Programme de 22 à 27 oct. 1921



Livret de programme

Source: FelixArchief no. 1968#305

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> pour le sepTiEœe firt

« Charlie Chaplin en voyage », le dernier film de Chariot, et que le prince' du rire réalise non pas à l’écran, mais en chair et en os, par les capitales de l’ancien continent, occupe en ce moment toute la presse européenne. Les journaux les plus rebelles, les plus sourdement hostiles à l’art cinématographique, se voient bien obligés de décrire les faits et gestes de l’homme qui est arrivé, en ces temps plutôt moroses, à faire rire tous ses semblables. Les plus graves quotidiens, délaissant un instant les soucis de la politique, consacrent des colonnes à l'empereur du rire, à cet.autre homme au petit chapeau, qui règne sur le monde entier et dont l’autorité n’est pas près de s’éteindre. Il est même des feuilles qui abusent dans le choix des adjectifs rassemblés pour la cir-, constance, et Chariot ne demandait, à ces prophètes du passé, « ni cet excès d’honneur ni cette indignité ».

On reconnaît, enfin, les vertus du cinéma. Cet instrument merveilleux, restituant la vie dans ses moindres nuances, pouvant servir aussi bien à renseignement des sciences qu’aux recherches nouvelles, à l’information journalière et à la propagande, cette merveille du monde moderne, on reconnaît enfin que c’est un langagtB nouveau.

Et quel langage! C'est un langage international, compris instantanément par le coolie chinois, le pionnier du Far-West et la midi-nette parisienne. Il va aux sens, directement, et il exprime, par le jeu infini de la physionomie humaine, les plus secrets mouvements du cœur ou de la pensée, cela seul que l’on poursuit, au fond, dans un roman ou dans un drame.

C’est un langage qui sert de la foule à la foule. Par lui, un sentiment unanime peut posséder, à la fois, toutes les foules du monde. En fait, d’ailleurs, c’est ce qui se passe. Le

triomphe de Chariot le prouve. Et c’est déjà considérable.

Le cinéma disposé de ressources .infinies, interdites à la scène, confinée aux toiles peintes et aux feux de la rampe. Grâce aux fantaisies permises dans la juxtaposition des bandes, Faction se passe où l’on veut, et se transporte, instantanément, d’un bout à l’autre de la terre. Elle utilise à son gré des centaines, des milliers de personnes. Et songez tque cet art se perfectionne chaque jour, serrant de plus en plus près la réalité vivante.

On a contesté longtemps que le cinéma fût un art. On lui reprochait sa trivialité, son mépris des nuances, l’absence d’inspiration ou d’imagination vraie dans la conception des films. Au début, rien de plus fondé. Mais des artistes, F un après l’autre, et drentre les plus


grands, n'ont pas dédaigné d’imaginer, pour l'écran, des drames ou des comédies. Les meilleurs comédiens se sont fait leurs interprètes. André Antoine, le- parfait metteur en scène français, travaille aujourd’hui pour le cinéma. Maurice Maeterlinck lui-même a composé un scénario. Sarah Bernhardt, Signoret, Er-mete Novelli, Krauss ont « tourné » ou « tournent » des films.

Malgré l'importance des recrues qui ont dé-serté ou désertent l’ancienne formule théâtrale, il semble bien que lé cinéma exige des auteurs, des interprètes formés à son intention et s’y consacrant exclusivement.

Le septième art, l’art nouveau, réclame des hommes nouveaux. C’est d’un pays neuf, au reste, que nous viennent les deux maîtres de l’écran, le maître du rire et le maître des larmes, l’inénarrable Chariot, dont il serait vain de dire l’imagination prodigieuse, le comique simple, direct, humain, et le très grand Griffith dont on ne dît pas assez la contribution décisive à la beauté moderne. « Intolérance », le « Lys brisé », le « Roman de la Vallée heureuse », pour ne citer que les meilleures productions de Griffith, compteront autant, dans T avenir, lorsqu’on établira le bilan artistique de ce siècle, que les œuvres de Dickens, de Daudet, de Dostoïewsky pour le siècle dernier.

