Source: FelixArchief no. 1968#554
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Tony — / c’est le nom qu’on lui donne entre intimes, sur le plateau — vit le jour à Madrid, il y a quelques trente-six ans. Tout jeune encore, il perdit son père, officier de l’armée espagnole; sa maman, en proie à de terribles difficultés, l’envoya à l’école de Cadix, tandis qu’elle même s’installait à Séville. Aussitôt qu'il le put, le petit aida les siens à subvenir aux besoins du ménage, d’abord en aidant un boulanger, après les heures de classes; puis, en devenant employé chez un * padre », ce qui comblait les vœux de sa mère dont le rêve était de faire de son fils un prêtre. Disons tout de suite que le jeune homme ne répondit pas à ces appels, qu’après maintes aventures il connut l’Américain Benjamin Curtis qui s’intéressa à son éducation, lui fit frequentér lès écoles de Gibraltar, et enfin l’appela auprès de lui en Amérique.
Antonio y parfit ses études, obtint une place à une usine électrique. Ayant été chargé d’exécuter des réparations à des appareils de théâtre, Moreno ne put résister au désir de jouer un rôle, si petit fût-il, dans une scène de Peter Pan, la pièce qui faisait fureur en ce moment dans le Massachussetts: admis à figurer, il se fit remarquer, et conquit bientôt maints lauriers dans des rôles de tout premier plan.
A partir de ce moment, son heureuse carrière se passe presque de commentaires. Un voyage en Espagne, puis le retour à la « Terre Promise » qu’avait été pour lui l’Amérique; où il interprétait les drames de Shakespeare; puis, son entrée aux studios. Tour à tour, le voilà admis à jouer aux côtés de Mary Pickford, des sœurs Gish, de Barrymore. Il passe de Griffith à îaVitagTaph, puis dans les sériais de Pathé avec Pearl White. Enfin le studio Lasky l’attache à sa fortune.
S’il nous a plu de remémorer les étapes de la carrière de cet excellent artiste, c’est qu’après « The Voicq ofMillions » et les films à épisodes qui ont assis sa célébrité, il paraîtra bientôt dans plusieurs autres productions, dont My American Wife et The Truit pf Linesoms Pire, des films d’un puissant intérêt. Dans le premier, « Tony » trouve un emploi judicieux de son type latin très accentué, en interprétant le rôle d’un jeune Argentin; dans lé second, il est le leading-man de Mary Miles Minter, et la collaboration artistique de ces deux interprètes de choix, promet d’être admirable. ' BMCÉ.
M. Antonio Moreno et son épouse, photographiés au studio de Long Island, dît notre vedette tourne aux côtés de Behé Daniels dans The Exciters.
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LA DAME DE MONSOREAU
En 1578 Henri TI1 était roi de France.
Ses favoris étaient ses compagnons habituels de plaisirs et ses mauvais conseillers et l’entraînaient à mille folies tandis ([lie Chicot, son fou, l’homme le plus sage du royaume, défendait le roi contre ses ennemis qui avaient à leur tête son frère, le duc d’Anjou, et son cousin, le duc de. Guise.
Le duc d’Anjou était un prince lâche, mais son ami-le comte de Bussy était le plus noble et le plus brave gentilhomme de France.
Le duc de Guise était fame de la Ligue contre les protestants.. Le comte de Monsoreau, membre le plus influent de la Ligue, vivait en Anjou, chassant le cerf et la biche.
C’est pendant une chasse qu’il donnait am duc d’Anjou que le frère du roi et lui rencontrèrent Diane de Méridor, fille du baron de Méridor. Ils furent tous deux profondément émus par la beauté de la jeune fille; le duc d’Anjou résolut d’en faire sa maitresse et le comte de Monsoreau résolut d’en faire sa femme.
Diane de Méridor détestait Monsoreau qu’elle avait vu tuer sa biche favorite.
Le duc.d’Anjou, qui ignorait l’amour de Monsoreau pour Diane, l’avait chargé d’être son ambassadeur d’amour auprès de la jeune fille.
Le comte de Monsoreau vint un jour trouver le baron de Méridor et lui-conseilla de faire quitter le château à sa fille que le duc d’Anjou voulait enlever et le soir même Diane accompagnée de Gertrude quittait en litière le château de Méridor pour allez chez sa tante la comtesse de Lu de.
Dans la nuit les deux femmes furent attaquées par des hommes masqués qui les conduisirent jusqu’à un château entouré d’eau et que Gertrude reconnaissait pour être celui de Beaugé et appartenant nu duc d’Anjou.
Les deux femmes étaient désespérées, mais le lendemain dans-le pain que leur apportaient deux laquais, elles trouvèrent un billet d’un ami mystérieux leur promettant leur délivrance pour ce même soir.
A G heures en effet l’ami arrivait en barque: c’était le comte, de Monsoreau; il présenta à Dia.ne une lettre du baron de Méridor qui suppliait sa fille.de suivre Monsoreau et lui conseillait d’épouser l’homme qui la sauvait.
Diane accepta à la condition que le mariage aurait lieu en présence de son père: En s’enfuyant Diane laissa tomber son voile dans l’eau et Monsoreau lui suggéra de le laisser pour faire croire à un suicide.
