Programme de 10 à 14 juin 1923



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#455

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EBAHCE DH ELI A

France Dhélia, dans

La carrière cinématographique de France Dhélia est déjà bien remplie, malgré le peu d'années que compte l'artiste.

Née en Touraine •en 1898, France Dhélia fut élevée au couvent de Blois, hantée plutôt par l’idée de devenir actrice •que par celle de prendre le voile...

Vers sa quinzième année, la voilà débutant à Paris, 'au Théâtre •des Arts, dans un •superbe rôle de... soixante lignes, du Fantasio oie Musset. Puis on la vit

•dans les spectacles infiniment moins sévères que donnaient en 1914 le Théâtre Michel, le Théâtre Impérial. Au Châtelet, elle remporta vrai succès dans La Petite Capora/e.

Bientôt, elle est attirée par 1 écran. Un soir qu’elle .jouait à T Ambigu quelque sombre mélodrame, un camarade lui demande si elle ne désire pas en sa •compagnie nouer connaissance avec le cinema, au studio de Vincennes.

La jeune fille accepte et débute donc devant l’appareil de prise de vues, sous la direction de G. Monca, alors metteur en scène des « Rigadln » et des adaptations d’Hector Malot. Sous la direction d’un autre metteur en scène de la S.C. A. G.L., elle tourne ensuite un rôle plus important, celui de Benjamine, dans Joséphine vendue par ses sœurs. Peu après, un autre metteur en scène de la çnême firme, lui fait tourner le principal rôle de Cœur de Gosse.

Là guerre. Les studios inactifs d’abord de longues mois, rouvrent enfin leurs portes. A l’Éclair, France Dhélia tourne à nouveau, a’abord sous la direction de Roger Lion, dans une série de ciné-vaudevilles; puis avec G. Rémond. D’autres metteurs en scène de l’Éclair lui confient des rôles importants; on la voit successivement dans L’Ambitieuse, de Gérard Bourgeois; puis dans La Petite Micke, de Charles Maudru.

En 1916, France Dhélia voit s’ouvrir les portes des établissements Gaumont: quelques bandes de Gaston Ravel, Feyder; puis sous la direction de René Le Somptier, (réformé après blessure). Les Épaves de l’Amour et Ginette, (dans la distribution de ces deux films, France Dhélia est dénommée, •d’un pseudonyme à effet, Mado Floréal).

la Bile Traquée.

talent épistolaire, voilà ce que la bel bien voulu nous confier de son

L ’ Armistice. N ’ ayant presque pas cessé de tourner, quand tous les studios n ’ étaient pas encore ou -verts, moins que jamais notre vedette n'eût chômé à présent. Des détails sur son travail de 1914 à 23, nous les aurions p u recueillir a u cours d’une interview : mais o n nous avait dit que M11« Dhélia possédait une plume assez spirituelle, dont l’exercice aurait pu constituer son « violon d'Ingres». Faisant donc appel à son le actrice a passags dans les

un studios français, au cours du dernier lustre écoulé

Vous me demandez mes impressions de studio? Mes impressions!

Ah I si j’avais le talent de Colette, j’aimerais à en décrire la diversité depuis le jour, où je fus la Sultane de l’Amour, dans un des parcs, ensoleillés de la Côte d’Azur, jusqu’au moment où j’intergrétai le rôle d’une fille de garde-chassse dans la léfe Traquée.

Mais voilà, je n’ai pas le talent de Colette et il me faut renoncer à écrire La Nouvelle Vagabonde.

Les impressions d'une artiste d’écran, qui aime son métier et qui croit à son art, sont différentes suivant le rôle qu’elle interprète; pendant les quel- -ques semaines où la pellicule enregistre, du matin au soir, ses jeux de physionomie, l'artiste consciencieuse dépose au vestiaire sa mentalité pour prendre celle du personnage qu’elle doit vivre et la princesse Daoulah de cet admirable conte des Mille et une Nuits, que Le Somptier et Burguet portèrent à l’écran, ne pouvait voir les gens et les choses sous le même angle que la veuve de guerre de cette Croisade qui obtient un si gros succès.

