blauwen hemel haar g5 m. hoogen koepel, gebouwd op een der heuvelen der stad.
De Pagode van Arakan, de Tempel van den Witten Olifant (een der incarnaties van Bouddha).
Is Birmanie het land der pagoden, dan vindt ïpen er ook kloosters bij honderdtallen. De bonzen (kloosterlingen), met geschoren schedel en geel kleed, leven slechts van de liefdadigheid.
E. — HET KAMP DER OLIFANTEN.
Het land, ver van spoorwegen en stoombooten, is liier overdekt met overvloedigen plantengroei.
Het werk der olifanten en hun cornaks duurt 8 maanden; de vier overige maanden gaan zij zich « hermaken » in een rustkamp.
F. _ EEN VOLK DAT OP EEN MEER LEEFT.
Dat zijn de inboorlingen die uitsluitend op het
meer Inle leven, in dorpen waarvan de huizen gebouwd zijn op palen en omringd van drijvende tuinen.
Dit meren-volk bezit dan ook begrijpelijkerwijze ongemeen knappe roeiers en visschers.
Het is overigens beroemd in de streek voor de wonderbare feesten op het water ingericht tijdens de godsdienstige feestdagen.
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