En Europe, où le cinéma lutte désespérément contre la concurrence américaine, d’excellents scénaristes ont produit des œuvres maîtresses. Mais on a confondu t**>p longtemps — ceci est vrai sui’tout pour la France — la littérature et le cinéma. Une création littéraire, transposée à l’écran, peut donner de bons résultats. Seulement, on perd trop souvent de; vue que le cinéma est un art d’une technique particulière, privé du langage ordinaire, et devant s’exprimer par la perfection des mimiques, la distribution de l’éclairage, l’emploi judicieux de la gamme infinie des lumières. En d’autres termes, la littérature a fait du tort au cinéma, parce qu’on conduisait l’intrigue à la faoçn d’un roman, à l’aide de textes trop nombreux, au lieu de chercher la, beauté dans le choix des images, plus ou moins intenses, à la façon du musicien, qui dit ou suggère ce qu’il veut, sans le secours des mots, à l’aide de la gamme. Le septième art doit être, en somme, pour l’œil, ce que la musique est pour l’oreille.

Parmi les meilleures productions françaises, citons: « Le Penseur », de Léon Poirier; « La Montée vers l’Acropole », de René Lesomptier; «L’Homme du Large», de Marcel Lherbier; « I,a Fête Espagnole » et le « Silence », de Louis Delluc (propagandiste intelligent et actif de l’art nouveau); « Visages voilés, Ames closes », d’Henry Roussel (encore un apôtre du septième àrt) et enfin (mais j’en passe), les dernières créations de J. de Baroncelli, qui, en mettant à l’écran le « Rêve », d’Emile Zola, a doté le ciné français d’un chef-d’œuvre incontestable. FREI).

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C’est une vision de rêve au pays des Maharadjahs, des fakirs, des trésors de Golconde, que déroule le film officiel tourné pendant le ovage du duc de Connaught aux Indes anglaises.

Non encore présenté sur le Continent, la maison Gilbert Sallemare en a acquis l’exclusivité pour la Belgique, et lorsque ces lignes paraîtront, les Bruxellois auront eu le plaisir d’en avoir la primeur.

Est-ce un film documentaire, est-il au contraire unevisiond’aven-tures, est ce une féerie habilement découpée en tableaux, est-ce une évocation liturgique des rites d’une des plus anciennes religions du monde? Nul ne pourrait en décider. C’est le récit filmé d’un voyage dont l’illustre présence de celui qui l’a accompli garantit l’authenticité; ici, point de truquage, nul raccord de scènes déjà vues, nul découpage opéré dans une bande qui aurait déjà été visionnée, la haute et fière silhouette de S.A.R. le duc 3e Connaught qui reparaît à chaque instant à l’écran vient intériner la réalité du décor. Et quel décor, et quelles merveilles naturelles des sites, de la flore, de la faune, de l’industrie, des mœurs, des coutumes religieuses et ancestrales!!

S. A. R. le duc de Connaught est remarquablement photogénique; il éclaire de son aristocratique présence la suite de ceux qui l’accompagnent et de ceux qui viennent lui témoigner leurs sentiments de fidélité et d’allégeance à la couronne du souverain, Roi et Empereur des Indes: les Maharadjahs si racés, à la prestance si noble, au type si pur.

Parti de Marseille sur le « Malaya »,’ le duc débarque à Port-Saïd où il rencontre le grand

guerrier anglais Allenby, qui fit pendant la « Greet War » la compagne en Palestine; c’est \u camp de Kentar’a, base des opérations anglaises, que l’entrevue a lieu. Sur le grand croiseur anglais, on assiste aux jeux du bord et ces luttes de Boxe de marins les yeux bandés, ces brimades entre matelots après la sortie du canal de Suez, rendent le passage de l’océan i n d i e n avan t l’ar-rivée à Madras joyeux et vivant; c’est l’intermède qui précède les réceptions officielles et les parties documentaires du film.

Madrasest évoqpé par ses scènes de rue, par le grouillement de sa population cosmopolite et parson industrie si perfectionnée du tannage dont nous voyons se dérouler avec rapidité l'étonnante activité et la surprenante perfection.

Mais déjà le duc se dirige vers le cœur de la Jungle, vers ces régions qui ont Gondia comme centre et qui sont le pays chanté par le grand et admirable poète anglais Rudyard Kipling dans ses livres immortels traduits en toutes les langues, évoquent l’étrange poésie de la faune indienne.