Quand Séverin Mars fit de moi la méchante femme du Cœur Magnifique, je fus obligée d’oublier cette douloureuse jeune fille, qui vécut des heures d’extase près des pierres sacrées du Par-thénon, dans la Montée vers T Acropole, où René Le Somptier opposa d’une façon si heureuse l’harmonie des lignes antiques au désordre des foules


modernes. Dans L ' Insignç Mysté -rieux où, pendant la terreur blanche, grondait le souvenir des gloires Napoléoniennes, je fus avec Desfontaines, 'tine fille digne du cran et de l'héroïsme de son grognard de père et dans la Bête Traquée, je vécus au milieu des forêts que sillonnent l’équif>age et la meute de a Duchesse d’Uzès. 11 faut avoir une

âme bien différente

Etre vedette dans pour vivre les heu-

Simp/e Erreur. res d'une conspiratrice ou gravir le calvaire d'une âme amoureuse, près des étangs où viennent agoniser les cerfs traqués.

Enfin, je serai avec Monsieur Du Plessy, l’éminent metteur en scène, votre compatriote, l'héroïne de La Garçonne. N’allez pas plaisanter en disant: « Alors vous allez vivre la vie de la Garçonne? »

La Garçonne de Du Plessy sera le cri de détresse... de toutes les jeunes filles qui meurent de la muflerie... de quelques hommes d’aujourd’hui, la minorité évidemment, mais une minorité bruyante et cynique qui fait beaucoup parler d’elle; j’aurai tous les dégoûts de la Garçonne sans en avoir les goûts et cela me permettra de jouer un très beau film sous l'habile direction de Monsieur Du Plessy.

Je vous parle de l'avenir, je vous ai peu parlé du passé: avant d’être La Sultane de l'Amour, j’avais interprété au théâtre des rôles importants au Châtelet, a u Théâtre Michel, à T Ambigu, et au Cinéma j’avais tourné avec Monca,

Bourgeois, de Morl-hon, Feider et Le Somptier. Mes principaux films à cette époque furent:

Ginette, Les Epaves

Petite Micke et Mademoiselle Dhélia,

L'Ambitieuse. interprétant la Bête Trequée.

Vous voyez bien que je n’ai pas le talent de Colette... je lé’ regrette et je m’excuse. Pour me montrer que vous me pardonnez, voulez-vous dire à vos lecteurs que rien ne m’est plus agréable que d’obtenir un succès dans votre pays, car toute Française a deux patries: la France et la Belgique.

Cet aimable mot d e sympathie, pour con -elusion des spirituelles notes de notre vedette, vient droit au cœur de nos lectrices et lecteur.s Souhaitons qu’un bon accueil soit réservé au fi 1 m qu'elle vient de tourner et réjouissons-nous d’y voir figurer un des plus purs talents dont s’innorgueil--lisse à bon droit l’écran français.

ÉCHOS

La Chambre Syndicale de la Publicité, affi- • liée à la Chambre de Commerce de Bruxelles, a élu à l’unanimité et par acclamations, dans san dernière séance, comme nouveau président, délégué cömme président du groupe de la Publicité à la Foin? Commerciale de Bruxelles et au Comité Central de la Chambre de Commerce, M. Gëo F. Sellier, chef de publicité des Savonneries Lever Frères (Sunlight Savon) et chef de publicité également de la Société anonyme des Raffineries du Congo belge.

La Chambre Syndicale de la Publicité, constituée dans I3 but d’étudier et de défendre les intérêts professionnels, a été créée il, y a deux ans déjà et est appelée à rendre les plus giands services dans l’étude de la publicité technique, auprès des pouvoirs publics, sociétés industrielles, sociétés commerciales, etc.

Son secrétariat est à la Chambre de Corn-meree de Bruxelles, au Palais d’F.gmont, 8. place du Petit-Sablon, Bruxelles.

(Communiqué.)

*** Mary Pickford est en plein travail. Ella tourne depuis déjà un mois une histoire dont 1 action se déroule en Espagne en 1810. Cette histoire n'est pas encore titrée et Mary Pickford a promis une fort jolie récompense à celui de ses collaborateurs qui trouvera loutre qui s’adaptera le mieux à sa nouvelle-production. Le fil mde Mary Pickford sera terminé vers la fin du mois de mai et elle commencera alors immédiatement la réalisation de « Dorothy Vernon of Haddon Hall ».

OM TOl—J FEr IE: El BEI_B, I BH_JE

LECABILLOn DEninuiT

Il existe un nouveau film belge, assemblage heureux de personnages et de décors donnant l’ambiance de notre original folklore. Sans doute, c’est — comme pour Les Opprimés — un réalisateur français qui a osé cette tâche; du moins s’est-il entouré d’éléments belges, susceptibles de comprendre, de ( ivre plus spontanément l’action croquée; c’est aussi sur notre sol qu’est née cette œuvre attachante et •claire, puisque les studios •de Machelen ont abrité les travaux des artistes.