Quelque temps après Diane était à Paris . et avait épousé le comte de Monsoreau, sans avoir revu son père: « Ce mariage est nécessaire avait dit le comte, pour éviter l’arrestation de voire père», et Diane, avait accepté en répondant: « Je vous épouse et. je ne serai réellement votre femme que le jour où j’aurai revu le baron de Méridor.
PROGRAMME DU 7 AU 11 OCTOBRE
% 1. Marche des Piloiins
G. Lemaire
Ouverture
3. C’est chaque soir ta même chose
One Step
. . Weber
R. Mercier
Dame de Monsoreau
d’après l’œuvre célèbre d’Alex DUMAS mise en scène de R. LE SOMPT1ER
DISTRIBUTION
Mme GENEVIÈVE FÉLIX .... DIANE DE MÉRIDOR
G. MANÉS....Mme DE ST LUC
MAD. ERICKSON....GERTRUDE
MAD. RODRIGUE....DUCHESSE DE
MONTPENSIER
PROGRAMMA van 7 tot 11 OCTOBER
1. Marsch der Pilctins
G. Lemaire
2. Preciosa
Weber
R. Mercier
Openingstuk
3. Het is iederen avond hetzelfde
One Step
Dame van Monsoreau
naar het beroemd werk van A. DUMAS tooneelschikking van R. LE SOMPTIER
ROLVERDEELING
Mr ROLLA NORMAN.... BUSSY
RAOUL FRAXY ....HENRI III
VICTOR VINA....MONSOREAU
Semaine prochaine
LA DAME DE MONSOREAU
suite et fin
Prochainement
ALICE
LAKE
dans
LA VICTOIRE DE L’ENFANT
Saint-Luc un des Mignons du roi avait épousé malgré le roi la demoiselle de Cossé-Brissac. Le jour de ces, noces le roi le fit enlever et l’enferma au Louvre. Ce même soir les autres Mignons livrèrent un terrible combat à Bussy et ce dernier dut son salut à une porte qui s’ouvrit brusquement derrière lui.
Cette porte était celle de la petite maison qu’habitait Diane avec Gertrude, et avait été ouverte quelque temps avant, l’attaque par le Duc d’Anjou accompagné de son ami d’Aurilly; le duc d’Anjou avait en effet, la veille, rencontré sortant de cette maison, Diane et la prenant pour celle qu’il avait aimée et qu’il croyait morte, il voulait s’introduire chez elle mais avaiï
été dérangé dans ses projets par l’arrivée des Mignons.
Diane soigna et sauva Bussy, auquel elle raconta son étrange mariage avec Monsoreau et Bussy lui promit de partir immédiatement en Anjou et de lui donner des nouvelles de son père.
Quelques jours après Chicot, aperçut de nombreux moines sortant, de chez les de Guise et se rendant au cloître Sainte-Geneviève. Il ne douta pas un instant que ces moines ne lussent des conjurés et il- alla chez le moine, son ami, Gorenflót, réussit à s’emparer de sa robe de hure et du signe spécial pour entrer au cloître Sainte-Geneviève. EL Chicot vit, alors les ligueurs réunis autour du duc de Guise et de ses frère, le Cardinal de Lorraine et le duc de Mayenne sacrer roi le duc d’Anjou, sous le nom de François III.
Un certain Nicolas David leur répéta une généalogie qui prouvait que le duc de Guise avait droit à la couronne de France et de Guise chargea. David d’aller à. Lyon chercher cette généalogie auprès du légat du pape.
Le fou du roi s’est promis d’empêcher Nicolas David d’accomplir sa mission.
DE DAME VAN MONSOREAU
In 1578 was Hendrik III koning van Frankrijk. Zijne hovelingen waren slechle raadgevers en stuurden hem in allerlei onzinnige avonturen, ’s Honing’s nar, Chicot, was de wijste man van het koninkrijk en verdedigde zijn meester tegen de samenzweringen welke de Hertog van Anjou tegen zijn broeder smeedde in samenwerking met zijn kozijn,’de Hertog de Guise. Tusschen hen bevond zich de Graaf de Bussy, een der dapperste Fransche edellieden.
Zekeren dag ontmoeten de Hertog van Anjou en Graaf de Monsoreau, Diana, dochter van Baron de Méridor. Beiden worden op haar verliefd; de eerste wil er zijne minnares, de tweede zijne echtgenoote van maken.
Zekere nacht laat de hertog van Anjou, Diana en hare gezelschapsdame, Gertrude, oplichten en in een kasteel opsluiten. Een geheimzinnige vriend laat hen ontsnappen en in de vlucht verliest Diana haar sluier, die in ’t water valt, De Hertog van Anjou gelooft in hare zelfmoord.
Eenigen tijd later is Diana te Parijs met de Graaf de Monsoreau gehuwd.
Tengevolge der voortdurende politieke samen zweringen voelt de Hertog van Anjou zich door graaf de Monsoreau bedrogen. Deze verbant zijne vrouw te Méridor- Vrienden komen hem eenige dagen nadien mededeelen dat Hertog van Anjou Diana te Méridor vervoegd heeft. Vol woede verdenkt Monsoreau zijne vrouw van ontrouw en ijlt naar Méridor, maar in plaats van er do Hertog van Anjou te vinden, bemerkt hij er Graaf de Bussy.
De Monsoreau neemt zijne vrouw terug naar Parijs mede.