« La loi de la Jungle, qui n’ordonne rien sans raison, défend à toute bête de manger l’homme, sauf lorsqu’elle tue pour montrér à ses enfants comment on tue, auquel cas elle doit chasser hors des réserves de son clam et de sa tribu. La raison ert est que meurtre d’homme signifie, tôt ou tard, invasion d’hommes

blancs armés de fusils et montés sur des élé-

pliants, et d’hommes bruns par centaines, munis de gongs, de fusées et de torches. Alors, tout le monde souffre dans le Jungle. La raison que les bêtes se donnent entre elles, c’est


que l'homme étant le plus faible et le plus désarmé des vivants, il est indigne d’un chasseur d’y toucher. Ils disent aussi, dit Rudyard Kipling, que les mangeurs d’hommes deviennent galeux et y perdent leurs dents. »

C’est à cette chasse, conduite par le duc de Gonnadght, que nous assistons avec ses blancs montés en palanquin sur éléphants, avec ses hommes bruns disséminés dans les vastes steppes où régnent les tigres royaux.

Des régions abandonnées • à la faune indienne, nous nous transportons à Nagpour, centre de l’industrie cotonnière, l’une des plus productives dû monde, où les tissages les plus perfectionnés débitent sous nos yeux les pièces de coton.

(C’est aussi là que nous verrons les aciéries de fer de Great Tota, où plus de 14,000 ouvriers sont employés, débiter les rails, les poutrelles, des tonnes d’acier qui se répartissent dan le monde indien et aident à la prospérité de cet immense empire.

Mais pour que tous puissent être intéressés, pour que chaque passion soit satisfaite, nous allons nous rendre sur la voie la plus tort eu se du monde, sur la ligne de l’Himalaya à Siligurie, puis à Kurseong, qui est située à 5,000 pieds d’altitude d’où l'on aperçoit le mont Everest, le plus haut pic du monde.

C’est à Calcutta que S. A. R. arrive ensuite, pour inaugurer l’assemblée législative.

Des visions de la Jungle à celles des grandes altitudes, nous passons aux cérémonies

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Le Pillage de la Bijouterie

Brenner Carlow, jeune millionaire américain, aime Lady Gwendolyn, jeune fille d’une famille noble, mais près d'être ruinée.

Carlow a commandé pour sa fiancée, chez le plus grand bijoutier, Arabin, — bien loin du pays

— un collier qui vaut un demi million de dollars et il envoie son fidèle secrétaire, lohn Hildreth pour en prendre livraison. Mais, grâce à la complicité d’un employé du bijoutier Arabin, là-bas une sinistre bande d’assassins, est avertie. — Cette bande est sous la direction d’un individu aussi audacieux qu'intelligent, que la police n’est guère parvenue à découvrir, et qui porte ce surnom symbolique 1’« Ombre » c’est un virtuose du crime.

Lorsque Hildreth, envoyé de Carlow, arrive dans la ville où il doit prendre possession du précieux collier, 1« Ombre » use de tous les moyens pour h circonvenir et entrer en possession du bijou: il envoie même une actrice, Miss Aurore, — qu’il aime

— au théâtre, pour lâcher d’entortiller l’homme au collier. Mais Aurore, est profondément honn-ht, et ne reste chez 1’« Ombre » que pour avoir un jour l’occasion de venger son père, puisque le fameux bandit est responsable de sa mort.

Aurore met tout en œuvre pour’ sauver le jeune Hildreth, elle l’envoie en secret dans un restaurant où elle est de conivence .avec Jacques, le maître d’hôtel, où vient régulièrement le détectif Tyron.

Miss Aurore, avertit Hildreth du danger qu’il court, et, par conséquent, tous les plans de 1’« Ombre » échouent. — Le fameux bandit se rend lui-même chez le bijoutier Arabin avec des lettres d’introduction volées à Hildreth, demande à voir le précieux collier et s’en empare après avoir chloroformé le bijoutier. — Mais le professionnel du pillage et du crime, ne s'arrête pas là; il dévalise toute la bijouterie.

A l’heure convenue avec les complices, d’après des plans dressés à l’avance, les bandits pillent, la bijouterie, tout est réglé de façon chronométrique, même le transport des bijoux volés, vers un bâteau qui conduira I « Ombre » et ses complices, vers la pleine mer.

Miss Aurore suit [’«.Ombre», mais le dédaigne autant plus qu’elle croit que ses acolytes ont tué Hildreth sur son ordre. Les acolytes du bandit s’injurent, révèlent à Miss Aurore que Hildreth n’a pas été assassiné et est toujours en vie, en leur pouvoir, et demande à la jeune fille de les aider pour s’emparer de 1’« Ombre ». — Si elle consent, Hildreth sera sauvé, elle risque la chose: Le détectif Tyron, après une poursuite sur une corvette policière, atteint le bateau juste à temps pour prendre le collier que I « Ombre » avait volé, mais le bandit se jette à la mer où se termine sa sinistre carrière.