Durant des mois, Jacques •de Baroncelli — son nom oous redit le succès du Père Goriot, du Rêve et de Champi-Tortu — s’est dépensé au grand studio de Machelen-lez-Vilvorde, créant pour le compte de la * Belga-Film », avec un art scrupuleux et un souci d’exacte documentation, une fresque qui fera époque dans l’histoire de la cinématographie belge.

Il fallait situer dans un vrai cadre des scènes flamandes, dont les paisibles canaux de Bruges, leurs quais déserts, leurs pignons gothiques seraient les ( décors; mais la Bruges de Rodenbach est déjà trop vivante, troublée par le charroi, les autos, le troley •des trams, les fumées d’usines «voisinantes. Et puis, n’est-ce pas •de Baroncelli lui-même qui a dit:

L’art de l'écran n'est pas de reproduire le monde tel qu’il est, mais tel qu’il nous apparaît, selon la conception idéale que nous nous en sommes faite.

C’est à nous qu’il appartient de dégager la psychologie d’un paysage, pour mettre

en meilleur relief des psychologies humaines. La formule serait bien de joindre à propos le rêve au réel, pour faire, en somme, du vrai.

Voilà pourquoi l’animateur n’a point tourné son film — du moins pas entièrement — aux lieux mêmes où le situe le scénario: comment hésiter entre la pierre nue, que caresse seulement l’éclairage du jour, et une reconstitution ingénieuse confiée aux soins d’un de nos plus subtils peintres, maître de sa palette, et qui a mit depuis longtemps son talent de coloriste au service du ciné. C’est au peintre belge Navez, en effet, que la « Belga » doit la reconstitution si sobre et troublante de quelques coins de notre vieille ville flamande; et sur ces décors photogéniques, le metteur en scène n pu diriger à loisir les flots de lumière artificielle nécessaires à la mise en valeur du cadre et des personnages.

D'une visite aux installations de Machelen, pendant les prises de vues du Carillon de Minuit, nous est resté une inoubliable souvenir. Du travail de la Belga, nous reparlerons au cours d’articles spécialement consacrés à cette vaste entreprise belge;

mais qu’il nous soit permis d’évoquer l’activité régnant dans cet immense parc durant que M. de Baroncelli occupait le studio.

Tout le personnel du vaste théâtre de prises de vues — l'un des plus importants d’Europe — décorateurs, con-( structeurs, électriciens, mécaniciens, opérateurs et régisseurs, travaillaient sous

Jacques de Baroncelli.

Merggy Thery, à 90 mètres de hauteur.


Vue de Bruges, selon les décors du peintre Navez.

les ordres de M. de Baroncelli achetant lerection des décors; les électriciens et régisseurs prenaient leurs dernières dispositions pour les éclairages. Et bientôt, tout fut fin prit, et un curieux assemblage de bâtiments moyennageux, de bouquets de verdure, de canaux, s'offrit à la vue. Et tout près de là un logis quelque peu primitif, où campaient Maggy Thery, Miss Loistart Eric Barclay et Crom-melinck, — et qui devait devenir le restaurant de la Belga. Puis, examinant et nous promenant, l’échoppe d’un luttier nous arrêtait un moment, puis une vue de Bruges méritait notre admiration, se mirait dans l'eau tranquille, la flèche de Notre Dame, et que l'escalier raide du beffroi de Saint Rombaut, balafré d'un rai de soleil peint semblait nous barrer le passage.

C’était au studio de la Belga, tandis que, sous la direction du maître, le bon acteur Crommelynck et la délicieuse Maggy Théry mimaient les dernières scènes, et tandis que Hubert Daix, à la fois acteur et régisseur, s'affairait autour des énormes lampes, aux vingt-cinq milles bougies aveuglantes. Couvert de sa blouse de travail, les yeux voilés par des verres ronds de couleur olivâtre — semblable en somme, sous cet accoutrement, à quelque actif électricien, qui aurait le privilège de commander au lieu d’exécuter des ordres, Jacques de Baroncelli

Abel Sovet, au bord de l'abîme, à 98 mètres de hauteur.

Types de joueurs dans une auberge flamande.

nous reçut avec une bonne grâce... française. Et nous causâmes du ciné.

Visiblement, Baroncelli était heureux de voir enfin l’aboutissement d’efforts tenaces. Un film dont on tourne les dernières scènes, c’est, ne l’oubliez pas, un livre auquel on est prêt à mettre le point final.