Dank zij de medeplichtigheid van Gertrude, komt Graaf de Bussy iederen dag Gertrude ten harent bezoeken. De Hertog van Anjou, welke deze verhouding vernam, verwittigt Monsoreau. Geholpen door een vijftiental leégloopers komt deze Bussy en Monsoreau betrappen. Een verschrikkelijk gevecht ontbrandt en Bussy ging bezwijken toen Chicot en de Saint-Lüc kwamen toegesneld die hem ontzetten. Alhoewel gekwetst,. wil Bussy Monsoreau alléén bevechten en hij doodt de Graaf.
Dagen vloden voorbij. Diane en Bussy die elkaar teederlijk beminden leefden gelukkig onder den zachten hemel van Anjou.
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Un château de marbre blanc, élevé par l'empereur Mogol le Grand, à la mémoire de son épouse, une princesse indoue d'une grande beauté, dont nous donnons ci-dessous l'effigie.
M. Lowel Thomas, — ancien officier de l’armée britannique, qui combattit à côté des nôtres dans les tranchées boueuses de l'Yser — a osé parcourir •quelques contrées mystérieuses de l'antique Dec-•can, fermées encore à toute immixtion étrangère; il s’accompagnait, dans ses audacieuses randonnées, du « moulin à images » grâce auquel les scènes les plus pittoresques, les paysages les plus beaux, les curiosités d’un monde presque fermé aux Européens, ont pu être projetés sur les écrans; et toute cette richesse, baignée d soleil, chatoyante parfois comm des décors de contes des mill et une nuit, se succède en couleurs devant nos yeux captivés.
On débarque avec le voyageur, au Cap Comorin, et suivant les traces des aventuriers d'au-trefois, nous voilà montant vers Cochin, la ville maudite, à travers le pays des épices. Une fête en l’honneur de la déesse aux
yeux de poissons nous retient d’abord, au milieu des parias, — classe réprouvée dont les membres ne peuvent avoir aucun rapport avec les nobles « deux fois nés ».
Puis Madras et Bombay s’offrent à notre vue;
Bombay avec sa mystérieuse Tour du Silence, où sont exposés les cadavres, en bute à la voracité d’une nuée de vautours.
Puis passent sur l’écran Uda-pour et Bikanir, cités toute hérissée de temples et de palais d’une architecture millénaire. Suivant eqsuite les caravanes sans fin qui des déserts du Sind escaladent les montagnes du Beluchistan, dont les crêtes rosées bornent le paysage, nous entrons dans Tonk, la ville aux mille bazars, pour assister peu après à des scènes d’un pittoresque impressionnant; parmi celles-ci, la traversée de l'Indus sur peaux de chèvres gonflées, est particulièrement typique.
L'Épouse du Grand Mogol.
Pourtant, notre route continue à travers d’indicibles beautés naturelles, la route de Klorassan vers Samarkand, qui passe par des gorges montagneuses, au bord des précipices, nous conduit en Afghanistan. Peu de femmes sont visibles: elles vivent en recluses, et l’amas de vêtements qui les enveloppent, ne permet même pas de distinguer les traits voilés d'une épaisse dentelle. Par contre, dans les gorges profondes de ce pays montagneux, nombreuses sont les rencontres avec des moines boudhistes, dont les uns se couvrent le visage de masques hideux, représentant des divinités préservatrices, tandis que d’autres font grand cas de leurs « moulins à prière ».
La vallée de Klasmir, aux splendides floraisons, nous offre ses ombrages. Nous y assistons, montés sur des éléphants à des chasses au tigre « mangeur d'hommes », puis passons en revue rapide les échoppes de Lahore. Puis c’est Dheli qui nous invite à assister aux prouesàes des plongeurs, ou aux poses extatiques de ses fakirs: les uns comme des fleurs bizarres, restent des jours la tête enfouie dans la terre; d’autres restent les bras levés pendant des mois; d’autres encore adoptent pour couche une planche percée de mille clous aux pointes aigues: tous ont les yeux brillants, une face exsangue, quelque chose de pétrifié dans les gestes et l’allure.
Il est apaisant, après ces spectacles, de voir se profiler sur le ciel la belle ordonnance d’un palais aux délicates sculptures et tout de marbre blanc: c'est le Tay-Mahal, « la merveille des merveilles », élevée par l’Empereur Mogol Jehan à la mémoire de son épouse défunte; celle-ci, princesse-d'une beauté de rêve, avait — dit la légende — exigé un double serment de son royal époux: lui rester fidèle après sa mort, et lui bâtir un monument de marbre d’une beauté de ligne parfaite. Le Prince obéit-il à la première exigence de sa compagne, je ne sais; mais la seconde fût observée,, comme en témoigne le trésor de goût architectural, devenu lieu de pèlerinage, que reproduit notre page.
Mais on ne peut visiter l'Inde sans toucher Béna-rès, la plus ancienne cité du monde, et le Gange sacré où se baigneqt les fidèles, pour se laver de tout péché. Puis, il nous faut venir admirer les eaux calmes du lac de Bengale, et le temple qui abrite l'idole de Juggernaut, la plus sainte et la plus cruelle divinité de ces lieux. Le dieu porté sur un char, les pèlerins fanatiques se jetent sous les roues, lui faisant un
tapis de leurs corps..