Hildreth peut apporter le collier à Carlow qui a épousé Gwendolyne. Mais il se dit largement récompensé de toutes ses tribulations quand il présente Miss Aurore... cqinme sa femme.

Programuic iln 22 mi 27 netoltre Fninniit vaii Tl mi 27 iicmiicr

Qaurai ral J o urn ai ( Vj ) CUuimoiit-WeeidbEad

Les Millions de l’Gncle Jerry Superbe comédie en 6 parties imerprétée par Mary Mac Laren De Müfioenen van Oom Jerry Prachtig looneelspel in 6 deeîen vertolkt door Mary Mac Laren

Le Pillage de la Bijouterie De Plundering .van im Goedwlnkel

Grand drame en ö parties Groot drama in 6 deelen

Prochainement les filmssensationnels suivants:

LE PAIN FLANC

Grand drame en 6 parties interjeté par Marguerite Hegesa

FORFAITURE

Scène dramatique en 5 parties avec es célèbres artistes Fanny Ward et Sessue Hayakawa ens les rôles principaux

Le plus grand succès de la saison

KISMET

Merveille cinématographique avec O. kinner comme principal interprète

L’ORPHELINE

Grand ciné-roman de Louis Feuilladeîuteur du film « Les deux Gamines » Film d’art Gaumont interprété par Biscot, Sidra Milowanoff, Mathé, Michel, etc.

De Plundering van den Goudwinkel

Brenner Carlow, jong millionnair, bemint Lady Gwendolyn, een meisje van adelijke afkomts. Car-low heeft voor zijne verloofde, bij een der grootste juweliers een halsnoer der waarde van een half miilioen besteld. Hij zendt er zijnen sekretaris John Hildreth heen om hem in ontvangst te nemen, doch eeneu bediende van den juwelier heeft er eene gevaarlijke bende van moordenaars van verwittigd. Deze bende staat onder de bevelen van een kerel zou stoutmoedig ais slim, welke de politie nooit heeft kunnen vinden en welke den bijnaam van « De Schim » draagt.

Wanneer Hildreth, door Carlow gezonden, in dc stad komt. om liet. halsnoer in bezit te nemen, gebruikt de Schim alle middelen om Tiet juweel te kunnen bemachtigen. Hij zendt zelfs eene actrice, Miss Aurore, naar den schouwburg oin den man met het halsnoer te verleiden. Maar Aurore is eerlijk, en zij blijft slechts met de Schim om zich een dag op hem te vreken, daar liij de oorzaak was van de dood baars vaders.

Aurore sleld alles in het werk om den jongen Hildreth te redden. Zij stuurt hem naar een restaurant, waar zij piet iacqués, den hotelmeester, t’ak-koord is en waar Tyron de detect.ief regelmatig komt, de eenige welke over het bestaan van de Schim overtuigd is. Miss Aurore verwittigd Hildreth van het gevaar dat hij loopt en hierdoor mislukken al de plannen van de Schim. De bandiet begeeft zich bij den juwelier, met inleidingsbrie-ven aan Hildreth ontstolen, vraagt om het kostbaar juweel te bezichtigen en maakt er zich meester van. Maar de meester in stelen en moorden houdt daar niet met op. Op het overeengekomen uur met de vrienden en volgens de plannen op voorhan opgemaakt, plunderen de bandieten onder de leiding van de Schim den juwelierswinkel.Alles is tot op de second uitgerekend en het gesloten wordt op een schip gebracht welke de Schim en zijne medeplichtigen in volle zee zal brengen.

Miss Aurore volgt hem, maar haat hem des te meer, daar zij denkt dal Hildrelli op zijn bevel gedood is. De medeplichtigen krijgen twist, zeggen aan Aurore dat Hildreth nog altijd in leven is en vragen haar hen te helpen om zieh van de Schim meester tc maken. Indien zij toestemt zal Hildreth gered worden. Zij waagt het stuk.

De defectief Tyron achtervolgt hen op eene cor vette der politie en herijkt het schip juist bij tijds om het halsnoer te bemachtigen, doch dn bandie werpt zich in zee en eindigt zoo zijne rampspoedige loopbaan.

Hildreth kan dus het halsnoer aan Carlow, welke Gwendolyn huwde, brengen. Wat hem betreft, hij acht zich rijkelijk van al deze wedervarigheden beloond, als hij Miss Aurore... als zijne vrouw voor-steld.