Avoir vu tout cela, — analyse de divers facteurs constituant un complexe alliage, — puis assister à la vision du film. Ne plus retrouver, dans les tableaux qui se mirent, les raccords entre les fragments tournés à Machelen, à Bruxelles, et à Bruges; douter si tel intérieu ou tel « plein air », a été pris sur place ou au studio, accuser sa mémoire d’infidélité, pour conclure au talent de celui qui dut agencer de la sorte des éléments si disparates pour les réunir en un tout harmonieux, — ce sont là d’inoubliables impressions.

Vous en aurez l’echo, lecteurs, après avoir lu ces brèves notes, en voyant ce Carillon de Minuit, œuvre étonnament rendue par un homme qui a su, et vaincre les mille, difficultés techniques qui heurtent l'inspiration du cinéaste sous nos cieux peu cléments, et comprendre le caractère, la saveur et la beauté de notre folklore national.

MARN1X.

Daix en aubergiste.

10,000 francs de prix en espèces Nombreux prix en nature

Mary Miles Minter

Gladys Walton

Concours de la cTemme la plus '-Belle et la plus '-Photogénique

Malgré la bonne volonté évidente, de milliers de jeunes filles s’offrant chaque jour pour l’interprétation de films, il est souvent difficile aux metteurs en scène de trouver un élément réunissant toutes les qualités désirables pour faire une bonne artiste cinématographique.

Pour permettre aux .emmes belges, qui se croient des dispositions pour la carrière des studios, de se faire connaître et s'assurer peut-être un avenir brillant, CINE-REVUE a décidé d'organiser le Concours de la femme la plus photogénique.

Cette compétition intéressera toutes les classes de la société, puisqu’elle donnera à toute candidate les mêmes chances de réussite, et que seront admises à concourir toutes celles qui suivront les données facilement exécutables de son règlement.

Ciné-Revue fera paraître les portraits de toutes les candidates; de plus, les photos originales des compétitrices seront réunies dans un album, mis à la disposition des metteurs en scène belges et étrangers, leur permettant de iuger des trésors de beauté et de grâce dont dispose la Belgique.

Après un premier triage, un certain nombre de candidates seront représentées à l’écran, et parmi celles-ci le public sera chargé de désigner la femme la plus photogénique.

Il sera alloué pour ce Concours 10.000 francs de prix en espèces et de nombreux prix en nature. Enfin la jeune fille ou femme la plus photogénique qui aura réuni le plus de suffrages, sera proclamée: La femme belge la plus photogénique, et (si elle montre des dispositions pour le travail cinématographique) un engagement lui sera assuré pour tourner un grand filrrî.

Règlement pour les Candidates

1" Peuvent prendre part au Concours, toutes les femmes ou jeunes filles de nationalité belge, ayant atteint l'âge de 16 ans .au 1er mars 1923, et qui se conformeront aux directives contenues dans le présent règlement.

2° La candidate fera parvenir à l’adresse de Ciné-Revue:

a) Deux de ses portraits, l’un de face, l’autre de profil, format carte-postale, mais de telle sorte que le visage ait au moins deux centimètres de hauteur;

b) Le bon à détacher de Ciné-Revue, dûment rempli (voir page 15). L'enveloppe, contenant portraits et bon, devra porter à l’adresse suivante: CINE-REVUE, 10-12, rue Charles Decoster, Bruxelles, et l'indication: Concours de la femme belge la plus photogénique.

3° Les envois dont il est fait mention à l’article 2 seront reçus à partir du l,r mars jusque et y compris le 15 juin 1923. — Passée cette date, nulle candidature ne sera prise en considération. Au fur et à mesure de leur réception, les portraits des candidates paraîtront dans Ciné-Revue.

4° Un jury composé de: Trois cinématographistes; trois artistes belges; trois écrivains ou journalistes belges, sera chargé de faire un premier triage des milliers de candidatures, et de désigner 20 candidates parmi lesquelles le public belge sera chargé d’élire la femme belge la plus photogénique.

Ces 20 candidates seront convoquées aux frais de Ciné-Revue, pour être filmées; elles seront, en effet, présentées à la fois à l'écran et dans les numéros de Ciné-Revue, de manière à faciliter le choix des votants.


Quelques Candidates

POUR LE

CONCOURS

dft la Femme Belge la plus belle et la plus photogénique

Joséphine CORBIER

Jeanne NERY

Blanche ACKENrl

Thérèse CH ABU ER

Liby DORVAL

lurette GUNÉG AND

Norma JOZ

Mury GAMBIE N

Reine PRINTEMPS

Rosa PÉLÉRIAt’X

Miss JENNY

Irène BRUYLAND8

Marguerite WILLIAME

Carmen LAMY

Léopoldine TIMMERMANS

G. PISSOORT

Win! FAMELAER

Mariette DESTINÉ

Laure HAEZAERT

Mariette DUCHESNE

José VAN AELST

Alice WIAME.