Notre rapide résumé n'a pu insister sur les cent contrastes, les mille préjugés, des peuples traversés par l’explorateur cinéaste. Le film lui-même, en donne une idée appro-ximative.M.Lowell Thomas auquel nous devons cette fresque unique a fait œuvre utile et instructive, son mépris des dangers nous trouve pleins d’admiration. MARNIX.
Une femme afghane toute emmaillotée des pieds à la tête et voilée.
Fakirs, ayant adopté pour couche, une planche percée de clous aigu
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La Porteuse de- pain
D'tprès Xavier de MONTÉPÏN
Une première fois, Ovide Soliveau faillit réussir à supprimer Lucie.
S’étant déguisé en baron exotique, le baron Arnold de Reiss, il avait conquis les bonnes grâces d’une ouvrière de Mme Augustine, Amanda Regaimy, une jeune fille de 22 ans, jolie certes, portant,1a toilette à ravir, mais dont les goûts de luxe dépassaient de beaucoup les (possibilités. Les billets de mille d’Ovide lui avaient ouvert le cœur et fait prendre le faux baron pour un vieux beau du meilleur monde. Un peu d’envie aidant, elle n’avait pas manqué de bavarder sur te compte de ses compagnes, et par elle, Ovide était admirablement renseigné sur les faits et gestes de Lucie.
.Aussi, un soir que la jeune ouvrière devait aller à Colombes chez une bonne cliente de Mme Augustine, pour l'habiller en vue d’un bal, le misérable, ayant eu le temps d'inspecter les lieux et de choisir l’endroit du guet-apens, avait attendu près d’un petit bois désert l’enfant désarmée, s’était jeté sur elle, l’avait frappée d’un couteau de cuisine qu’il s’était procuré pour la circonstance, et l’avait laissée pour morte, au milieu de la route, dans la nuit.
Comment la Providence amena précisément cette nuit-là Maman Lison sur cette route, quelques minutes après l'attentat, voilà ce que nous n’avons pas le temps de raconter. Le fait est qu’elle y.vint, rencontra le corps inanimé qu’elle reconnut au clair de lune, appela au secours, et fit transporter ta victime
Le baron chez Lucie
dans la maison la plus proche, la maison d’un médecin heureusement, où elle fut si bien soignée, que huit jours après elle pouvait ren-, trer dans Paris.
Les deux complices avaient triomphé trop tôt.
Ils furent stupéfaits d’apprendre la guérison de Lucie. La blessure n’était pas mortelle. Le buse de fer du corset, en faisant dévier la laine du couteau, avait amorti le coup.
Ovide ne se tint pas pour battu.
Sous l’inspiration de Paul Harmant, dont une sorte de pressentiment avait plusieurs fois jeté l’angoisse dans le coéur, le faux baron prit le chemin de Joigny. Il fallait savoir qui était Lucie. Elle avait été déposée à l’hospice des enfants trouvés en 1861 ou 1862 et inscrite sous le matricule 9. Mais qui l’avait déposée? C’était à cette même époque que Jeanne Fortier, emprisonnée, condamnée, avait dû laisser sa fillette aux mains de sa nourrice. Il y avait connexion de dates. D’autres indices, comme une certaine ressemblance que Paul Harmant avait cru saisir avec une image qu’il gardait dans le souvenir... Il fallait, savoir.
— Mais en quoi cela peut-il te servir?
— Comprends donc que si Lucie est bien la fille de Jeanne Fortier, et si c’est prouvé, elle devient l’enfant d’une voleuse, d’une incendiaire, de l'assassin de Jules Lahroue, et que Lucien, fils de la victime, la repoussera certainement avec horreur.
— Parfait! Bravo! C’est très fort.
— Alors il faut agir.
Ovide prit le train pour Joigny. Là, iî lui
Le baron Arnold de Reiss
fallait obtenir communication des registres conservés à la mairie et, si les prévisions d’Harmant se trouvaient réalisées, lui rapporter la preuve, c’est-à-dire un papier authentique.
Ce n’était pas facile.
11 fallait tiouver d’abord une complicité parmi les fonctionnaires de la mairie. Mais Ovide avait à ce point le génie du mal, qu’il mit tout de suite la main sur un malheureux endetté, menacé par un créancier furieux, prêt à tout pour sauver son honneur.
N’est-ce pas souvent ainsi? On veut sauver ce qu'on appelle son honneur et, pour cela, on commet là pire vilenie, on sacrifie son honneur même.
Ainsi fit l'employé indélicat.
Il remit à Ovide la feuille arrachée du registre, sur laquelle se trouvait le procès-verbal suivant:
« Moi, Mat h urina Frémy. nourrice à Joigny, après avoir déclaré au maire de Joigny, Monsieur Duchemin, qu'un enfant du sexe féminin, mis chez moi 'en nourrice le 12 avril 1861, avait été laissé à ma charge par la mère, Jeanne Fortier, arrêtée et condamnée depuis pour crimes qualifiés, j’ai été autorisée par M. le maire à déposer la dite petite fille à l’hospice des enfants trouvés de Paris, ce que j’ai fait le 6.avril 1862, et voici les'indications qui pourraient servir par la suite à reconnaître l’identité de l’enfant:
» A l’enfant étaient joints: 1. une chemise marquée L. F,; 2. une brassière idem; 3. une paire de bas id.; 4. un bonnet id.; 5. un fichu de laine; 6. deux langes marqués J. F. Signes particuliers, néant. Nom de la mère: Jeanne Fortier. Prénom de l’enfant: Lucie. Nom de la .nourrice: Mathurine Frémy. »
Suivaient les signatures du maire, de la nourrice et le cachet de la mairie.