Imprimerie


ÿ Frans Van Kerckhoven J

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officielles, où nulle part elles ne revêtent, ce faste et cette splendour, mais c’est à Delhi cependant, la nouvelle capitale de l’empire, que nous les conteneplerons dans toute leur extraordinaire munificence.

lit c’est alors!a route vers Benarès, la ville sacrée perchée aux bords du Ganga. Benarès, la ville trois fois sainte, les granits de Benarès, les. pyramides rouges, les pointes d’or, toute la ville dressée en amphithéâtre, comme pour saisir avidement la lumière initiale, se parer de la gloire du matin.

Benarès déverse sur son fleuve tout son peuple, toutes ses fleurs, toutes ses guirlande, tous ses oieaux. Les hommes ctecendeut, l’air heureux et grave, drapés dans des cadreurs roses, ou jaunes, ou couleur d’aurore. Les femmes, en blanches théories, descendent voilées à l’antique, sous des mousselines.

Sur les radeaux innombrables et sur les marches d’en bas, le peuple de Brahma déposant ses guirlandes et ses aiguières, commence de se dévêtir. Les hommes à la fois sveltes et athlétiques, avec des yeux de flamme, entrent jusqu’à la taille dans l’eau sainte. Les femmes moins dévoilées, gardant une mousseline sur la gorge et les reins, trempent seulement dans le Gange leurs jambes, leurs bras cerclés d’anneaux.

Du mélange et du frôlement des nudités su-


Ï Gî/QçeMu mu içna

kteiujJrta

perbes, aucune pensée charnelle ne semble jaillir, tant le sentiment religieux est exclusif, on ne se voit pas les uns les autres, on ne voit que le fleuve, le soleil, la splendeur de la lumière et du matin; on admire, on adore.

Bnnmnminiui7i7.

Dans le recoin des morts, deux formes humaines sont là enveloppées de linceuls, l’une déjà étendue sur le bûcher, l’autre prenant dans le Gange son bain suprême à côté de tant de baigneurs vivants et beaux.


Mais il y plus loin aussi les fakirs en extase que l’oin rencontre accroupis au coin des carefours et qui soudainement nous rappellent la prière et la mort. Des vaches sacrées, bêtes errantes des foules, circulent du matin au soir, étrangement, inoffensives et douces. On s’en écarte par respect.

Les singes, tous les oiseaux du ciel s’ébattent effrontément parmi les hommes, et cela seul est pour donner l'impression de quelque chose d’anormal pour nous, d’une tolérance édénique inconnue à notre Occident.

Il règne à Benarès une ambiance de méditation et de prière qui «vous porte», comme disent les Sages de la petite maison du silence: on n’est déjà plus celui qu’on était à l’arrivée.

Entre l’appel d’en haut et l’appel d’en bas, il y a une lutte qui déséquilibre.

Le Temple d’or de Shiva. Aucun profane ne saurait pénétrer dans le Temple d’or. Mais en face de la porte, il est permis de monter dans une antique maison de prêtres, qui ii’en est séparée que par une ruelle étroite; là, chaque matin et chaque soir, on fait au Dieu de la Mort une funèbre musique, accompagnée par des tamtams géants, et le balcon où s’installent les sonneurs de trompé est un des rares points où l’on ait vue, et de tout près, sur les folles richesses des dômes.

De Benarès à Agra, la ville aux beautés incomparables construite au XVJe siècle, est

considérée comme une des merveilles du monde.

Quand on vient de l’Inde britannique, ce qui frappe dès l’abord, c’est le changement absolu dans la conception des monuments religieux,' les mosquées remplacent les pagodes; l’art sobre, précis et svelte succédant, à l’énormité et à la profusion; au lieu de l’entassement de l’orgie de divinités et, de monstres qui caractérisait les temples inspirés des Po-vrfanos, Xes lieux où l’on adare, au pays d’Agra sont ornés lie purs dessins géométriques s’entrecroisant dans la blancheur des marbres, avec à peine quelques fleurs rigides, çà et là dessinées sur le poli des surfaces.

Les Grands Mogols y vécurent, maîtres du plus vaste empire qui ait existé au monde.

La cité de Toy Makol, bâtie en marbre le plus pur, élevée par l’empereur Shan-Jahan, en culte de son amour pour son épouse défunte, avec tout proches ses prestigieux jardins, le, s tombes d'Aglbar le grand Mogol, le CTaiMahal et son dôme d’or éblouissant est dans ce qui porte aujourd’hui le nom de la galerie musicale la retraite ancienne du joyau fameux le « Koh I Noor ».