Claire DURA y

von POUSSY

Angèle BÜRLET

Nelly NEYT

Sylvia RITZKY

Hilda SCHMUCKER


10

ngéllqm YANDYCKj

Jenny MA880N

Florence OOBBRT i

SYLVIA NS

Jos* PAQUE

V.Van Ruyakeneveld

Lontie FRANCK

QUELQUES CANDIDATES POUR LE

CONCOURS

Jennne MAHCHAL

Mnrthe GOONS

*** Les décors que Mary Pickford et Krnest Lubitsch ont fait construire pour les besoins de la production espagnole qu’ils toornen* actuellement, sont encore plus grands que ceux utilisés par Douglas Fairbanks dans «'Robin des Bois». On a reconstitué aux «Pick-'ord Studios» une ville complète représentant

«’ancienne Tolède comme elle était il y a un siècle. Un nouveau, château féodal a été également construit, ainsi qu’une énorme forteresse qui sert de prison au héros et à l’héro/fte, ( Georges Walsh et Mary Pickford. La produc- ' lion ne sera pas terminée avant, le mois de juin.

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ill

L’homme que possède une passion, est un lâche. Il n’a plus de volonté. Pour satisfaire sa passion, il est prêt à tout sacrifier, même l'honneur.

Ainsi pensait Hocjanine, tandis que, reconduit dans sa prison, après la condamnation à mort prononcée par le conseil de guerre, il songeait à la princesse Lwowa. Oui, pour la ( ravoir, pour la retrouver, pour vivre auprès d’y’le et connaître encore son amour, il aurait donné tout, vendu son âme au diable, livré ‘ même... Le nom de Sinaïda montait à ses * lèvres. Il hurla de honte et de douleur.

En vérité, la princesse avait obtenu la grâce de son ami, mais à une condition qu'on lui avait cachée.

Roejamine vivrait, à 'a condition de devenir le bourreau de Pétrograd. Il vivrait pour tuer. Un autre aurait protesté qu'il préférait mourir plutôt que d'exercer e« métier infamant. Roejamine aime mieux vivre. Roejamine était possédé par une passion. Roejamine était un lâche.

Ce fut un spectacle peu commun que sa première exécution.

Dans les cercles fréquentés autrefois par le co'onel, on connaissait la condition imposée à la grâce; on savait que la princesse Lwowa était intervenue par le Grand-Duc et qu’elle avait fait préparer un appartement en ville pour son amant. Avec la curiosité malsaine f de ces viveurs, avides de sensations nouvelles ' et d’émotions bizarres, on voulait pénétrer dans l’intimité de ces deux êtres et l’on se demandait jusqu’où s’abaisserait la Itère princesse dans le déclin de sa dignité.

La Maitresse du condamné était au mieux avec le Grand Duc

Le Tsar signe la grâce, mais à quelle condition i

Le jour vint de la première exécution.

Il s’agissait de pendre un jeune étudiant, chef d’une de ces nombreuses sociétés nihilistes, qui pullulaient jadis dans l'empire et se proposaient pour objet l’action directe, c'est-à-dire l’assassinat des autorités et le meurtre du Tsar.

Or, Alexej était à la tête d’une de c?s associations.

On y voyait des étudiants faméliques, venus des provinces lointaines, presque sans argent et qui rêvaient d’égalité entre l:*s hommes, ou mieux, de prendre la place des riches et des puissants. On y rencontrait des artistes, peintres sans modèles, sculpteurs sans ciseau, musiciens aux cœurs pleins de mélodies sans rythme. Il y avait môme de jeunes femmes, égarées par les hasards de la destinée dans ces capharnaùms, Sinaïda en était. Après la condamnation de son père, elle avait été chassée du pensionnat, comme fille de meurtrier. Elle s’était réfugiée auprès d’Alexej. Elle vivait avec lui. Elle partageait sa vie de misère, ses transes et ses espoirs.

Alexej avait été désigné par le sort pour commettre l’attentat vengeur. Il avait tué. La police l’avait arrêté sur place. On avait aussi arrêté des complices, parmi lesquels Sinaïda. Et le tribunal avait décidé la mort pour Alexej, la Sibérie pour les complices qui, avant de partir, devaient assister à l’exécution de leur chef.

La place regorgeait de monde.