Des nouvelles du fiancé
Maman Lison au chevet de Lucie
— Pour une pièce authentique, voilà une-, pièce authentique, se disait Soliveau. Tl faudra que mon aimable cousin me la paie un prix respectable. Aussi bien vaut-elle pour lui cent fois son pesant d’or.
Il ne pouvait mieux dire.
Dès que Paul Hanmant fut en possession de la pièce en question, il s’arrangea pour avoir un entretien avec Lucien Lahroue. Et comme, à un tournant de la conversation, le jeune homme, résistant aux sollicitations du père de Mary, allait jusqu’à dire:
Mais, comprenez donc qu’en sauvant mademoiselle Mary, je tuerais celle que j’aime, ma chère Lucie.
L’industriel paraissant céder à un élan irrésistible, répliquait:
— Et si celle que vous aimez est indigne de. vous?
— Indigne de moi? Ah! ne dites pas cela, monsieur, ne dites pas que ma chère Lucie est indigne de moi. C’est une ..honnête fille.
Une enfant trouvée, déposée il y a vingt et un ans, à l’hospice, et inscrite sous le n. 9.
i.e savez-vous?
•— Je le sais, oui, monsieur.
Mais,, de qui est-elle née, cette fille? Le savez-vous?
Que m’importe!
— Eh. oui! cela vous importe, Lucien .Lahroue. Gellt vous importe, parce que celle que vous aimez est la fille de Jeanne Portier, l’assassin de votre père. Et je vais vous en donner la preuve irrécusable. ,
Un cri sourd s’échappa du gosier de Lucien.
il se laissa tomber sur une chaise, les yeux hagards, tout le corps secoué par un tremblement convulsif!
(A suivre.) Jean BLAISE.
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partir de ce jour-là, toute la ville déclara Minnie très intelligente.
Un jour, un étranger qui passait en automobile, s’arrêta pour assister aux prouesses du garçon manqué. A la fin du jeu, il offrit à Minnie de l'accompagner chez elle, bien qu’il ne sut pas, à cause des vêtements masculins qu’elle portait, qu'il eut affaire à une jeune fille.
Lorsqu’elle arriva chez elle, Minnie se mit en colère en voyant que son père, en état d’ivresse, avait détruit le modèle d'un pont qu'il avait inventé et mis un an à construire. Elle déclara à l’étranger que ce n’était pas la première fois qu'on avait vendu du whisky à son père, et que c’était son intention de faire arrêter les contrebandiers qui, malgré la
Loi de prohibition, continuaient à alimenter le « crime ».
Elle obtient du directeur d’un journal qu’il consacre une page sportive dans son édition, et elle en devient la rédactrice. De cette façon, elle entre en rapport avec l’élément sportif, espérant découvrir plus facilement les contrebandiers de whisky.
Elle surveille l’arrivée des trains, et fait ainsi la connaissance du Chef des Expéditions James Lapof-pititt qui tombe amoureux d'elle. A deux reprises, l'étranger doit la sauver des poursuites de Lapof-pititt.
Un cirque extraordinaire vint bouleverser la vie paisible des Trimbullois.
Quelques temps plus ta*!, l’étranger découvrit
Une des plus savoureuses comédies dramatiques qui se puissent imaginer, un vrai régal surtout pour qui affectionne particulièrement le genre cher à Mary Pickford et Flora Le. Breton: celui où une jeune fille, presque encore-une enfant, est la protagoniste, et où ses aventures se terminent par la punition du ou des coupables, et le mariage de l’héroïne avec le jeune intelligent et bon garçon sympathique qui l'a tirée de maints mauvais pas...
D’ailleurs, jugez du scénario:
Minnie était un garçon manqué, et scandalisait constamment les habitants de la petite ville de Trimbull, une ville vraiment extraordinaire. Naturellement, Minne n’aimait pas s'occuper du ménage. Un jour qu’elle désirait faire une partie de base-bail avèc son camarade Sam Chuifissac, son père lui demanda de battre le tapis du salon. Minnie devint très perplexe. Puis, elle eut une idée merveilleuse. Ellle attacha un petit balai à la queue de Vénus, son vieux cheval, amena celui-ci près du tapis qu’elle avait suspendu, puis alla jouer sa partie.
Le cheval en voulant chasser les mouches autour de lui, fit naturellement le travail de Minnie. A
dans la salle des expéditions, des caisses et une barrique de whisky, mais il les laissa à leur place afin de pouvoir mettre la main sur les contrebandiers.
Quelques jours après, Sam Chuifissac, se trouvant dans une grange, le parquet céda sous lui et il tomba dans une pièce remplie de caisses de whisky. 11 fut surpris et attaché par James Lapofpititt.