Le Tah-Mohal, c’est dans un grand pare funéraire muré comme une citadelle, le. plus gigantesque et. le plus impeccable amas de marbre blanc qui soit au monde. Les murailles du parc sont en grès rouge, ainsi que1 les hautes coupoles incrustées d’albâtre.Les allées.

palmiers et cyprès, les pièces d’eau, les charmilles ombreuses, tout est tracé en lignes droites et sévères. Et là-bas, au fond, trône superbement l’idéal mausolée, d’une blancheur plus neigeuse encore au-dessus de ces verdures sombres, sur un socle blanc une coupole immense et quatre minarets plus hauts que des tours de cathédrale; tout cela, d’une tranquille pureté de lignes, d’une harmonie calme et supérieurement simple; tout cela de proportions colossales, et construit avec des blocs sans tâche, à peine vernis d'un peu dé grès pâle.

ses de stalactites ou de grappes de givre. Mais l’or à profusion se mêle à ces inaltérables blancheurs; et on sait l’éclat particulier que prennent les dorures appliquées sur le poli des marbres.

Les milliers d’arabesques, minutieusement ciselées jüx parois et aux votâtes,, sont comme serties d’or étincelant.

Delhi la capitale de l’Inde résidence du vice-roi lord Chelms accueille S. A. R. le duc de Connaught et les princes gouvernants des Indes s’y pressent nombreux tout ruisselants de splendeur, tous ornés de‘pierres précieuses,

Si l’on s’approche, on distingue des arabesques adorablement délicates qui courent sur les murailles, soulignent les corniches, encadrent les portes, s’enroulent aux minarets et qui sont de très minces et très précises incrustations de marbre noix.

Derrière les remparts formidables de la ville de Delhi, à soixante lieues environ plus au nord, les Grands Mogols possédaient un autre palais enchanté, qui dépasse encore la magnificence de celui à'Agra.

Il ouvre ses grandes ogives blanches, ce palais de 'Delhi sur un vieux jardin sans vue, très enclos, auquel de hautes murailles crénelées donnent la tristesse des prisons.

Tout est de marbre blanc, il va sans dire; tout est de découpures, retombées prpdigieude perles, de rubis, de topazes, d’émeraudes, portant pour la circonstance tous les trésors ' de Golconde. C’est le Maharadjah de Patiala, portant son merveilleux turban de diamants et soc collier de perles; celui d-e Biaaner. qui représentait les Indes à la Conférence de la Paix ceux de Kahsmir, de Mahroe Raja Buri-di, de Jodpur et de Rewa.

Tout le pays qui fut habité par les empereurs mogols est aujourd’hui un immense ossuaire de villes et de palais.

L’Egypte même n’a pas autant de ruines sur ses sables que cette région sur sa terre mourante.

Dans cette Inde, où la pensée et l’activité humaines fermentèrent magnifiquement pen-


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dant des siècles, les débris des âges antérieurs sont, innombrables, et leur profusion, leur beauté,, confondent nos imaginations modernes.

En plus des villes qui s’anéantirent à la suite >de guerres et de massacres, il en est d’autres dont la construction fastueuse fut décrétée par le caprice de tel ou tel souverain et que l’on n’eut pas le temps de finir; il est des palais destinés à telle sultane du passé, qui usèrent des peuplades de sculpteurs et n’eurent jamais d’habitants.

Entre Delhi et les ruines d’une capitale (Kutab-Menar) des vieux âges, dont la tour de granit rose — la tour de Kutb, est peut-être la plus haute tour du monde, on rencontre tout le long du chemin des fantômes de villes ou de forteresses: murs crénelés de trente ou quarante pieds de haut, fossés; là-dedans personne: du silence ou des fuîtes éperdues de singes parmi des pierres éboulées.

La tour en granit rose apparaît de très loin, à l’horizon de ce pays de la mort, bien avant les remparts et les palais ciselés qui s’étendent à ses pieds, sur les ondulations d’un terrain sec abandonné aux bergers et aux chèvres.

Le silence autour de cette tour s’établit incontesté, définitif, mais, dans ces glorieux débris, tous les styles se confondent; tant de guerres, d’invasions ont passé sur ce vieux sol, tant de destructions se sont succédé et de réédifications presque surhumaines, que l’on ne sait plus; l’histoire de ce coin de la terre reste enveloppée de ténèbres.