D’un côté, les amis des condamnés qui venaient saluer une dernière fois les martyrs de l’idée. De l’autre, les anciens compagnons


12

de fête de Rocjanine et de la princesse Lwo-wa qui, sortant de quelque orgie d? noctambules, s’étalent donné rendez-vous dans le petit jour gris, pour voir opérer le colonel.

Un silence.

Des commandements d’officiers.

Des appels de la police.

Los condamnés étaient amenés devant le

tant, quand le corps se.balançait déjà au bout de la corde tendue, Rocjanine, en un éclair, reconnut le condamné.

Mais un cri terrible retentissait sur la place. Sinaïda venait, elle aussi, de reconnaître'" dans Le bourreau son père, qu’elle n’avait cessé d’aimer.

On vient annoncer à Rocjanine qu’il est gracié... mais devra remplir les fonctions de bourreau de Petrograd I...

gibet, Alexej en tête. Celui-ci s’avançait, le front haut, fier de mourir pour son idéal.

Rocjanine s’approcha.

Toujours en proie à une sorte de délire qui ne le quittait pas depuis sa sortie de prison, il vit le condamné qu’on lui amenait, et, sans le reconnaître, sans le regarder même, il lui passa la corde au cou. A c? moment pour-

Et, s’effondrant parmi les condamnés à l'exil, elle tomba morte soudain, comme une masse.

Alors, on vit le bourreau s’élancer, se précipiter sur le cadavre de la jeune fille, et l’emporter dans de sinistres éclats d’un rire tragique.

Jean BLAISE.

Rico Bert et Zizi Festerat, dans une scène de Cœur de Gosse

Cœur de Gosse

M. Francis Martin, l’artiste aimé du public, depuis sa magistrale création dans Belgique, nous annonce son intention de faire de la mise en scène. Le réalisateur s’est adjoint un interprète de qualité, en la menue personne de notre Coogan belge, le petit Rico Bert. Voilà qui promet, si l’on songe que d’autre part, M. Martin compte parmi ses collaborateurs, Zizi Festerat, Harzé, Duckesne, Jane Tonny, Yvonne Willy, etc., tous excellents acteurs dont quelques-uns ont fait leurs preuves à l’écran.

Disons aussi que Cœur de Gosse, premier film dont M. Martin

Notre Coogan: Ricot Bert.

Rico et Francis Martin: ies dernières recommandations avant le " on tourne „ sacramentel.

dirige la mise en scène, uura pour opérateur un de nos très bons artisans: M. Léon de Boeck. Celui-ci s’est acquis une juste notoriété par ses belles photos de Belgique Martyre. La Libre Belgique. Ame Belge. Le Gentilhomme pauvre. Destinée, et d’autres bandes parfaites au point de vue éclairage et photo.

Après Cœur de Gosse M. Martin nous promet Le Crime Phœnickx-Park et P'tit Homme-, dores et déjà, nous pouvons dire que les scénarios en seront captivants. Il faut souhaiter que les bons éléments dont dispose le réalisateur et son propre talent lui permettront de réaliser du bon et beau travail.

PETITES NOUVELLES ET ÉCHOS

*** Mathilde Courmont. — Au nombre des artistes engagés par Mary Pickford pour tourner le film espagnol que Lubitsch met actuellement en scène aux Pickford Studios, à Hollywood, il convient de citer l’actrice française Mathilde Courmont, qui créa autrefois « Tri-plepatte », de Tristan Bernard, à Paris. L’acteur américain Holbrook Biinn joue le rôle

du Roi et Mme Claire Rames personnifie avec beaucoup de majesté la Reine d’Espagne. Edward Snitz, que l’on vit autrefois dans le rôle du cabaretier du « Signe de Zorro », est le geôlier dans le film de Mary Pickford et Georges Walsh le jeune premier.

*** Jules Raucourt est engagé en France pour tenir le rôle de Sartorys dans la version cinématographique de « Frou-Frou » avec Ginn Païenne. Metteur en scène Guy du Fresnay.


Nouvelles cinématographiques

ETATS-UNIS

CE QU’IL FAUDRAIT EVITER

Du « Cinéma »:

« Apérçu dernièrement dans un fort beau film une artiste distinguée et très connue — comtesse dans son rôle — c’est donc une dame du monde. Ayant acquis la sympathie par ses malheurs... elle devient mère, ce qui ne peut qu'accroître cette sympathie. Pourquoi donc eétt.e jolie personne était-elle vêtue de bout en bout comme une grue échappée du Moulin-Rouge? Toute son interprétation se trouve ainsi gâchée, sa mise ne correspondant nullement à la noble dame du monde doublée d'une mère respectable.