Quelques instant après, l'étranger surprit James vendant du whisky au père de Minnie. Le coupable tenta de se faire innocenter et eut recours à un terrible incendie, mais ce fut en vain. La police l'arrêta, et l'inconnu qui n'était autre qu’un fonctionnaire des Contributions, épousa Minnie, l’extraordinaire garçon manqué.
Après les films où la loi de prohibition était « tirée en bouteille » en voici donc un qui prend fait et cause pour ceux qui l’observent. Il en faut pour tous les goûts, n’est-ce pas? D’ailleurs, en voyant les images du « garçon manqué » se dérouler devant les yeux, on ne se pose pas la question de savoir si la loi est juste ou non; on est seulement ravi de savourer de Je belle photo et d’assister à une charmante comédie, pleine d’imprévu et d’humour. M.K.
Nouvelles cinématographiques
* * * Rudolfo et Natacha. — Sous le titre « Qua-iis Artifex », notre confrère A. Martel signale un mode de publicité cher à certaines firmes et artistes, consistant,à communiquer à la presse le moindre incident de la vie des étoiles; et ce dans un unique but publicitaire. Et voici comment débute l’articulet « Qualis Artifex », tel que nous l'avons découpé dans la Cinématographie Française.
« Je ne sais s'il a le nez rond, mais ce dont je suis sûr, c'est que Rudolfo V alentino, le jeune premier de cinéma, qui a fait croquer la pomme à tant de filles d'Eve, aux Etats-Unis, a le génie de la publicité. Après avoir fait annoncer à tous les échos qu’il venait d’épouser la càrissi-ma Natacha Rambowa — comme je te pousse — le voilà — ecce homo — qui laisse clamer par la presse que trois cent soixante-deux jeunes filles -- pas une de moinsse (sic) — appartenant ou ayant appartenu aux meilleures familles des deux hémisphères
je te crois, Benoit — s'étaient toquées de son anatomie et que la plupart avaient juré, en crachant sur... l’hôtel qui eût dû abriter leurs amours, être résolues à en... mourir * si leur flamme demeurait incouronnée ».
» Rassurez-vous. L’épidémie sera vite enrayée. Rambowa Natacha se chargera bien de découron-
Rudoph Valentino et Natacha Rambowa
ner les flammes dont Rudolfo le Magnifique pour ruit arder... à l’endroit de ses... poursuivantes... »
* * * L'éditeur n'est pas bibliophile. — Récem. ment on eut besoin dans un studio fort connu d’un livre assez volumineux pour figurer sur un pupitre. Le metteur en scène alla fouiller dans la bibliothèque annexée au studio; il en revint avec un poudreux in-folio qu’il se mit incontinent en devoir d'ouvrir à l’endroit du titre. Quelle ne fut pas sa surprise de.constater qu’il avait sous les yeux une des plus anciennes et plus rares édiyf tions des « Vie# des Hommes Illustres », de Plutarque, traduite par le bon Amyot, et que, en haut du premier feuillet figurait la signature authentique du délicieux écrivain avec une dédicace au Roi.
Notre metteur en scène, qui a des lettres, en demeura tout éberlué et rapporta respectueusement le volume à l’un des grands, très grands patrons de la Maison à qui, d’ailleurs, on eut quelque peine à faire comprendre lni valeur d’un tel ouvrage!
» * * Autour de » La Bataille ». — C'en est fait: l'excellent acteur Signoret, qui avait été engagé par MM. Delac, Vandal et Aubert, pour tourner le rôle du peintre Jean François Felze, dans le film tiré de La Bataille a rompu son contrat d'un commun accord avec les éditeurs. C’est Jean Dax, le talentueux -artiste, qui prend la succession de Signoret.
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Voici un grand film, dont la protagoniste — la femme caméë, comme l'appellent nos amis yankees — n’a point encore eu l’heur d’être présentée à nos lecteurs, aux premières pages de « Ciné-Revue ». Dolorès Cassinelli est cependant une des meilleures artistes cinégraphiques de Californie, mais peu nombreuses sont les productions qu’elle nime de son jeu savant, de sa sculpturale et troublante beauté.
Italienne, née à Rome, Mme Cassinelli a passé la majeure partie de sa vie_ outre Atlantique. Sa voix de soprano semblait la destiner à l'opéra, mais elle a dit adieu aux fçux de la rampe, et il lui a plu de se dévouer à l’écran. Elle fut sacrée Star au cours de ses dernières créations: Le Droit de Mentir et Le Vertueux modèle; on a aussi annoncé d’elle une production tirée de la nouvelle d’Ouida Bergère, Peter Ibbetson.
Dolorès Cassinelli, la femme à la plus parfaite plastique, au dire des réalisateurs américains, a une merveilleuse chevelure « aile de corbeau » et des yeux de jais. Ses traits reproduits dans la glaise et la pierre par plusieurs artistes, ont fait naître des chefs-d’œuvre de sculpture, entre autres le buste de marbre blanc qui fut exposé cette saison au Metropolitan Museum de New-York.
Le fait seul que cette célèbre artiste a prêté sa ollaboration à Les Yeux s'ouvrent suffirait à en assurer le succès: il sied cependant d’ajouter que cette œuvre remplit tant au point de v.ue de choix de décors, que de l'habile mise en scène, et de l'interprétation générale, tout ce que Ton peut souhaiter; qu’enfîn la photo très claire est une joie à nos regards.