La grande tour hante l’imagination. Un roi, dit la légende, la fit construire pour satisfaire à un caprice de sa fille, qui voulait apercevoir à l’horizon une très lointaine rivière. C’est anormal de voir une chose si splendide, si intégralement‘conservée, qui surgit au milieu d’un désert semé de ruines.'La pierre en est tellement polie et d’un grain si fin que la rouille des siècles n’a pas eu de prise et la fraîche couleur s’y est maintenue.

A Rawalpindi, c’est la vie des camps, le • défilé, la grande revue de plus de 40,000 soldats, et le défilé des chameaux, ces navires I du désert, se balançant avec ensemble et qui sont les plus grands spécimens de l’espèce.

Nous assistons alors à une série de jeux, de luttes de jeunes coqs indiens, d’éléphaint.s, de courses de chameaux, de dressage vraiment étonnants d’oiseaux, de combats de béliers et d’extraordinaires exercices d’acrobates.

S. A. R. a pris le chemin du retour; il s’arrêtera encore à Bombay avant de rejoindre Aden, où il recevra les chefs de» clans arabes dont le sultan de Fadli, qui est réputé avoir dépassé sa 115e année.

C’est près du Sphinx et de la Grande Pyramide, que s’achève ce prestigieux voyage-évocateur de l’Inde et du mystique Orient, j, R.

L’txPÉDinur

/HACKLETOH

' Pô/eSud

C’est un drame poignant, que ce voyage de Shackleton au Pôle Sud, un drame vécu qui se déroule dans des paysages extraordinaires et d’une exrtême beauté, parmi le monde étrange des pingouins et des phoques.

Voir vivre cette histoire est une des émotions les plus fortes que l’on puisse éprouver: racontons-les brièvement

Vers île milieu de;1914, l’explorlateur sir Shackleton venait de (terminer la mise au point de son expédition. 11 avait équipé un navire 1’« Endurance », réuni quelques compagnons, acheté son matériel. Le but du voyage n'était pas de découvrir le Pôle Sud, mais de traverser d’un bout à l’autre le continent glacé, de1 reconnaître les terres -inconnues au nord du Pôle Sud.

A ce moment, la guerre éclata. Immédiatement, Shackleton et ses amis s’offrirent à leur pays. Mais le roi d'Angleterre refusa leur concours. Le Royaume-Uni pouvait distraire quelques hommes de la guerre au profit de la science. Georges V ordonna donc aux hardis explorateurs de se mettre en route, et d'effectuer quand même leur mission.

L’« Endurance » quitta donc Buenos-Ayres, en octobre 1914. Et c’est ici que commence le voyage, Shackleton emmenait avec lui, y compris l’équipage, une trentaine de personnes, dont un opérateur cinématographique. C’est


lui qui a pris les clichés et les films qui documen y nt ce récit.

Les premiers bouts qu’il tourna nous montrent la vie à bord.

Le pont du navire est entouré

de niches. « L’En-dufance» avait embarqué septante chiens, de magnifiques bêtes de Sibérie, produits des croisements de chienne et ne loup. Ils devaient être utilisés par les explorateurs comme attelages pour pénétrer le continent glacé.

Lorsque ie ptit bateau eut atteint l’Antarctique une rude besogne commença pour lui.

La mer est couverte de banquises, qu’il faut fendre pour passer.

L’opérateur juché sur un mât tournait le travail. On voit l’avant dü navire foncer sur le bloc avant, l’ouvrir, l’écarter et se frayer ainsi un passage. Le choc était quelquefois si violent, raconte le conférencier, que plusieurs fois l’opérateur manqua de tomber à la mer.

L’« Endurance » continuant son voyage, ai.ive ainsi jusqu’à 30 kilomètres du continent glacé. C’est là que le petit bateau devait mourir.

Il est, en effet, bientôt pris par les glaces et dans l’impossibilité d'avancer, Shackleton comprend alors, désespéré, quel l’expédition est irrémédiablement manquée. Il lutte quand même.

L’équipage est descendu sur la glace. Avec de grandes scies, on essaye d’ouvrir le sol de plusieurs mètres d’épaisseur. Tout le monde travaille avec acharnement. Au bout de plusieurs jours, les abords du navire sont libérés de la croûte blanche qui • l’enserre. L’« Endurance )> tente'aloes un suprême effort, fonce sur l’écorce glacée, mais elle ne parvient pas à l’entamer. Le navire est désormais prisonnier de la glace, li y est enfermé comme dans un étau.

L’hiver se passe. Enfin c’est l’été et le soleil revient.

«L’Endurance» va connaître ses plus mauvais jours, les derniers.