— Dans un autre film, nous avons assisté à des enlèvements qui ont amené des poursuites et pour lesquels il faut nécessairement des automobiles. Pourquoi, diable! le metteur en scène a-t-il fait servir la même voiture aux poursuivants et aux poursuivis? Ça crève les yeux! Il n’y a qu’à lire le numéro, qui justement « joue » en « gros premier plan »!

— Croyez-vous qu’un assassin puisse tranquillement téléphoner, devant une jeune fille qu’il a essayé de tuer et dont il a tué le père, bien que maintenu en respect par l’amant de la jeune fille? C’est du cinéma... allez-vous dire? En effet. Bien que la scène se passe au fond d'un château perdu dans la campagne, il obtient aussitôt la communication, et, bieji mieux, la maintient à son gré sans être coupé! »

L’EXPOSITION DE TURIN

L’Exposition internationale de photographie, cptiqe et cinématographie, qui, sur l’initiative de la Chambre de commerce de Turin, aura lieu en cette admirable ville aux mois de mai et de juin 1923, réunira pour la première fois, dans un ensemble imposant, ces trois grandes industries. Ce sera la galerie la plus originale, la plus complète et la, plus riche de leurs productions, avec le mode de fabrication de celles-ci, depuis la matière première jusqu’au produit mis en vente.

Le groupe de la photographie comprendra plusiedrs sections spéciales reelle du portrait et celle des beautés artistiques et naturelles. Il faut noter comme dignes du plus haut intérêt, les expositions des Ministères des Colonies, de la Guerre et de l’Instruction publique, ainsi que celles du Touring, du Club alpin. et d’autres importantes associations.

Cetté exposition aura lieu au Palais du Journal. grandiose construction artistique en ci-, ment ârmé qui se dresse dans le parc Valentino, un des plus beaux endroits de Turin. Ce palais, construit sur les données les plus modernes, donne une superficie intérieure, avec les galeries du premier étage, de 7,fK)0 mètres carrés.

« La Naissance d’une nation » est le seul film qui pourra être comparé à ce qui se prépare, n. m.! The Covered Wagon », un chef-d’œuvre, nous annonce-t-on, qui surpassera tout ce qui s’est vu jusqu’à ce jour dans ce genre.

Faisant la part de l’exagération yankee, il nous reste un» bonne impression de cette bande en perspective, qui retracera une des épisodes les plus typiques de l’histoire américaine: la marche vers le l ar-West des premiers pionniers.

James Cruze, l’animateur de « The Covered

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Waggon », a fait appel à Lois Wilson, J. Warren Kenigan et à Alan Haie, pour les rôles de premier plan. Le raid de ces hommes décidés — curieux mélange d’aventuriers et d’aventureux — qui allèrent par centaines avec femmes et enfants, conquérir des territoires nouveaux qu’ils devaient arracher aux habitants originels, les Peaux-Rouges, doit être en effet captivant. Il rappelle le « trek » de« Boers passant le Vaal, en Afrique australe; c’est la poussée irrésistible mais sanglante des races dites supérieures, qui demain transformeront en empires organisés les pampas et les brousses incultes.

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A la Direction de Ciné-Revue,

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|ij: La Bête Traquée

tainm ilii (0 an 14 juin

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Dans un pays de forêts el de chasse, Finnin Gratfrei, braconnier invétéré, est traqué, comme une « bête », par le garde, père de Marielle.

Mariette, que protège la comtesse, troublée par la lecture des livres anciens qui remplissent la bibliothèque du château, s’est donnée la tâche, belli' mais ingrate, de relever Finnin Graleret et d'en faire un honnête homme. \ ce jeu dangereux son cœur s'est pris. Finnin entrevoit un rêve d’avenir, et feint un amour.

Marielle csl heureuse et fière.

Fille refuse, sans donner de raison, d’accorder sa main à un brave garçon qui l'aime, le piqueur Aubertel, dit « la Brisée », espérant un jour pouvoir avouer hautement son amour pour Finnin.

Mais une nuit son père est tué. On retrouve son cadavre, dans un fourré, le fronl troué d’une halle. Or, loul le inonde semble accuser Finnin. Effroyablement angoissée, en présence de Finnin cl d Aubertel, Marielle promet d’épouser celui des deux hommes qui découvrira l’assassin de son père.

Finnin, s'est remis à boire et à courir les cabarets. Annette, la fille de Kabier, qui aime Finnin, a crée un alibi au jeune homme, qui ne peut rien dire puisque Marielle se tait.

Mais Aubertel devine que tout le monde inent el, fort de la promesse faite par Marielle, il feint de se débaucher et de faire cause commune avec les braconniers.