Le scénario de cette production s'inspire tout d’abord de celui des films policiers; ce genre, injustement condamné, est en effet réhabilité aux yeux de tous aujourd'hui depuis que les événements ont montré que le public y avait puisé maint
Dolorès Cassinelli.
renseignement précieux. Dans le cas spécial des Yeux qui s'ouvrent, il se broche sur l'action une question qui intéresse l’homme de science et le philanthrope: celle de savoir si certains.aveugles par accident, peuvent recouvrir la vue au cours d’une émotion violente. Enfin le récit lui-même, dont nous reproduisons ici les traits principaux, est des plus captivant.
Le dimanche après-midi, dans un quartier tranquille de la City. Soudain, on entend des cris sortant de la maison des Holmes. Le voisin Charles
Raymond entendant ces appels, accourt un revolver à la main, et la foule le suit. Arrivé au seuil de la demeure ils voient un homme en sortir, tête nue et les traits agités. Raymond l’atteint d'une balle à l’épaule, la police accourt, et trouve Miss Cynthia Holmes, la fille aveugle du banquier, sans connaissance, et *, sa compagne Nancy Wright, morte... Les recherches dans la
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chambre amènent la trouvaille d'une canne et d’un chapeau marqué V. B. Cynthia questionnée, ne peut éclaircir le drame: elle raconte qu'elle était seule dans la chambre; son père et sa sœur étant en courses; que Nancy se trouvait dans la pièce attenante. Entendant un bruit de pas inusité, elle demanda: « qui est là? ». Pour toute réponse, un inconnu est entré, l’a embrassée violemment, la couvrant de baisers, malgré ses efforts pour se débarrasser du téméraire. Frappée sans doute par le bruit de la lutte, Nancy est entrée, mais l'inconnu a dû la repousser ou la blesser, car elle s'est abattue .. Le meurtrier a quitté aussitôt la maison. Miss Cynthia ne saurait le reconnaître!
A l'infirmerie, l'inspecteur Hayden interroge le prisonnier, qui dit se nommer Victor Bayley, et reconnaît comme lui appartenant la canne et le chapeau, — mais il proteste de son innocence. Il prétend qu’il se rendait chez Miss Holmes, lorsqu'il entendit les cris; qu’il s’est précipité dans la bibliothèque, où il a trouvé les deux jeunes femmes comme un instant après chacun a pu la voir; des bruits de pas l’ont attiré dans la pièce attenante, il a voulu poursuivre le coupable, mais en sortant une balle l’a abattue...
Nous voici aux' jours du procès.
Raymond, dont le geste impulsif a blessé Victor Bayley, et l’inspecteur Hayden, sont témoins à charge. La défense ne peut s'appuyer que sur l'aveugle Miss Cynthia, qui déclare ne point « reconnaître » au toucher son agresseur; mais son témoignage est déclaré inacceptable, puisque sa cécité l’empêche de préciser ce qui s’est passé.
Alors, avec l’accent du désespoir, Victor Bayley assume sa propre défense. Il conte comment il connut Miss Holmes au cours d’une réception; comment, conquis par sa grâce, il devint un familier de la maison Holmes; comment il passa mainte heure à ses côtés, écoutant ravi son jeu de harpe ou de piano...
Mais le district attorney ne se laisse pas convaincre, et insiste sur le fait qu'il fuyait les lieux du crime... Après des heures de délibération, on connaît le verdict; « guilty » (coupable). Cynthia, dans u7 cri d’impuissance, tombe dans lL. bras de son père, tandis que se vide la salle. La jeune fille, dès lors toujours en proie à une idée fixe, ne s’intéresse plus à rien qui ne puisse aider à innocenter son ami.
On essaie alors de trouver un dérivatif à ses pensées, en l’invitant à visiter des installations d’aveugles; peut-être voudra-t-elle donner une fête au bénéfice de ces déshérités? Après quelques semaines, le concert est annoncé en effet. Clemens a invité Warren à cette audition; celui-ci s'excuse d’abord, mais finalement accepte.
Au cours de la soirée. Cynthia chante avec toute son âme, — mais son âme est toute entière auprès du malheureux Bayley, seul en sa prison étroite. Les accents d’une idéale pureté ont conquis Clemens, qui entraîne Warren, aux fins de féliciter la cantatrice. Mais en touchant la main de Warren, Cynthia tressaille, elle a reconnu le coupable-« voici la main de l'homme qui m’a attaquée! » crie-t-elle! Nerveux, Warren rentre chez lui, fait (' valise, part...
Mais l’inspecteur arrive: Cynthia lui conte les
faits. Il ne peut se résoudre à arrêter Warren, les présomptions lui semblent trop minces; mais il le surveillera. Arrivé avec Clemens près de sa demeure, tous deux voient sortir Warren avec sa valise.
Hayden le suit jusqu'à la gare; il l’aborde dans le fu-noir, parle de choses et autres, puis met la conversation sur les aveugles, et voit sur lè visage de son in-terlocuteur les marques d’une émotion grandissante.
Arrêté enfin,
Warren confesse
son crime; et bientôt Bayley voit s’ouvrir les portes
de sa prison, et la liberté lui est rendue...