La dérive de la glace a éloigné le bâtiment, enfermé en elle, a plus de 1,500 kilomètres du point qu’il avait attèirit. Il voit venir vers lui une banquise géante. La pression de la glace détruit le gouvernail, étouffe lentement la carcasse de bois. Shackleton donne alors l’ordre d’abandonner le navire. Les chiens sont descendus à terre. Les canots sont amenés également sur la glace ainsi que des traîneaux et des vivres. Tout ce qui n’est pas indispensable à la vie est sacrifié.

Le chef de l’expédition donne l’exemple et jette à ses pieds quelques pièces d’or enfermées dans son gousset.

On installe alors un camp sur la croûte glacée. Sous une épaisseur de quelques mètres, c’est la mer. L’expédition est à ’3,000 kilomètres de toute civilisation. Le désespoir dans l’âme, les hardis explorateurs voient le navire s’en aller, pièce à pièce. Les mâts craquent et se cassent, le bateau se soulève, retombe, et peu à peu disparaît.

On déplace le camp. Lentement,,1e radeau de glace qui le supporte, se réduit. Il arrive à ne pas dépasser 100 mètres de longueur.

Il faut Quitter cette île flottante. On met les barques à la mer. L’équipage se sépare en trois parties dans les embarcations. Les malheureux chiens ont dû être tués, faute de nourriture.

L’expédition Shackleton va alors terttei


d’atteindre1 Eléphant-Ile, un très petit rocher. Ce n’est pas sans péripéties qu’elle y arrive.

On s’organisa tant bien que mal sur cet îlot.

Pendant que Shackleton et quelques-uns de ses camarades, montés sur une des barques, vont effectuer un dernier et affreux voyage de 1,000 kilomètres en seize jours pour débarquer enfin sur la côte de Géorgie! Sud, pour la première fois explorée, le reste de l’expédition demeure à Eléphant-Ile.

Ils habitent tous sous l’une des deux dernières barques renversées, éclairés par une lampe à huile de phoque et ne faisant qu’un pauvre repas par jour, pour économiser les vivres qui se raréfient.

L’opérateur cinématographique continue à prendre des vues avec un héroïsme admirable. Des colonnes de pingouins s’en vont au bain, et rien de1 plus curieux que ces animaux blancs et noirs aux longs bcs. Des phoques énormes rampent sur les rochers. Il y a même ici un animal plus singulier: l’éléphant de mer, sorte d'e plîoque plus grand et méchant, qui a une sorte de trompe courte; d’où son nom. C’est la première fois qu’il est cinéma-tographié.

Pendant quatre mois, sur le rocher d’Elé-phant-Ile, les compagnons de Shackleton attendent le retour du chef.

Celui-ci, après avoir trouvé des baleiniers, parvint au Chili. Le gouvernement de ce pays met alors un navire à sa dispogiton pour aller rechercher ses cairnarades.

A quatre reprises, il va à leur secours.

Enfin, le 26 octobre 1916, un cri de joie s’élève d’Eléphant-Ile. On a aperçu au loin un navire. Il s’approche.

Shackleton est là. Les premières paroles du haut du pont sont pour demander des nouvelles de tous. Personne ne manque à l’appel. «Que' la Providence soit louée», s’écrie t-il, avec une émotion intense. L’expédition au complet revient en Angleterre. Elle rapporte le pavillon que lui a remis lei roi en partant et qui a flotté par-dessus les pires misères que l’homme puisse endurer.

Nous sommes alors en 1917. La guerre continue toujours. Et ces hommes réclament encore leur part dans le sacrifice commun. Ils s’enrôlent, hommes admirables, non contents d’avoir servi la science et leur patrie, ils partent au feu. Trois furent tués, sept blessés. Quand le conférencier annonce ces morts, une émotion étrange saisit le spectateur.

Il revoit ces hommes, petites ombres noires sur le continent de glace: il revoit le bateau renversé, la petite île où les banquises le me-najaient encore, il imagine les souffrances atroces, les pieds gelés que l’on coupe avec un couteau de poche, les privations de nourriture, l’angoisse morale. Et après avoir échappé à ces tourments affreux, ce sera la mort sous l’uniforme dans une tranchée.

Il faut s’incliner très bas devant de tels hommes qui ont été deux fois des héros.

W0IU7/ VIU AMU

FABIOLA LES BARBARES UN BON COPAIN A CHACUN SON MÉTIER LA LUCILLE LA FEMME SAUVAGE LES BAS DE SOIE LE SINGE TEMPÉKANT ET TANT D’AUTRES FILMS

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