Ce plan réussit; Finnin, qu’il ne quitte plus, en fait son confident et, un soir qne le braconnier n’a plus sa raison, il le mène sur le lieu du crime el I effroyable aveu éclate.

C’est Finnin qui a tué Thibaut.

Aubertel court chez Thibaut, par une nuit d’orage et de pluie torrentielle, et raconte tout au comte et A la femme du garde.

Marielle a tout entendu.

Folle de désespoir et de colère, elle court chez Finnin, qui, pareil à la bête aux abois, fait tête et pris d’un désir de brute veut abuser d'elle.

Mais il tombe et se blesse mortellement sur les débris de son litre brisé.

Le comte, et Aubertel qui surviennent trouvent Marielle, presque privée de raison, hébétée devant le cadavre du misérable qu’elle aimait.

Mais le temps, qui efface tout, guérit les plus profondes blessures. Elle épousera un jqur Aubertel.

Machinalement . . .

Fox-Trot

Génie Féminin

Drame avec Eileen Sedgwick

M. Yvain

M. Yvain

3. Suite Pittoresque . . J. Massenet

4. L’Elixir surprenant

Comédie interprétée par H. Sweet

La Bête Traquée

Tiré du célèbre roman ’’Marielle Thibaut ’ d’Adrien Chabot et interprété par France Dhëlia,

Van Daële, M. Carré, etc.

Grande chasse à courre de la Duchesse D’Uzès

1. Machinalement

Fox-Trot

2. Vrouwelijk vernuft

Drama met Eileen Sedgwick

3. Suite Pittoresque . . J. Massenet

4. Wonder - Elixir

Tooneelspel vertolkt door H. Sweet

Het opgejaagdWild

Naar den beroemden roman "Marielle Thibaut" van Adrien Chabot en vertolkt door France Dhelia, Van Daële, M. Carré, enz.

Windhonden jacht der hertogin D’Uzès

'SEMA[ PROG INE

WILLIAM S. HART dans

Sous le drapeau américain

grand drame

JACKIE SAUNDERS dans

Betty se débrouille

comédie

Het opgejaagd Wild

Vrij als de dieren leeft Finnin Grateret, een wildstrooper, in de wouden maar ook als de dieren wordt hij opgejaagd, door Thibaut, de bosch-wrtchter van den Graaf de Boisrabault.

Zijn dochter echter Marielle, onder den invloed van oude geschriften heeft zich een haast boven-menschelijke taak gesteld: zij wil van hem weer een eerlijk en goed mensch maken; doch, onbewust kwam ook zóó een grenzeloozc liefde in haar.

Doch op een nacht wordt haar vader vermoord. Iedereen beschuldigt Firmin en Marielle kan niet bekennen dat hij den nacht in haar kamer doorbracht. Een \reeselijkc angst maakt zich van haar meester en in haar uitzinnigheid, wanneer zij staat tegenover Firmin en Aubertel (die haar sinds lang bemint) belooft zij dengene Ie huwen die den moordenaar van haar vader ontdekken zal. Firmin die al zijn gedane beloften verloochent, laat zich weer door den drank verleiden, loopt de herbergen af... Annette, de dochter van Rabier, die ook Firmin bemint, heeft niet geaarzeld te verklaren dat hij den nacht der misdaad hij haar was. Firmin kan niets zeggen, vermits Marielle zwijgt. Maar Aubertel is overtuigd dat iedereen liegt en, herinnerend Marielle’s belofte, laat hij zich in schijn door de wildstroopers medesloepen. Hij deelt nu hun leven, wordt de onafscheidbare gezel van Firmin en op een avond, na een teugellooze braspartij, verneemt hij de gruwelijke waarheid. Firmin doodde Thibaut na een verschrikkelijke!! strijd. Doorheen den nacht en een razondèn storm snelt hij naar den graaf en Thibaut s vrouw, vertelt hun alles... Afarielle heeft alles gehoord. Als gek van wanhoop, woede en walg, vlucht zij heen, naar Firmin... Deze voelt zich opgejaagd, omsingeld. verloren, en de lage passies wringen zich omhoog. Hij wil haar vastgrijpen; in wilden kamp verdedigt zij zich met wanhopige macht. Hij valt neer op oen glas dal hem de aderen doorsnijdt... Daar komen Aubertel en de graaf, maar zij vinden Marielle, als zinneloos, een wrak gelijk, hij het lijk van den ellendeling dien zij beminde...

Doch de lijd zal cens rust brengen in haar zoo geschokt gemoed en met de rust ook het geluk: Aubertel...