Ce récit filmé a un dénouement plus heureux encore: car Bayley épouse celle qui l'a sauvé, une ère de bonheur s’ouvre pour tous deux; bientôt un bébé va mettre le comble à leur joie! Et tandis que l’enfant vient au jour, la mère, aveugle depuis des années, s’écrie folle d’étonnement: « je vois, je vois! merci, mon Dieu, de tant de bonheurs! » EMCÉ.
Police et Cinéma
Il nous a été donné, ces jours derniers, d’assister à une scène bien amusante.
On tournait à la Santé la sortie de prison de Jacques Rambert, le père du Petit Jacques. L’appareil avait été installé dans un petit café en face de la porte de la Santé.
Le sympathique Henri Baudin, qui interprète ce
rôle avec, sa maîtrise habituelle, répétant la scène se trouvait à l’intérieur de la prison. Il sortit; à quelques-pas stationnaient deux braves agents qui jetèrent un regard indifférent sur ce * client » qui marquait plutôt mal.
On tourna une première fois et Baudin ressortit de la Santé, nos braves agents furent étonnés de revoir le même « client ».
On reprit la scène et Baudin sortit une troisième fois! Ceci dépassait l’imagination et les gardiens de la Société s’avancèrent vers Baudin avec l’intention bien évidente de le faire rentrer d’où il sortait trop souvent à leur gré.
Mais au même instant Baudin rentrait dans le petit café d’où l’appareil était braqué. Ce fut un éclat de rire général, Lannes et Baulet, malgré leur calme et, leur placidité habituels se tordaient de rire... et tout se termina par une tournée «suTzinc» 1
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ÉCHOS
Le Cinéma le Dimanche
En Amérique, comme partout aiüeuis, ce sont -les représentants de l’ordre public qui sont Je mieux à même de juger Je bien que fait le cinéma sur les classes ouvrières surtout. Lies officiers de lia police ne cessent de répéter combien leur 'tâche est facilitée par le fait que l'ouvrier se rend1 au cinéma, en famiiile, les samedis et dimanches soir, au -lieu de faire, chez Je marchand de vin, Je longues stations qui souvent se terminent par dies scandales dans les rues. Pour les jeunes yens aussi le cinéma est à la ifdis un plaisir et un abri.
Pourquoi donc les représentants des religions, ceux-là même qui devraient se réjouir d£ ee que les tentations mauvaises de la rue et des cafés se trouvent diminuées, ceux qui ont charge d’âmes, sont-iils tellement opposés à t’aide qui .leur est offerte? Les .heures de spectacles dans les cinémas ne gênent en rien les (heures des offices religieux:, .mais en admettant que cela soit, il est certain que ces personnes qui préfèrent le cinéma à l'église n’iraient pas plus à l’église si le .cinéma n’existait pas.
'Cependant, à New-York, les pétitions du clergé et des associations pour la prévention du crime etc., etc., ont encore été signées dernièrement. Dans l’Etat de Ohio, des exploitants qui avaient ouvert leurs salles te dimanche ont été aussitôt arrêtés; ils ont alors bruyamment .protesté contre les commerçants qui ouvraient leurs maisons Je dimanche aus-. si. La 'Chambre de Commerce s’est enfin émue et va essayer d’arranger les choses à la satisfaction de tous.
Qu’en résultera-t-il?
Opinion autorisée
Dams un très remarquable article, Asta . Nielsen développe cerne these, que le jeu muet est le plus puissant, plus 'impression nant, plus troublant que Je jeu parlé. — Elle émet aussi l'appréciation suivante, aussi ori ginale que juste:
« Le verbe n’est qu’un auxiliaire ennuyeux du film. La force et ia beauté de l’art nouveau réside dans son caractère d’art muet. C’est, ce qu'il .y a de plus intime et de plus simple en nous qui .s’exprime sans paroles. Les paroles peuvent cacher beaucoup; elles sont comme les béquilles du mensonge. Un visage qui parle peut mentir, un visage qui ne parle pas ne le peut, c’est-à-dire ne peut donner que ce qui est en lui. derrière lui — rien de plus.
«C’est, ce qui, dans notre art, rend difficile ia tâche de tous: auteur, interprète, .régisseur ou metteur en scène. Le film, en effet, c’est de ta-a vie; ii:l est bien plus près die la vie réelle que toute autre branche de l’art. »
Une ligue contre l’immoralité des films
Une ligue vient de se créer à Genève pou R lutter contre les films immoraux, soutenant que la jeunesse est pervertie par Je cinéma. Ce ligue a même adressé des circulaires aux directeurs de cinéma en les sommant d’avoir à .mieux choisir leurs filmais. « Décidément, écrit avec raison un confrère, ces puristes, tiennent à prouver qu’iilis ne vont jamais au cinéma, en l’attaquant si naïvement! »
La chasse aux fraudeurs
Un producteur américain va sortir une série de films courts destinés à dénoncer les manoeuvres des fraudeurs en .matières alimentaires et à mettre le public en garde contre les commerçants sans scrupules chaque jour plue nombreux.
Voilà aussi pour quelques réalisateur belge un excellent sujet de film. Idée à creuser.
Don Quichotte
de... l’outre-Manche
Les Anglais, et cela leur a valu d’être honnis par Un confrère espagnol, réalisent un Don Quichotte sous la direction du metteur en scène Maurice El-vey. Tous les travaux préparatoires étant effectués, les prises de vues viennent de commencer.
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